RT-FRANCE : Le traitement du coronavirus en Israël

 

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LE TRAITEMENT DU CORONAVIRUS EN ISRAËL

J. BENILLOUCHE au micro d’Émilie GOUGACHE

Israël fait l’objet d’un paradoxe car le gouvernement est critiqué d’une part et loué d’autre part pour les résultats obtenus avec la vaccination. Il a été critiqué face à la pandémie car, après une période bénite d’un nombre négligeable de contaminés, il est devenu sur le tard un cas d’école de mauvaise gouvernance. Le pays avait été loué pour sa gestion de crise au printemps mais critiqué lorsqu’il n’a pas augmenté les mesures restrictives pour Hanoukka, la fête des lumières du 10 au 18 décembre, et les centres commerciaux et les magasins ont même été rouverts, hormis les restaurants et les cafés. On a estimé qu’il avait déconfiné trop tôt. D’ailleurs Israël est entré fin décembre dans le troisième verrouillage national qui durera deux semaines, avec option de prolongation.

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Bilal NEDMAN Producer RT-France

         En fait le gouvernement a subi la pression des commerçants. Les mesures restrictives étaient mal acceptées par la population et surtout par la population orthodoxe qui ne pouvait plus recevoir ses fidèles dans les synagogues et surtout les étudiants dans les écoles talmudiques. Or les orthodoxes font partie de la coalition gouvernementale et il fallait la caresser dans le sens du poil à la veille des élections de mars 2021.

Netanyahou avait fait un pari risqué qui lui a réussi. Malgré le nombre de contaminés en forte croissance, il avait choisi une politique sanitaire mesurée, presque surprenante. Plus de 3.000 cas était dénombrés par jour depuis le 16 décembre.  Le nombre d’infections diagnostiquées depuis le début de la pandémie est passé à 428.510 avec 45.243 actifs et 699 cas graves et le bilan est passé à 3.356 morts, pour une population de 9 millions d’habitants.

Le corps médical danse contre le coronavirus

Mais alors que les vaccins n’étaient qu’au stade de projet et non validés par les instances médicales mondiales, le gouvernement a misé sur une campagne de vaccination. Il avait commandé ferme, au prix fort, 8 millions de doses Pfizer avec l’objectif de vacciner deux millions d’Israéliens avant la fin de janvier. Un million d’Israéliens ont été vaccinés à fin décembre. Il avait décidé de s’occuper d’abord des plus fragiles dès le 19 décembre, les citoyens de plus de 65 ans. La vaccination n’était pas obligatoire mais des SMS individuels ont été envoyés pour encourager cette classe de population à se faire vacciner. Il suffisait de téléphoner à un centre dédicacé pour prendre rendez-vous.

Par ailleurs, pour les personnes à risque, les diabétiques par exemple, un membre des services de santé téléphonait individuellement pour encourager la vaccination. Évidemment cela nécessitait une logistique exceptionnelle mais le gouvernement a mis les grands moyens.  Des grandes salles de sport et des palais d’exposition ont été réquisitionnés et aménagés pour recevoir les citoyens à une heure très précise pour éviter l’attente et surtout les contacts, source de contamination. La vaccination est gratuite, totalement prise en charge par la sécurité sociale israélienne.

Accélération de la vaccination

            Israël pense que 70% de la population sera immunisée vers fin mars pour éradiquer le coronavirus. Après les premières commandes prioritaires de vaccin, de nouveaux arrivages sont déjà prévus pour éviter toute rupture de stock. Israël était devenu un client prioritaire.

            Il faut noter que dans les territoires arabes de Cisjordanie le vaccin n’y est pas encore disponible car l’Autorité palestinienne n’a passé aucune commande, comptant sur l’ONU pour recevoir des doses gratuites. 20% de leurs besoins leur ont été promis pour mars et les Russes ont décidé d’offrir plusieurs millions de leurs vaccins spoutnik.

Centre de vaccination à Tel-Aviv

Les foyers indisciplinés les plus graves se trouvent dans les villes arabes et bédouines et dans les villes peuplées en majorité d’orthodoxes. On constate que dans ces villes, le nombre de vaccinés est faible. Certaines rumeurs mal intentionnées prétendent que les Israéliens allaient profiter pour inoculer des doses mortelles aux Arabes. Cela est d’autant plus étonnant que 30% de la population médicale est d’origine arabe en raison de la politique de discrimination positive, 20% d’étudiants arabes obligatoires dans les universités de médecine.

Mais une autre raison explique ce décalage avec le reste de la population ; las habitants des villes arabes sont très jeunes avec un pourcentage beaucoup plus faible de ceux de plus de 60 ans.

En ce qui concerne les rabbins orthodoxes, ils doutent de l'efficacité du vaccin. Des affiches non signées ont récemment été placardées dans les secteurs ultra-orthodoxes, appelant à s’opposer aux vaccins. Le ministère de la santé fait tout pour les convaincre mais il ne peut rien imposer. De même, en suivant les conseils de leurs dirigeants qui les découragent, les villes arabes et bédouines israéliennes et les villes orthodoxes constatent le plus faible nombre de vaccinés. Certaines rumeurs laissaient prétendre que les Israéliens vont profiter des vaccins pour inoculer des doses mortelles. Cela est d’autant plus étonnant que la population médicale est à 30% d’origine arabe en raison de la politique de discrimination positive. Cela s’explique aussi que la population arabe est très jeune avec un pourcentage beaucoup plus faible de ceux de plus de 60 ans.

Quant aux prisonniers dont on prétend qu’ils n’ont pas le droit aux vaccins, la population carcérale comprend surtout des éléments de moins de 65 ans qui n’entrent pas immédiatement dans les priorités actuelles.

       En conséquence l’épidémie, à laquelle personne ne s’y attendait, est venue bien à propos pour Netanyahou. Il est un fait que le premier ministre a enregistré l'année politique la plus réussie de toutes ses années au pouvoir et il revient d’ailleurs en tête de liste des personnes influentes en Israël, après avoir effacé tous ses concurrents.