RT-France
CESSEZ-LE
FEU ENTRE LE HAMAS ET ISRAËL
Jacques BENILLOUCHE au
micro de
Pierre PISSAVY-YVERNAULT
Le cycle attaques du Hamas et représailles israéliennes avait repris depuis le 6 août avec la nouveauté du Hamas d’envoyer des ballons incendiaires sur les villages israéliens soumis à plus de 400 incendies. Deux roquettes tirées par les Palestiniens avaient explosé au-delà de la barrière de sécurité. En réaction, des avions israéliens avaient bombardé des bases du Hamas, généralement vidées des militants. La persistance de l’envoi de ballons occasionnant d’importants incendies dans les zones agricoles a conduit les autorités israéliennes à menacer le Hamas de recourir à des éliminations ciblées. Les dirigeants du Hamas ont été amenés à quitter leur domicile habituel pour se protéger dans des sous-sols d’hôpitaux ou d’organisations internationales.
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Des dégâts légers ont été constatés à Khan Younes, dans le sud de la bande
de Gaza. A noter que le Hamas avait limité l’envoi de roquettes pour ne pas
envenimer la situation alors que, pendant les tirs, les tractations diplomatiques
n’avaient jamais cessé. On peut dire qu’une certaine «modération» avait
été constatée entre les deux parties puisqu’aucun mort n’a été recensé, à l’exception
d’un "accident du travail" qui a fait 4 morts parmi les terroristes.
Parallèlement aux actions de l’aviation, Israël a resserré son blocus sur
Gaza, en interdisant aux pêcheurs gazaouis de sortir en mer et en fermant le
seul point de passage des marchandises entre Gaza et Israël, ce qui a freiné
les livraisons de carburant et contribué à la fermeture complète de la seule
centrale électrique. Une délégation égyptienne s’était rendue à Gaza pour
favoriser une trêve entre les deux camps.
La trêve signée est à minima car les deux bords avaient de multiples
exigences qui n’ont pas été acceptées. Les Israéliens voulaient le retour des
deux corps des soldats Hadar Goldin et Oron Shaul et celui des deux prisonniers
Abraham Mengistu et Hicham Al-Sayedafin qui avaient traversé la frontière de
leur plein gré. Le Hamas exigeait en contrepartie la libération de centaines de
prisonniers enfermés dans les prisons, israéliennes. Mais il n’était pas
question d’élargir des terroristes ayant du sang de civils dans les mains.
En cas de trêve complète, le Hamas pourrait obtenir le financement de projets de
développement dans la bande de Gaza et l'octroi de permis de travail en Israël
à des ouvriers du bâtiment et agricoles, afin de donner un peu d'oxygène à une enclave qui
compte un taux de chômage de plus de 50% dont plus de 65% chez les jeunes.
Le gouvernement israélien a précisé à la délégation égyptienne qu'il
s'attendait à un retour au calme avant de considérer la mise en œuvre
l'extension de la zone industrielle de l'est de Gaza et la construction d'une
nouvelle ligne électrique vers l'enclave. Le Hamas a demandé de doubler, à 10.000,
le nombre d'ouvriers gazaouis. Enfin, l'accord de trêve prévoyait une aide
financière mensuelle de 30 millions jusqu'à la fin du mois de septembre. Or le
Qatar, qui a pris le relais de l’Égypte dans les négociations, a accepté
d'augmenter la subvention financière à hauteur de 10 millions de dollars par
mois seulement.
Mohammed al-Emadi |
A Gaza, l’argent du Qatar est le nerf du cessez-le-feu. Le président du
Comité qatari pour la reconstruction de Gaza, l'ambassadeur Mohammed al-Emadi,
et son adjoint Khaled Hardan étaient arrivés par le point de passage de Beit
Hanoun au nord de la bande de Gaza. C’est un habitué des transports de valises
de dollars pour le Hamas. Le 25
août il y était encore entré avec une somme estimée à 30 millions de dollars. Les
dirigeants du Hamas exigeaient aussi une nouvelle ligne de distribution
d’électricité, le développement d’une zone industrielle et l’extension de la
zone de pêche qu’ils n’obtiendront que lorsque le corps des soldats seront
rapatriés en Israël.
Mais depuis la reconnaissance d’Israël par les Émirats, la concurrence devient
sévère entre le Qatar et les Émirats qui veulent s’imposer comme un acteur
diplomatique régional, et concurrencer leur rival, le Qatar, allié de longue
date du Hamas. Le concurrent de Mahmoud Abbas, Mohamed Dahlan, avait trouvé
refuge auprès de MbZ, Mohammed ben Zayed Al-Nahyane, dont il est devenu le
conseiller. Dahlan, l’ancien homme fort de Gaza, n’a jamais renoncé à reprendre
pied dans sa ville natale pour préparer son retour et déloger le président de l’Autorité
palestinienne.
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