Phénomène sans aucun précédent dans l’histoire
politique française : à 8 mois des élections nationales, rien ne semble devoir
perturber la glaciation électorale qui dure depuis plus de quatre années.
Invariablement, depuis le deuxième tour des présidentielles de 2017, le tandem
de second tour le Pen/Macron maintient sa domination sondagière, imperturbable,
écrasant toute compétition avec 24 et 24% des intentions de vote.
Rien ne bouge, tout semble durablement gelé. Pendant
toute cette période des événements titanesques se sont produits : la poursuite
de la vague terroriste, la crise des gilets jaunes, l’épidémie de covid19 qui a
bousculé la planète, la tragédie afghane. Pourtant, la scène
politico-sondagière n’a pas évolué d’un iota, ni dans un sens ni dans l’autre,
comme déconnectée de la réalité. L’effondrement électoral du RN comme du LREM
aux élections régionales de mai-juin n’a rien modifié dans l’équilibre des
forces, entérinant un découplage entre la politique de terrain et le spectacle
sondagier national.
D’ailleurs, elle n’a pas donné lieu non plus à la
poussée de l’un ou de l’autre des deux partenaires de cet étrange attelage.
Avec la perspective d’un fort abstentionnisme, aucun des deux ne dépasserait
les 12 ou 13% des électeurs : la glaciation est le produit de l’indifférence et
non d’une adhésion. Non, tout est figé dans une sorte de marais barométrique,
rien ne se passe, rien ne semble bouger. Et la domination sondagière de ce
binôme porte au second degré le message lancinant d’une réélection
quasi-assurée de l’actuel occupant de l’Élysée.
Les grandes manœuvres sont lancées à droite dans la
plus absolue confusion. M. Wauquiez et M. Retailleau viennent d’annoncer leur
retrait. Éric Ciotti est candidat. Il reste pour l’essentiel, Mme Pécresse et
M. Barnier pour les primaires et M. Bertrand, hors primaire. On pourrait
imaginer que la droite, motivée par le bien commun du pays, se mobilise autour
d’un projet collectif et s’engage à soutenir sans faille le candidat qui
apparaîtra comme le mieux placé au début de 2022. Ne surtout pas rêver… Là non
plus, rien n’a changé en quatre ans, aucune leçon ne semble avoir profité et la
droite est, elle aussi, figée dans les jeux d’écurie, la compétition des ego et
les questions idiotes qui écrasent le débat d’idées et le sens de l’intérêt
général : aimez-vous mieux Barnier, Bertrand ou Pécresse ? [Personnellement, je
m’en f…]
Et pourtant, d’ici mai-juin 2022, nous pressentons
que sous la couche superficielle de glace, le sol va craquer, que des
événements imprévisibles vont se produire, que la scène politique va connaître
des bouleversements titanesques et probablement rien ne se passera comme
annoncé par les sondages. Mais que va-t-il en sortir ? Nul d’entre nous n’en a
la moindre idée.
Absolument d'accord
RépondreSupprimerMACRON doit beaucoup à l'abstention ; mais abstention signifie SURTOUT lassitude, peut-être exaspération.
L'audace à paye pour lui quand il s'est engouffré dans la brèche à la présidentielle précédente.
Mais l'histoire ne distribue pas les mêmes cartes cette fois.
Pas sûr que sa présence en Irak, aujourd'hui, ou que sa permanente campagne électorale passionne les foules à l'issue d'un mandat marqué par le "en même temps " et l'opportunisme...
Les sondeurs ne veulent pas s'engager et se planter en fin de compte. L'immobilisme actuel n'est qu'un leurre.
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