Chefs de la coalition |
La coalition sur le point d’accéder au pouvoir en Israël se présente comme un gouvernement «d’union nationale». Mais en réalité une telle configuration ne s’impose que dans des situations extrêmes, quand il y a danger imminent identifié comme tel par un consensus populaire. Cela implique que les différences idéologiques soient mises de côté, de manière à en appeler à l’union sacrée et à souder ainsi le peuple face à une menace existentielle.
Mais ce n’est, à l’évidence, pas du tout le cas
actuellement. 48% des suffrages exprimés (électeurs de Yamina inclus) ont
directement ou indirectement plébiscité Netanyahou lors des dernières
élections. Les formations coalisées contre lui justifient le reniement de leurs
promesses, ainsi que de leur idéologie, au nom de l’intérêt supérieur de la
Nation pour sauver l’essentiel. C’est ainsi que Tikva Hadasha et Yamina
renoncent à annexer la Judée-Samarie, et endossent la solution à deux États du
conflit israélo-palestinien. Meretz et Avoda quant à eux oublient les LGBT, et
n’exigent plus de mettre un terme à l’occupation de la Cisjordanie. Raam, le
parti islamiste, renonce à liquider l’État d’Israël et enterre la cause
palestinienne. Israël Beitenou n’exige plus de subordonner la citoyenneté des
Arabes d’Israël à l’allégeance à l’État juif. La plupart des personnalités
politiques qui ont rendu cette coalition possible ont fait l’inverse absolu de
ce à quoi ils s’étaient engagés. Il est vrai que cette coalition a pour point
commun d’éliminer Netanyahou de la scène politique, mais la question est de
savoir si cet objectif peut être qualifié de «cause nationale» alors que
53 députés sur les 120 que compte la Knesset s’y opposent.
La vérité est qu’il s’agit d’une lutte pour le
pouvoir que les opposants à Netanyahou travestissent en état d’urgence, mais
rien dans les faits ne justifie cette vision d’apocalypse. Tout au long de sa
gouvernance, l’économie du pays s’est développée mieux qu’ailleurs dans le
monde industrialisé, ce qui a valu à Israël l’admission à l’OCDE. Malgré les
élections à répétition récentes, Netanyahou a su mener à bien les accords
d’Abraham et amélioré de manière sans précédent les relations entre Israël et
le monde arabe. Lors des récentes attaques du Hamas, de nombreux pays
occidentaux, traditionnellement précautionneux, ont ostensiblement soutenu
Israël, et certains ont même hissé le drapeau israélien au fronton de leurs
édifices publics. Concernant la pandémie, Israël a implémenté en un temps
record une vaccination massive, et assuré l’approvisionnement de la totalité de
la population. Aucun pays au monde ne peut en dire autant, or il ne fait aucun
doute que cet exploit a été rendu possible grâce à l’opiniâtreté de Netanyahou
et à ses relations personnelles à travers le monde. À cela il faut ajouter la
remarquable vitesse avec laquelle le pays s’est remis en marche une fois
l’épidémie jugulée. Enfin concernant l’Iran, qui constitue pour le coup une
menace existentielle véritable, la manière dont Netanyahou fait face aux
velléités du monde libre de pactiser avec ce régime criminel devrait servir
d’exemple à l’Occident frileux.
Accord d'Abraham |
La raison véritable de l’opposition à Netanyahou
tient à une compréhensible frustration eu égard à sa manière de gouverner, qui,
il faut bien l’admettre, est quelque peu autocratique. Nous avons peut-être à faire
à un despote, mais dont près de la moitié d’Israël pense qu’il s’agit d’un
despote éclairé. Ses opposants brandissent l’étendard de la démocratie pour le
combattre, mais se servent de méthodes douteuses pour le déloger, alors qu’il
jouit d’une indéniable popularité. Pour le déstabiliser ils instrumentalisent
la presse, qui instrumentalise la police, qui instrumentalise la Justice, qui
l’inculpe de manière que ses opposants puissent exiger qu’il se démette avant
même qu’il ne soit jugé. Si l’on admet la légitimité d’un tel procédé, cela
revient à laisser les juges déterminer qui peut ou ne peut pas gouverner.
Malheur à une démocratie qui se laisserait mener par les juges, parce que c’est
la meilleure manière de l’enterrer.
En conclusion, s’opposer à Netanyahou est certes
légitime, mais parler d’urgence, de menace existentielle ou d’union nationale
constitue un abus de langage indigne d’une opposition qui se respecte.
On ne peut que donner raison à l'auteur de cet article :aucune urgence nationale dramatique au niveau économiqie et sécuritaire ne justifie cette coalition hétéroclite, sans vision idéologique ni politique autre que l'éviction du chef du Likoud.
RépondreSupprimerMais une coalition de plusieurs petits peut s'avérer plus efficiente pour arracher le pouvoir que celle inopérante avec un seul grand parti qui du fait de son chef qui le lui fait perdre. En l'état nous sommes en transition logique de volonté prédominante des petits partis obsédés -à tort ou à raison, c'est un autre sujet- de faire partir le chef du Likoud insupportable et ingérable de leur point de vue. Cette situation s'éclaircira -qu'on aime ou qu'on aime pas, encore un autre sujet- dès qu'un nouveau chef émergera du Likoud de gré ou de force.
Ainsi à ce moment la situation sera différente par le biais d'une autre coalition possible plus représentative d'un sentiment majoritaire de droite.
Il est logique que des frictions se fassent plus tard une fois la rage passée mais non digérée au Likoud, opposant ceux qui veulent à tout prix conserver Natanyahou au risque de blocage continu-ce que le Likoud habitué au pouvoir n'acceptera pas longtemps et ceux qui souhaitent un changement qui devrait se faire jour au sein du parti . En cas de rupture il se pourrait bien qu'une scission cette fois plus efficace qu'avec Saar provoque un déclin historique du Likoud.
Se pourrait-il qu'il ne manque à Netanyahou que de recevoir une bonne claque en plein visage, dont la vidéo ferait le tour du Monde, pour restaurer l'image d'une Union nationale digne de ce nom ?
RépondreSupprimer@ Madame Arnaud : ici comparaison n'est pas raison. Natanyahou est plus charismatique, plus brillant et plus populaire que Macron. La seule claque qu'il craint vraiment est politique lui faisant perdre le pouvoir de facon imprévue-ego oblige-, ce à quoi semble t'il, il ne peut se résoudre.
RépondreSupprimerLa claque qu'Israël peut se prendre à cause de ces petits joueurs est celle qu'infligera Raam qui, à la manière des Frères muulmans qui sont derrière, avance masqué. vous avez entendu parler de la taqiyya, chère Madame ?
RépondreSupprimerBonsoir,
RépondreSupprimerBJ a perdu.
C'est acté, internationalement parlant.
Et ... c'est tout.
Yalla,
le roi est mort,
vive le prince.
Amen