Billet d’humeur
LA POLITIQUE, UN ART OU UN MÉTIER
Par
Jacques BENILLOUCHE
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La politique est d’abord une
vocation et ensuite un métier qui exige de la patience et de la
persévérance. Un véritable homme politique n’a pas peur des échecs qui
d’ailleurs consolident son assise. C’est à cela qu’on le distingue de tout
autre citoyen. Le général de Gaulle avait été renvoyé par les Français puis est
retourné par la grande porte. François Mitterrand a eu deux échecs aux
présidentielles avant d’être élu. Jacques Chirac aussi. Netanyahou avait été humilié
par Ariel Sharon aux élections du 28 mars 2006, obtenant autant de sièges que
Shass. Il avait sauvé de justesse sa place de chef de l’opposition. Mais il ne
s’est pas découragé et il a rebondi pour devenir ensuite premier ministre pendant
douze années. C’est ainsi que l’on reconnait les vrais
politiciens qui comprennent qu’il faut alterner les échecs et les victoires. En fait, c’est
cela le métier.
Ashkenazi, Netanyahou et Gantz |
Ce n’est pas le
cas des généraux entrés à la Knesset qui ont perdu une bataille politique et qui ont assimilé cela à
la perte de la guerre. Au premier échec ils quittent la scène politique alors
qu’à Tsahal ils ont surtout été formés à l’endurance, à tenir coûte que coûte
tant que subsiste un simple souffle, un simple espoir. Ils ont ainsi prouvé qu’ils
n’étaient pas faits pour la politique car à la première embûche, ils désertent et
se retirent de la compétition. Benny Gantz a montré en revanche qu’il avait de la persévérance puisqu'il poursuit la lutte alors qu’on le poussait à se retirer. Le métier est bien entré en
lui.
À l’opposé,
certains ont une haute opinion d’eux-mêmes, un ego surdimensionné en estimant qu’ils
n’ont pas obtenu la place qu’ils méritaient. Alors ils lâchent la proie pour
l’ombre. Ofer Shelah disposait d’une seconde ou troisième place éligible au sein de Yesh
Atid qui lui assurait une réélection automatique mais il veut être calife à la
place du calife, en pensant pouvoir détrôner le créateur de son parti, Yaïr
Lapid. S’il ne trouve pas une bonne âme pour le repêcher, alors son avenir à la
Knesset est bouché.
Ofer Shelah |
Leaders Bleu-Blanc |
La politique n’implique pas d’être compétent, même pour être ministre,
mais d’être capable de constituer un réseau de personnes, d’avoir des qualités de négociation, un art rhétorique et une
prudence. La politique ne s’apprend pas comme un savoir technique ou une
compétence universitaire. Elle s’acquiert dans la pratique à condition de l’orienter
vers la recherche du bien commun, seule condition pour être adoubé par les
électeurs. Si les vertus permettent de conquérir le pouvoir, la prudence et la persévérance
nécessitent un apprentissage sur un temps long, pour apprécier les contextes et
les situations sans tomber dans la mégalomanie. Mais dans une démocratie, il faut
ajouter à l’art politique, non pas le métier, mais la passion pour la chose
publique. Cela s’apprend avec le temps.
Sans s'en rendre compte quel satisfecit donné à Natanyahou: il a réuni toutes les qualités requises.
RépondreSupprimerIci je ne dispose malheureusement pas d'émoricones affichant un sourire amusé.
Quel beau satisfecit donné à Natanyahou qui réunit toutes les qualités requises décrites dans votre article !!
RépondreSupprimerPermettez que j'affiche virtuellement ici un émoticone amusé.
Merci, Jacques, pour cette intrusion dans un univers que les citoyens de soug-beth connaissent peu. Mais il y a une dimension qu'il faudrait souligner dans la psychologie de l'homo politicus : c'est l'aventure, le goût du combat, le plaisir de diriger la meute. Je crois que Yaïr Lapid incarne le mieux ce type d'homme. Après avoir été présentateur à la télévision et auteur de romans policiers, la politique lui a offert la possibilité de se mesurer à toutes les aspérités de l'actualité. Certes, cette motivation ne suffit pas pour en faire un homme d'Etat, ni à lui donner l'aptitude à régler tous les problèmes, comme on l'a vu quand il était aux Finances... Reste que cette succession de victoires et d'échecs, que vous soulignez, c'est grisant. Etre contraint de se battre pour réapparaître, cela vous revigore un bonhomme. Mais allons plus loin : les affaires publiques sont trop sérieuses pour être abandonnées à des amateurs d'émotions fortes. Le grand rabbin Sacks, récemment disparu, a défini les 7 principes qui devraient guider un leader authentique : 1) Etre vraiment au service des autres. 2) Assumer tout ce qui se passe 3) Etre guidé par une vision 4) Enseigner plutôt que commander 5) Estimer ceux que l'on dirige 6) Savoir quand parler et pour dire quoi 7) Former des successeurs, qui reprendront le flambeau. On pourrait ajouter d'autres qualités indispensables : l'empathie et le courage physique...
RépondreSupprimerLa politique est un métier et un art...Je n'ai jamais été encarté nulle part mais j'ai pris le parti de Gantz. Certes, il n'est pas du métier, mais il est très concerné par la chose publique et n'a pas hésité à ne pas appliquer une "règle du parti" afin de servir au mieux dans l'intérêt des citoyens. Il est bien dommage qu'il n'ait pas martelé ses raisons, ce qui fait que même dans son parti, il ne soit ni suivi, ni compris...par certains. Je lui suis reconnaissante d'avoir essayé. Je crains qu'il ne finisse par jeter l'éponge, ce qui serait bien dommage à mon humble avis.
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