L’IRAN VEUT FAIRE PEUR AUX ÉTATS-UNIS ET À ISRAËL
Par Jacques BENILLOUCHE
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Contretemps
Tout est question de
propagande et de guerre psychologique. L’Iran veut prouver que les
sanctions ne l’atteindront pas et qu’il peut continuer à s’armer localement.
Dans une sorte de réponse implicite à notre dernier article «la 4ème armée du
Moyen-Orient est un tigre de papier», tous les corps d’armée ont annoncé simultanément de
nouveaux matériels. Un véritable hasard au lendemain des mesures de sanctions
prises par les Etats-Unis.
Général Amir Hatami |
D’abord le ministre iranien de la défense, le général
de brigade Amir Hatami, a présenté les nouveaux missiles balistiques à courte
portée qui représentent une priorité absolue pour son pays : «Notre
priorité absolue a été le développement de notre programme de missiles. Nous
sommes bien placés dans ce domaine, mais nous devons le développer».
Ensuite
un nouveau chasseur devrait être annoncé
pour les prochains jours, à l’occasion de la journée de l'industrie de la
défense nationale le 22 août : «Nous présenterons un avion lors de la
journée et les gens le verront voler ainsi que l'équipement conçu pour cela».
Enfin, la marine iranienne a annoncé l’installation d’un système d’armement
défensif avancé sur ses navires de guerre.
Les Gardiens de la révolution iraniens ont confirmé
qu’en raison des tensions avec l’armée américaine dans le Golfe, ils visaient à
«faire face aux menaces possibles» de la part des ennemis.
Le commandement central
de l'armée américaine a confirmé avoir constaté une activité navale iranienne
accrue, s'étendant jusqu'au détroit d'Hormuz, une voie navigable stratégique
pour les expéditions de pétrole, que les Gardiens de la révolution ont menacé
de bloquer. L’Iran a d’autre par effectué des manœuvres navales impliquant une
centaine de navires, y compris des petits bateaux. Il s’agissait d’envoyer un
message aux Américains pour les impressionner.
Hossein Khanzadi |
Le commandant de la marine iranienne, le contre-amiral
Hossein Khanzadi a déclaré que «les essais côtiers et maritimes du
système de défense à courte portée Kamand ont été menés à bonne fin et que ce
système sera monté sur un navire». L’arme est surnommée la Phalanx iranienne, à base d’une
mitrailleuse américaine dont les balles percent les missiles. Ce système peut détruire
toute cible à une distance de deux kilomètres en tirant entre 4.000 et 7.000
cartouches par minute. Le canon Gatling à guidage radar est monté sur une base
pivotante et est utilisé par les marines du monde entier.
Les précédentes
sanctions internationales, qui interdisaient aussi l’importation d’armes,
avaient poussé l’Iran à développer localement son industrie d’armement. Donald Trump
avait justement rejeté l’accord nucléaire de 2015 car il n'avait pas freiné le
programme de missiles balistiques de l'Iran, ni limité l’intervention iranienne
dans les conflits en Syrie, en Irak et au Yémen. C’est pourquoi un Groupe
d’action iranien a été créé par le secrétaire d’État américain Mike Pompeo pour
coordonner tous les efforts de Donald Trump contre l’Iran : «Le
Groupe d’action iranien sera responsable de la direction, de la révision et de
la coordination de tous les aspects de l’activité du département d’État liée à
l’Iran, et rapportera directement à moi».
Malgré la main tendue
de Trump, l’Iran a rejeté toute discussion directe avec Washington. Le Guide
suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, a interdit la tenue de pourparlers
directs avec les États-Unis estimant que «avec une meilleure gestion
et une meilleure planification, nous pouvons résister aux sanctions et les
surmonter».
Yousef Qorbani |
Yousef Qorbani,
commandant de la division aéroportée de l’armée, a annoncé avoir étendu à 12
kms la portée des armes montées sur ses hélicoptères. Il prétend que l’Iran
fait partie des rares pays dotés de systèmes de vision nocturne pour ses
hélicoptères militaires. La force aérienne de l’Iran reste limitée à
quelques dizaines d’avions d’attaque, russes ou américains, acquis avant la
révolution de 1979.
Qaher 313 |
L’Iran avait aussi dévoilé en 2013 un nouvel avion de
combat de construction nationale, Qaher-313, qui est un avion de chasse furtif
monoplace développé localement prévu pour voler à basse altitude. Les
Israéliens estiment qu’il s’agit d’une «copie bon marché du F-22 américain». Ils mettent en doute les capacités de combat et de furtivité réelles de
l'appareil. Les photos dévoilées montrent un aspect plastique basique de la
verrière. Pour les Israéliens il ne s’agit que d’un «élégant modèle en
plastique» ou à la rigueur un appareil existant maquillé.
Les photos démontrent toutes les impossibilités techniques : absence de câblage hydraulique pour les freins de roue, absence de commande sur les volets de gouverne, absence de trappes de visite sur le fuselage. Les Israéliens sont convaincus que le prototype présenté ne serait qu'une structure en bois recouverte de dacron, le «cockpit» étant un assemblage de différents éléments provenant de divers avions civils ou obsolètes existant en Iran (Falcon 20, Cessna 310, F-4 Phantom).
Les photos démontrent toutes les impossibilités techniques : absence de câblage hydraulique pour les freins de roue, absence de commande sur les volets de gouverne, absence de trappes de visite sur le fuselage. Les Israéliens sont convaincus que le prototype présenté ne serait qu'une structure en bois recouverte de dacron, le «cockpit» étant un assemblage de différents éléments provenant de divers avions civils ou obsolètes existant en Iran (Falcon 20, Cessna 310, F-4 Phantom).
Bref, les experts
israéliens sont formels, l’Iran est pour l’instant un tigre en papier.
Cher monsieur Benillouche,
RépondreSupprimerUn article récent du site "Contrepoints", se posait la question : "Demain la guerre contre l'Iran ?" où on nous expliquait que votre "tigre en papier" ne cherchera pas les hostilités, mais dans le cas d'une attaque, "l'assaillant peut s'attendre à être confronté à une terrible guerre asymétrique en territoire iranien, et sans doute plus largement au Moyen-Orient..."
Ne croyez-vous pas que depuis les années 1990 où les guerres ont été déclenchées dans la région, par les États-Unis et leurs alliés occidentaux et autres, il y a déjà eu suffisamment de morts ?
Très cordialement.
https://www.contrepoints.org/2018/07/06/319697-demain-la-guerre-contre-liran
Chère Marianne,
RépondreSupprimerDans aucun de mes articles je n'ai prôné l'usage de la guerre pour résoudre les conflits. Au contraire avec cet article j'ai tendance à accréditer l'idée que l'Iran n'est pas dangereux et qu'il ne lui viendrait jamais à l'idée de se mesurer à Israël. En revanche il maintient sa capacité de nuisance qui est qui cause plus de dégâts.
Amitiés