LA TUNISIE PERSISTE DANS UNE ATTITUDE ANTI-ISRAÉLIENNE
Par Jacques
BENILLOUCHE
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Certains
lecteurs vont encore se plaindre que nous stigmatisons sans cesse la Tunisie,
mais nous n’y pouvons rien quand ce pays fait preuve de zèle pour justifier son
attitude incompréhensible contre Israël. Mais les faits sont là, immuables et ne nécessitent aucune interprétation autre que la réalité. Ceux qui cette année ont boudé les plages de Tel-Aviv pour celles de Hammamet,
comprendront notre réserve. La Tunisie a deux attitudes, mielleuse vis-à-vis
des touristes pourvoyeurs de devises, et irréductible face aux Juifs. Chacun est libre de donner son argent aux ennemis d’Israël, même quand il s’agit de son pays
natal. Par ailleurs, il est difficile de justifier l’attachement des Juifs tunisiens pour le
pays qu’ils ont quitté il y a des dizaines d’années.
Liel Lévitan |
On se souvient qu’en
juillet 2018, la jeune Liel Lévitan, sept ans, championne d’échecs, a été
interdite de tournoi en Tunisie parce qu’elle était israélienne. Elle n’a en
fin de compte été acceptée qu’après une forte pression de la Fédération
internationale d’échecs qui a menacé de prendre des sanctions draconiennes
contre la Tunisie. Comment peut-on faire preuve d'autant de haine contre cette gamine ?
Mais il n’y a pas de semaine sans qu’un fait ou un incident ne
soit rapporté sur l’activisme pro-palestinien des Tunisiens. Les syndicats tunisiens
ont empêché un navire, Cornélius A suspecté d'avoir des liens avec Israël, d’accoster au port de Radès, près de Tunis. L’Ugtt (Union
générale tunisienne du travail) et les militants du mouvement BDS ont
contraint le navire, le 16 août 2018, à changer de cap alors qu’il tentait de rejoindre le port de
Radès, sur sa route vers l’Espagne. Le navire a été refoulé à l’entrée du port après que
des militants anti-israéliens eurent menacé de bloquer le port tandis que les
travailleurs portuaires ont menacé de détruire la cargaison du navire s’il
accostait.
Par mesure de sécurité,
le bateau s’est directement dirigé vers l’Espagne. Il naviguait sous drapeau turc et il avait
été affrété par la société turque de transport de conteneurs Arkas avec
laquelle Zim avait certes conclu un accord de partage de navires. Ce n’est pas
la première fois que ce navire accoste en Tunisie. Il avait fait des arrêts
réguliers pendant plusieurs mois. C'est BDS qui a découvert que le Cornelius
A assurait une liaison régulière entre Haïfa et Valence et qu’il se rendait
de Valence à Radès. Il était inadmissible pour eux que la société turque Arkas ait un quelconque lien commercial avec la Zim israélienne. La Tunisie a donc crié victoire quand le navire a été interdit
d’accoster à Radès. Une femme a même brandi une pancarte avec le slogan : «Zim
dégage». Le pays regorge de cas semblables.
Manifestation pro-palestinienne à Tunis |
Les syndicats à Radès
prouvent que toute tentative gouvernementale de normaliser les relations avec
Israël est vouée à l’échec. Ce n’est pas le premier incident de cette nature où
Israël est impliqué. Les rues de Tunis étaient, le 17 février 2018, le théâtre
d'un rassemblement en soutien à la Palestine et au projet de loi sur la
criminalisation de la normalisation avec le régime israélien. Les manifestants avaient
dénoncé tout effort de rapprochement avec Israël.
Réunion d'enseignants pour s'opposer à Israël |
Les enseignants qui
sont normalement chargés de l’éducation des enfants et qui doivent faire preuve
d’un esprit tolérant dans leur métier, ont prouvé qu’ils étaient intoxiqués par
l’islamisme ambiant. Ils se sont joints à la charge contre Israël avec un esprit
de sectarisme déplorable. Parce que le sujet du baccalauréat, lors de l’épreuve
d’histoire et de géographie, comportait le terme «État
d’Israël», les enseignants du gouvernorat de Kasserine ont refusé, le
3 juillet 2018, de corriger les copies du baccalauréat.
Jusqu’où peut aller la
bêtise humaine ? Si les enseignants se comportent ainsi, il n’est pas
étonnant que leurs élèves suivent la même voie sectaire. Un rassemblement a été
organisé avec comme justificatif : «Nous n’acceptons l’emploi du terme
Israël que dans le cas où ce nom est synonyme de l’occupation de la Palestine.
Il n’y a aucun État sur la planète qui soit nommé Israël».
Les Tunisiens peuvent
continuer à vivre avec leurs certitudes et dans la misère parce que, en
s’attaquant aux Israéliens, donc aux Juifs, ils ne seront jamais gagnants. L’Égypte,
la Jordanie et à présent l’Arabie saoudite et le Bahreïn ont compris que leur avenir
économique et sécuritaire passe par des relations normales avec l’État
d’Israël. La Tunisie n’a encore rien compris et veut être plus royaliste que le
roi, ou plutôt plus palestinienne que les Palestiniens. Ce n’est pas
avec ce genre de mesures sectaires que la Tunisie pourra sortir du marasme.
Laissons la conclusion à l’ancien patron de l’Agence Française pour le Développement, Dov Zérah qui, dans une chronique dans notre site, s’est penché sur «la situation toujours plus inquiétante de l’économie tunisienne, malgré un taux de croissance prévu pour 2018 de 2,4% .
