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lundi 20 août 2018

La Tunisie persiste dans une attitude anti-israélienne


LA TUNISIE PERSISTE DANS UNE ATTITUDE ANTI-ISRAÉLIENNE
Par Jacques BENILLOUCHE
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          Certains lecteurs vont encore se plaindre que nous stigmatisons sans cesse la Tunisie, mais nous n’y pouvons rien quand ce pays fait preuve de zèle pour justifier son attitude incompréhensible contre Israël. Mais les faits sont là, immuables et ne nécessitent aucune interprétation autre que la réalité. Ceux qui cette année ont boudé les plages de Tel-Aviv pour celles de Hammamet, comprendront notre réserve. La Tunisie a deux attitudes, mielleuse vis-à-vis des touristes pourvoyeurs de devises, et irréductible face aux Juifs. Chacun est libre de donner son argent aux ennemis d’Israël, même quand il s’agit de son pays natal. Par ailleurs, il est difficile de justifier l’attachement des Juifs tunisiens pour le pays qu’ils ont quitté il y a des dizaines d’années.



Liel Lévitan

On se souvient qu’en juillet 2018, la jeune Liel Lévitan, sept ans, championne d’échecs, a été interdite de tournoi en Tunisie parce qu’elle était israélienne. Elle n’a en fin de compte été acceptée qu’après une forte pression de la Fédération internationale d’échecs qui a menacé de prendre des sanctions draconiennes contre la Tunisie. Comment peut-on faire preuve d'autant de haine contre cette gamine ?
 Mais il n’y a pas de semaine sans qu’un fait ou un incident ne soit rapporté sur l’activisme pro-palestinien des Tunisiens. Les syndicats tunisiens ont empêché un navire, Cornélius A suspecté d'avoir des liens avec Israël, d’accoster au port de Radès, près de Tunis. L’Ugtt (Union générale tunisienne du travail) et les militants du mouvement BDS ont contraint le navire, le 16 août 2018, à changer de cap alors qu’il tentait de rejoindre le port de Radès, sur sa route vers l’Espagne. Le navire a été refoulé à l’entrée du port après que des militants anti-israéliens eurent menacé de bloquer le port tandis que les travailleurs portuaires ont menacé de détruire la cargaison du navire s’il accostait.


Par mesure de sécurité, le bateau s’est directement dirigé vers l’Espagne.  Il naviguait sous drapeau turc et il avait été affrété par la société turque de transport de conteneurs Arkas avec laquelle Zim avait certes conclu un accord de partage de navires. Ce n’est pas la première fois que ce navire accoste en Tunisie. Il avait fait des arrêts réguliers pendant plusieurs mois. C'est BDS qui a découvert que le Cornelius A assurait une liaison régulière entre Haïfa et Valence et qu’il se rendait de Valence à Radès. Il était inadmissible pour eux que la société turque Arkas ait un quelconque lien commercial avec la Zim israélienne.  La Tunisie a donc crié victoire quand le navire a été interdit d’accoster à Radès. Une femme a même brandi une pancarte avec le slogan : «Zim dégage». Le pays regorge de cas semblables.


Le 8 mars 2014, un groupe de passagers de nationalité israélienne à bord du «Norwegian Jade», à quai au port de Tunis, avait été interdits de débarquer, contrairement aux passagers d’autres nationalité. La compagnie de croisière Norwegian Cruise Line (NCL) avait alors décidé de supprimer toutes ses escales en Tunisie, avec toutes les conséquences économiques pour les ports tunisiens. D’autres croisiéristes avaient fait de même, privant les souks de Tunis d’une entrée financière conséquente. Mais l'affaire de la Zim est le premier cas où un navire battant pavillon étranger et appartenant à une société étrangère a été empêché d’entrer dans un port sous prétexte de liens commerciaux avec Israël. Demain la Tunisie boycottera ceux qui, de près ou de loin, auront un lien commercial avec Israël. Bonjours les dégâts !
Manifestation pro-palestinienne à Tunis

