Le cinéma Grand Rex vient de
déprogrammer le film Autant en emporte le vent, au prétexte que sa
vision de l’esclavagisme aux États-Unis est incorrecte. Voilà comment
l’idéologie dominante, l’antiracisme supposé, parvient à faire interdire de
fait un film culte, considéré comme un chef d’œuvre de l’art du XXe siècle. Par
ailleurs, on saccage la statue de Churchill, de Christophe Colomb ou de Schœlcher,
tous présumés racistes.
S’il faut ainsi bannir, au nom
du politiquement correct, toute œuvre présumée incorrecte au regard de
l’idéologie, touchant à l’histoire de la colonisation, des rapports sud-nord ou
de l’esclavage, au moins 40% de la culture occidentale depuis la Renaissance
est vouée à l’anéantissement, par exemple Montaigne, Rousseau, voire Chateaubriand
et leur description – pouvant être considérée comme condescendante – du «bon
sauvage», Voltaire, Kipling bien sûr, plus récemment Camus et sa vision de
l’Algérie qui ferait frémir les gardiens
du temple.
Ne parlons pas de la peinture et
du cinéma. Dès qu’une œuvre touche de près ou de loin à ces sujets, elle en
deviendrait suspecte de non-conformité à la norme idéologique. Si tout continue
en ce sens, on verra un jour sur les places publiques de grands autodafés de
livres, de peintures et de films interdits. Mais ensuite, il faudra aller
au-delà. Le monde occidental, l’Europe, seront qualifiés de produits d’une
civilisation épouvantable. Alors, viendra le temps de la table rase: toute
évocation de la culture et de l’histoire deviendra maudite, assimilée au mal.
L’homme nouveau, indéfiniment manipulable et servile, en l’absence de socle intellectuel, celui dont rêvaient les grands bourreaux du XXe siècle, qu’ils ont échoué à créer par la violence, sortira tout naturellement du meilleur des monde. Délire de pessimiste? Non, tout cela se déroule avec la complicité passive des pouvoirs publics. Compte tenu de la vitesse à laquelle vont les choses, de l’infernale bêtise et de la lâcheté ambiante, le pire, à l’horizon de quelques années n’a rien d’improbable.
Et pour ce qui est de l'usage que nous faisons du français, on se rapproche de plus en plus dangereusement de la "théorie ouah-ouah" de Max Muller :
RépondreSupprimerhttps://fr.wikipedia.org/wiki/Théorie_ouah-ouah