Laissons la conclusion à l’ancien patron de l’Agence Française pour le Développement, Dov Zérah qui, dans une chronique dans notre site, s’est penché sur «la situation toujours plus inquiétante de l’économie tunisienne, malgré un taux de croissance prévu pour 2018 de 2,4% .
Il est vrai
que le slogan de la Tunisie est «pauvre mais fière». Mais les Tunisiens apprécieront qu'on les confine indéfiniment dans la misère.
Tout est dit et bien dit, rien à rajouter !
RépondreSupprimerPauvre Tunisie !
La Tunisie est devenu un pays de m..., raciste et anti-juif.
RépondreSupprimerToute l'intelligentsia a été formée aux thèses de l'OLP, lors de la retraite du Liban par Arafat.
Mais ils ont besoin de l'argent des juifs (tant qu'ils ne sont pas israéliens), donc se font accueillants... Mais sitôt sur place, le juif devra se plier sans dire mot aux violentes attaques anti-israélienne, sous couvert abscons d'un sionisme forcément synonyme de racisme...
Bien plus fort, le juif devra maudire Benyamine soulevant l'approbabtion de l'assemblée et conforter les Tunisiens par un "tu vois, mêmes les juifs n'aiment pas israel"...
Car ne vous y trompez pas... haïr BN se traduit chez eux pas "israel"... Parce que vous mettriez n'importe quel dirigeant, ce ne serait pas "le bon".
Le seul bon dirigeant serait celui qui rendra "toute la Palestine" et qui ensuite, avec ses sbires/congénères quitterait définitivement cette terre...
Cher monsieur Benillouche,
RépondreSupprimerEt si vous et Dov Zerah, vous vous trompiez ? Si l'attitude de la Tunisie qui persiste dans une attitude anti-israélienne, n'avait rien à voir avec l'intérêt économique qu'elle pourrait en retirer ou pas ?
C'est en tous les cas ce que je me suis dit, ayant lu votre article, pendant que je visionnais, cet après-midi, sur la chaîne Histoire, un documentaire intitulé : "La Tunisie une mémoire juive". Ce que j'en ai compris, c'est ce perpétuel malentendu entre les Juifs tunisiens - dont beaucoup étaient inscrits au parti communiste pour s'opposer à la France colonialiste - et les Tunisiens qui, après les avoir assimilés à la France parce qu'ils étaient français, les ont assimilés aux Israéliens parce qu'ils étaient juifs.
Ce qu'il y a de sûr, en revanche, c'est l'immense amour que les Juifs de Tunisie portaient, et portent encore à la Tunisie, qui lui, ne disparaîtra qu'avec eux.
Très cordialement.
@marianne Arnaud
RépondreSupprimerPetite mise au point:
Les juifs tunisiens pour la très grande majorité n’étaient pas français. Seule exception, les quelques français parmi eux l’étaient par la loi Crémieux de par leurs origines en Algérie.
Très cordialement
Pour affiner les commentaires précédents, je dirais qu'environ 10 % des juifs tunisiens avaient la nationalité française. Parmi ces 10 %, une minorité de français de naissance et les autres, français par naturalisation.
RépondreSupprimerL'explication est que les juifs tunisiens pensaient encore avoir une place dans leur pays. Ce n'est qu'après les grandes vagues d'exodes que les juifs tunisiens réfugiés en France demandèrent massivement la nationalité française. En effet, tout espoir de retour était irréaliste !
Pour ceux qui s'intéressent à ce sujet, je ne peux que recommander l'excellent livre de Guy Sitbon, Gagou.
Pour la petite histoire, j'ai été naturalisé français en 1967 en tant que fonctionnaire de l'éducation nationale au Lycée Buffon de Paris.
RépondreSupprimerC'est triste de voir ce pays voisin persister dans ce chemin d'anti-judaïsme (appelons les choses par leur nom).. . Cependant ce n'est pas le seul pays d'AFN à le faire; l'on constate les mêmes situations dans mon pays l'Algérie et sur la base d'info, également au Maroc, en Maurétanie.... Il semble qu'il y a une particularité similaire à l'Europe; l'on trouve en AFN, que certains dans les courants "démocratiques et/ou de gauche" s'obligent à "poinçonner leur fidélité" à la ligne fascisante anti-israéliène, au travers de leur soutien démesuré qu'ils affichent au volet arabo-palestinien, mais en fait, couvrant, chez certains assez nombreux, un anti-judaïsme latent en eux ... En AFN l'anti-judaïsme est un vieil héritage de l'arabo-islamisme, savamment entretenu par les pouvoirs en place et que ces derniers jettent "en pâture" à leurs populations, comme "os à ronger"... N'a-t-on pas vu dans un passé assez récent en Algérie, la position de Mokrani chef de fil de l'aventure insurrectionnelle de 1871 contre la présence française.. Voilà en exemple, un féodal, le bachagha Mokrani, grand propriétaire terrien et vrai esclavagiste et despote à l'égard de "ses populations locales", ayant réellement vécu en forte intelligence avec l'autorité militaire française de 1830 à 1870, il trouve comme prétexte le Décret Crémieux pour fustiger la remise en cause par les nouvelles autorités civile françaises, de ses intérêts sordides et mettre à nu son anti-judaïsme.. il en fut, d'ailleurs, pareil pour d'autres féodalités autochtones "imazigho-arabo-musulmanes".
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