Les syndicats à Radès prouvent que toute tentative gouvernementale de normaliser les relations avec Israël est vouée à l’échec. Ce n’est pas le premier incident de cette nature où Israël est impliqué. Les rues de Tunis étaient, le 17 février 2018, le théâtre d'un rassemblement en soutien à la Palestine et au projet de loi sur la criminalisation de la normalisation avec le régime israélien. Les manifestants avaient dénoncé tout effort de rapprochement avec Israël.
Réunion d'enseignants pour s'opposer à Israël 

Les enseignants qui sont normalement chargés de l’éducation des enfants et qui doivent faire preuve d’un esprit tolérant dans leur métier, ont prouvé qu’ils étaient intoxiqués par l’islamisme ambiant. Ils se sont joints à la charge contre Israël avec un esprit de sectarisme déplorable. Parce que le sujet du baccalauréat, lors de l’épreuve d’histoire et de géographie, comportait le terme «État d’Israël», les enseignants du gouvernorat de Kasserine ont refusé, le 3 juillet 2018, de corriger les copies du baccalauréat. 
Jusqu’où peut aller la bêtise humaine ? Si les enseignants se comportent ainsi, il n’est pas étonnant que leurs élèves suivent la même voie sectaire. Un rassemblement a été organisé avec comme justificatif : «Nous n’acceptons l’emploi du terme Israël que dans le cas où ce nom est synonyme de l’occupation de la Palestine. Il n’y a aucun État sur la planète qui soit nommé Israël».


Les Tunisiens peuvent continuer à vivre avec leurs certitudes et dans la misère parce que, en s’attaquant aux Israéliens, donc aux Juifs, ils ne seront jamais gagnants. L’Égypte, la Jordanie et à présent l’Arabie saoudite et le Bahreïn ont compris que leur avenir économique et sécuritaire passe par des relations normales avec l’État d’Israël. La Tunisie n’a encore rien compris et veut être plus royaliste que le roi, ou plutôt plus palestinienne que les Palestiniens. Ce n’est pas avec ce genre de mesures sectaires que la Tunisie pourra sortir du marasme. 
Laissons la conclusion à l’ancien patron de l’Agence Française pour le Développement, Dov Zérah qui, dans une chronique dans notre site, s’est penché sur «la situation toujours plus inquiétante de l’économie tunisienne, malgré un taux de croissance prévu pour 2018 de 2,4% . 


Il est vrai que le slogan de la Tunisie est «pauvre mais fière». Mais les Tunisiens apprécieront qu'on les confine indéfiniment dans la misère.


7 commentaires:

  1. Tout est dit et bien dit, rien à rajouter !
    Pauvre Tunisie !

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  2. La Tunisie est devenu un pays de m..., raciste et anti-juif.
    Toute l'intelligentsia a été formée aux thèses de l'OLP, lors de la retraite du Liban par Arafat.

    Mais ils ont besoin de l'argent des juifs (tant qu'ils ne sont pas israéliens), donc se font accueillants... Mais sitôt sur place, le juif devra se plier sans dire mot aux violentes attaques anti-israélienne, sous couvert abscons d'un sionisme forcément synonyme de racisme...

    Bien plus fort, le juif devra maudire Benyamine soulevant l'approbabtion de l'assemblée et conforter les Tunisiens par un "tu vois, mêmes les juifs n'aiment pas israel"...

    Car ne vous y trompez pas... haïr BN se traduit chez eux pas "israel"... Parce que vous mettriez n'importe quel dirigeant, ce ne serait pas "le bon".
    Le seul bon dirigeant serait celui qui rendra "toute la Palestine" et qui ensuite, avec ses sbires/congénères quitterait définitivement cette terre...

