TOURMENTE AU SEIN DES PARTIS HISTORIQUES ISRAÉLIENS
Par Jacques BENILLOUCHE
Leaders Meretz |
Leaders israéliens |
Aujourd’hui Meretz est en pleine tourmente tandis
que son aile arabe a décidé de le quitter. Ce fut d’abord le départ de la députée Ghaida
Rinawie Zoabi, qui a «perdu confiance dans les dirigeants de la coalition,
et refusé de sauver le gouvernement». Elle a été immédiatement suivie par
le député arabe Issawi Frej, député depuis 2013 et nommé en juin 2021, ministre
de la Coopération régionale, le deuxième ministre musulman de l'histoire
d'Israël. Ces départs ont été considérés comme un échec du leader Nitzan
Horowitz qui a donc tiré les conclusions en quittant la direction du parti.
Dans la foulée, Tamar Zandberg élue députée depuis 2013, ancienne présidente du
parti en 2018 et depuis 2021, ministre de la Protection de l'environnement dans
le gouvernement Bennett, a décidé de se retirer de la politique. Le parti est
exsangue et il est fort probable qu’il disparaitra de la prochaine Knesset. L'ex-général
Yaïr Golan, veut prendre la tête de Meretz pour «construire une gauche
sioniste fière» sachant que la collaboration avec les Arabes a pris du
plomb dans l’aile. La tâche sera très dure dans un pays qui a viré à droite
depuis longtemps, voire à l’extrême-droite.
Leader travailliste Merav Michaeli |
Le Parti travailliste israélien, de centre gauche,
parti sioniste social-démocrate, sous la houlette de David Ben Gourion, a été
le parti politique dominant de 1968-1977, jusqu’à l’arrivée du Likoud de
Menahem Begin. Aujourd’hui le parti est traumatisé par ses résultats négatifs,
lui qui a participé aux grands moments de l’émigration juive en Palestine. Il a
fondé l’État et imposé ses normes au pays pour se retrouver aujourd’hui derrière
le mini-parti russe d’Avigdor Lieberman. Le parti vivote grâce à ses militants
fidèles mais désabusés. Le paradoxe tient au fait que les villes de
développement, les plus pauvres d’Israël, ne votent pas pour les travaillistes
parce que depuis longtemps les militants travaillistes ont fait partie de l’aristocratie
ashkénaze. Begin avait analysé la situation et avait attiré à lui tous les
séfarades victimes de l’omniprésence des gens de l’Est.
Comme souvent dans le monde, les partis
sociaux-démocrates souffrent alors que la politique libérale inspirée par
Netanyahou depuis des dizaines d’années impose un capitalisme draconien copié
sur les Américains. Le paradoxe est que les sentiments anti-arabes priment au
point que les plus défavorisés votent pour une droite dure qui impose sa
politique anti-sociale, axée sur le règne des monopoles. Par ailleurs c’était
une revanche pour ceux qui n'ont pas pardonné aux travaillistes d’avoir
transformé les séfarades d’Afrique du Nord en citoyens de deuxième classe. Mais
le parti travailliste est en soins intensifs et on ne voit pas comment il
pourra éviter le coma profond. La social-démocratie a perdu ses petites gens,
souvent au profit des religieux orthodoxes. Depuis 2019, le parti travailliste
émarge à 6 ou 7 députés, juste de quoi servir de strapontin à une éventuelle
coalition du centre.
Ayelet Shaked |
Le parti nationaliste de droite Yamina est en
déroute après avoir oscillé entre la formation nationaliste et sioniste
religieuse Le Foyer juif et le Likoud. Sa position ambiguë à la suite de
sa participation à la dernière coalition a rendu Yamina suspect. Les députés
ont quitté le parti les uns après les
autres, Amichai Chikli, Idit Salman et Uri Orbach ont rejoint d’autres cieux
plus conformes à leurs convictions. Matan Kahana qui refuse d’intégrer un
gouvernement dirigé par Netanyahou, a décidé d’entrer au parti d’Avigdor
Lieberman. Yamina est donc devenu l’ombre de lui-même. Ayelet Shaked se
retrouve général sans troupes. Sa stratégie n’a pas été payante, voulant à la
fois ménager Benjamin Netanyahou et se distinguer du Likoud. Elle est haïe par
la majorité des militants du Likoud qui n’ont pas supporté ses allers et
retours opportunistes. Elle voulait être la nouvelle Golda Meir mais elle avait
les dents trop longues et surtout, contrairement à elle, elle voulait utiliser
son joli minois à des fins politiques. Son va et vient entre partis a dérouté
plus d’un militant qui ne comprenait plus sa stratégie. Elle risque de ne pas
passer le seuil électoral.
Guilad Erdan |
Enfin au Likoud Netanyahou tient toujours, bien que
la grogne s’amplifie. Voyant que le chemin est obstrué, des poids lourds
historiques préfèrent se mettre en retrait. Guilad Erdan, longtemps considéré
comme le successeur putatif, préfère garder son poste à l’ONU plutôt que
d’espérer un ministère hypothétique. Youval Steinitz, un fidèle parmi les
fidèles, député de manière continue depuis 1999, qui a occupé des ministères
prestigieux comme le ministère des Finances et le Ministère du renseignement et
des affaires stratégiques, estime que le leadership de Netanyahou mène à un
blocage qui ne permet pas à la Droite de se regrouper pour arriver au pouvoir
alors qu’elle est majoritaire dans le pays. Il est encore jeune, 64 ans, et il
a un grand avenir devant lui mais il préfère ne pas se présenter à ces
élections en attendant des jours meilleurs pour lui. Il trouve anormal que
certains dirigeants ne songent qu’à leurs intérêts personnels plutôt qu'à ceux du pays.
Celui qui a inaugure les interets personnels aux problemes politiques fut un certain...Yithak Rabin. Certes il demissionna, et pas pour quelques milliers de dollars, mais bien des millions. Tous ceux qui le suivit dans cette voie, a lexception, peut-etre, de Shimon Peres sont jusqu'aujourd'hui a la tete de ce pays: Bibi, feu Sharon, l'ex-taulard Olmert, Bibi de nouveau et meme Yair Lapid qui amoncelle les casseroles. Mais n'est-ce pas la situation qui prevaut en Europe et aux USA, en Russie, en Chine, en Amerique du Sud, sans parler de l'Afrique qui n'avait jamais connu autre chose que la gabegie institutionnelle?
RépondreSupprimerL'exemple devait venir de Sion, c'est ce qui et ecrit dans nos Livres, exemple de quoi, exactement?
Georges Kabi écrit n'importe quoi, et il ne connaît pas vraiment l'Histoire d'Israël. Yitzhak Rabin n'a jamais amassé des millions, bien au contraire, et ce n'est pour cela qu'il a été assassiné par un fanatique inqualifiable. Shimon Péres est un cas spécial, il avait un frère entrepreneur en bâtiment... Oui, Olmert s'est enrichi, mais venait d'une famille pas spécialement pauvre. Ariel Sharon avait une propriété agricole non négligeable. Bibi vient d'une famille de multi-millionaires - pas son père, mais oncles et cousins. Par-dessus le marché, il a eu le culot de se servir à pleines mains dans les caisses de l'Etat - et il est aujourd'hui plus riche que quand il avait commencé sa carrière de Premier ministre.
RépondreSupprimerA bon entendeur salut !