Israël pendant l'invasion de l'Irak |
Le siège de l'organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) à La Haye, aux Pays-Bas |
Une motion condamnant ce pays a été
votée, lui supprimant ses droits et le suspendant. Le plus intéressant est le
décompte des votes. On y apprend que sur 193 pays membres, seuls 87 ont voté en
faveur, soit moins de la moitié des membres ! Mais tout aussi instructif, quinze
pays ont voté contre la motion. Il reste donc des amis à ce pays, dont deux
poids lourds des organisations internationales, la Russie et la Chine, un
groupe qui gravite dans l’orbite russe, comprenant l’Arménie, la Biélorussie,
le Kazakhstan, le Kirghizstan et le Tadjikistan. Autres amis de Damas, l’Iran,
le Nicaragua, la Bolivie, le Myanmar, le Zimbabwe, le Pakistan et enfin
l’Autorité Palestinienne qui fait partie de l’organisation !
Ces pays considèrent qu’il n’y a pas
lieu d’intervenir dans les affaires internes d’un pays. Donc finalement, 49
pays ne voient pas de raison de condamner l’utilisation de gaz toxiques. C’est
très inquiétant. Quelques pays sont en passe d’adhérer mais sans hâte, la Corée
du Nord, l’Angola, l’Égypte, le Sud Soudan.
Il a ensuite été procédé à la «revue
annuelle des horreurs». Comment trouver une autre appellation pour rappeler
l’usage de gaz toxiques sur des civils ? Personne n’a oublié le gaz
moutarde et le tristement célèbre Zyklon B des Nazis. Tous les grands pays
civilisés l’ont fait. L’Angleterre les a utilisés contre les révoltes des
Kurdes vers 1930. L’US Air Force a utilisé l'agent Orange et le Napalm au
Vietnam et au Laos (1964-1975). Dans le conflit Iran-Irak, (1980-1988)
l'Irak a utilisé des armes chimiques. Bien que l'Irak ait été presque
complètement désarmé entre 1990 et 2003 sous l'égide des sanctions de l’ONU, les
États-Unis et le Royaume-Uni ont utilisé la présence d’armes de destruction
massive présumées en Irak comme prétexte pour l’invasion de 2003.
Le rapport pointe du doigt Israël, qui
aurait utilisé du phosphore contre les Palestiniens dans la bande de Gaza
assiégée (?) et pendant la guerre du Liban en 2006. Le phosphore blanc, a été
encore récemment utilisé par les troupes américaines : à Falloujah Irak (2004),
Mossoul Irak et Raqqa Syrie (2017). La Turquie a également utilisé du
phosphore blanc dans le nord de la Syrie (2019). Le phosphore blanc ne
figure pas sur la liste des substances interdites au titre de la Convention sur
les armes chimiques, mais son utilisation contre la population est interdite en
vertu de la Convention de Genève, comprenne qui pourra.
Matanyahou Engelman Contrôleur d'état, Israël |
À propos des attaques chimiques, Israël
estime que : «Les unités en charge de contrecarrer les armes de destruction massive sont
mal préparées». En octobre 2020, suite à une enquête menée entre juin 2019 et février 2020,
le contrôleur d'État, Matanyahou Engelmann, dans son rapport, affirme que
l'armée israélienne ne serait pas prête en cas d'attaque à l'arme chimique :
«L'utilisation d'armes chimiques en temps de guerre est une menace connue
depuis de nombreuses années. A partir de 2011, le régime syrien a utilisé des
armes chimiques contre les rebelles et contre les civils. D'autres pays sont
aussi aux prises avec cette menace, y compris l'armée américaine, qui estime
qu'il s'agit d'un défi important et complexe». Il poursuit : «les
forces terrestres, autant que les unités en charge de contrecarrer les armes de
destruction massive, sont mal préparées. La formation des unités de sécurité
aux frontières concernant la manière d'inspecter et de manipuler les produits
chimiques potentiels n'est pas conforme aux normes».
Les précédents rapports, publiés en 2014 et en 2016, arrivaient aux mêmes conclusions. Le chef d’État-major le général Avi Kochavi vient d’apporter un élément nouveau et relativement inédit, qui pourrait constituer un début de réponse à ce type de menace potentielle. Tsahal organisera au premier semestre 2022 quatre semaines «d’une guerre, grandeur nature». Cet exercice sera le premier du genre en Israël. Il simulera une guerre «totale» dans plusieurs domaines et à plusieurs niveaux. Ce concept est sans doute, en partie, inspiré de ce que le général Marshall organisa au début de la deuxième guerre mondiale avant d’envoyer les troupes américaines en Europe. Le général Patton eut un concept similaire au moment de la guerre de Corée, en d’autres temps et d’autres conditions bien entendu.