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  3. Marianne ARNAUD19 août 2018 à 18:07

    Cher monsieur Benillouche,

    Et si vous et Dov Zerah, vous vous trompiez ? Si l'attitude de la Tunisie qui persiste dans une attitude anti-israélienne, n'avait rien à voir avec l'intérêt économique qu'elle pourrait en retirer ou pas ?

    C'est en tous les cas ce que je me suis dit, ayant lu votre article, pendant que je visionnais, cet après-midi, sur la chaîne Histoire, un documentaire intitulé : "La Tunisie une mémoire juive". Ce que j'en ai compris, c'est ce perpétuel malentendu entre les Juifs tunisiens - dont beaucoup étaient inscrits au parti communiste pour s'opposer à la France colonialiste - et les Tunisiens qui, après les avoir assimilés à la France parce qu'ils étaient français, les ont assimilés aux Israéliens parce qu'ils étaient juifs.

    Ce qu'il y a de sûr, en revanche, c'est l'immense amour que les Juifs de Tunisie portaient, et portent encore à la Tunisie, qui lui, ne disparaîtra qu'avec eux.

    Très cordialement.

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  4. @marianne Arnaud
    Petite mise au point:
    Les juifs tunisiens pour la très grande majorité n’étaient pas français. Seule exception, les quelques français parmi eux l’étaient par la loi Crémieux de par leurs origines en Algérie.
    Très cordialement

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  5. Pour affiner les commentaires précédents, je dirais qu'environ 10 % des juifs tunisiens avaient la nationalité française. Parmi ces 10 %, une minorité de français de naissance et les autres, français par naturalisation.
    L'explication est que les juifs tunisiens pensaient encore avoir une place dans leur pays. Ce n'est qu'après les grandes vagues d'exodes que les juifs tunisiens réfugiés en France demandèrent massivement la nationalité française. En effet, tout espoir de retour était irréaliste !
    Pour ceux qui s'intéressent à ce sujet, je ne peux que recommander l'excellent livre de Guy Sitbon, Gagou.

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  6. Jacques BENILLOUCHE20 août 2018 à 09:56

    Pour la petite histoire, j'ai été naturalisé français en 1967 en tant que fonctionnaire de l'éducation nationale au Lycée Buffon de Paris.

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  7. Hamdellah ABRAZ20 août 2018 à 12:40

    C'est triste de voir ce pays voisin persister dans ce chemin d'anti-judaïsme (appelons les choses par leur nom).. . Cependant ce n'est pas le seul pays d'AFN à le faire; l'on constate les mêmes situations dans mon pays l'Algérie et sur la base d'info, également au Maroc, en Maurétanie.... Il semble qu'il y a une particularité similaire à l'Europe; l'on trouve en AFN, que certains dans les courants "démocratiques et/ou de gauche" s'obligent à "poinçonner leur fidélité" à la ligne fascisante anti-israéliène, au travers de leur soutien démesuré qu'ils affichent au volet arabo-palestinien, mais en fait, couvrant, chez certains assez nombreux, un anti-judaïsme latent en eux ... En AFN l'anti-judaïsme est un vieil héritage de l'arabo-islamisme, savamment entretenu par les pouvoirs en place et que ces derniers jettent "en pâture" à leurs populations, comme "os à ronger"... N'a-t-on pas vu dans un passé assez récent en Algérie, la position de Mokrani chef de fil de l'aventure insurrectionnelle de 1871 contre la présence française.. Voilà en exemple, un féodal, le bachagha Mokrani, grand propriétaire terrien et vrai esclavagiste et despote à l'égard de "ses populations locales", ayant réellement vécu en forte intelligence avec l'autorité militaire française de 1830 à 1870, il trouve comme prétexte le Décret Crémieux pour fustiger la remise en cause par les nouvelles autorités civile françaises, de ses intérêts sordides et mettre à nu son anti-judaïsme.. il en fut, d'ailleurs, pareil pour d'autres féodalités autochtones "imazigho-arabo-musulmanes".
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