Il s’agira de tester
grandeur nature son concept opérationnel. L’exercice inclura l’armée régulière
et les réservistes, à une très grande échelle.
Il s’agira notamment d’évaluer l’ensemble des forces mises en action sur
la durée, exercice à la fois stimulant et réaliste pour améliorer la
préparation et l’aptitude des forces de soutenir une telle situation. Tsahal
n’a évidemment pas communiqué tous les détails du futur déroulement mais on
comprend qu’il y aura plusieurs phases, l’attaque, la défense, la mobilité, les
manœuvres tactiques en particulier destinées aux troupes d’infanterie, car ce
sont elles qui doivent agir sur le terrain. En fait également partie,
l’implication de la population civile et son interaction avec l’armée, face à
des situations elles-mêmes potentiellement porteuses de possibles conflits.
Général de brigade Uri Gordin |
Serait-ce aussi une
réponse à une déclaration du général de brigade Uri Gordin, qui déclarait
qu’en cas de guerre avec le Hezbollah, Israël subirait un déluge de 2.000
missiles par jour qui représenterait un défi majeur pour Tsahal ?
S’il est vrai qu’Israël
est considérée comme la start-up nation, Tsahal est aussi considérée comme une
armée innovante. Au-delà, on doit y voir une démonstration de force et un
message face à certains qui ne cessent de proclamer leur intention de détruire le
pays. Les citoyens doivent se féliciter que leur armée puisse agir et réagir en
temps et heure, malgré les vicissitudes et les turpitudes de ses hommes
politiques au terme d’une quatrième élection en deux ans.
Aucune réaction, à ce jour, de vos lecteurs Israéliens, alors que vous annoncez froidement que Tsahal va procéder à un exercice de "guerre grandeur nature" sans même savoir quel sera le gouvernement au pouvoir à l'époque ! ! !
RépondreSupprimerA mettre en parallèle avec les réactions hystériques de toute la classe politico-médiatique bien-pensante, parce que des généraux à la retraite se sont autorisés à envoyer une lettre ouverte à nos gouvernants, les alertant sur les "dangers mortels" qui menacent la France !
Les bras m'en tombent !
Heureusement nous apprenons aussi que dimanche, la communauté des lesbiennes racisées ont défilé dans Paris ! Me voilà rassurée !
Si vous pouviez m'expliquer le lien entre les trois informations énumérées par Mme Arnaud, je serais ravi.
RépondreSupprimerJe ne suis pas en mesure de faire le lien entre les 3 points. En revanche, je retire de cette info que la priorité de la sécurité en Israël est sanctuarisée au niveau des forces armées. En clair l'armée dont le rôle est la protection du pays, poursuit sa tache sans interférence des politiciens qui aspirent au pouvoir. L'autre particularité qu'on peut relever est qu'il est courant que d'anciens militaires de haut rang poursuivent une carrière politique.La situation du pays depuis sa création entraine une grand proximité entre l'armée et les citoyens qui, pour la plupart, accomplissent un service militaire et restent réservistes. Autre pays, autres temps, autres moeurs.
RépondreSupprimer
RépondreSupprimer@ MG
Mais Mme Arnaud va se faire un plaisir de vous donner elle-même les explications que vous demandez.
Dans les deux premières phrases, elle fait la comparaison entre les réactions opposées, en Israël et en France, sur deux événements, l'un qu'elle considère comme grave (la guerre grandeur nature) et qui n'a pas eu d'écho, l'autre qu'elle considère comme anodin (une lettre ouverte) et qui a généré de l'hystérie.
Quant à la troisième phrase, elle procède de ce qu'en rhétorique on appelle "antiphrase", qui consiste à dire le contraire de ce qu'on pense, pour en souligner l'ironie. C'est ce qu'on appelle aussi du "second degré".
Mme Arnaud aura donc fait ce qu'elle pouvait pour vous complaire. Mais si par malheur, elle n'y avait pas réussi, croyez bien qu'elle s'en trouve tout à fait désolée, et vous demande néanmoins, de lui pardonner.
Bien à vous.