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lundi 24 août 2020

L'Iran dévoile son premier missile balistique




L’IRAN DÉVOILE SON PREMIER MISSILE BALISTIQUE

Par Jacques BENILLOUCHE
Copyright © Temps et Contretemps


Rien n’arrêtera l’Iran, ni ses nombreux morts du coronavirus, ni la crise économique avec l’effondrement de sa monnaie, le rial. Sa haine d’Israël et sa volonté permanente de chercher à le détruire animent l’esprit vengeur des dirigeants iraniens. Bien sûr, il faut prendre les informations transmises par les agences de presse iraniennes avec beaucoup de réserves mais il peut toujours exister un fond de vrai qui n’autorise pas de zapper l’information.


Le portrait de Soleimani brandi par un député iranien

L’Iran vient de dévoiler à la télévision la mise en place de deux missiles dont son premier missile balistique portant le nom du général Kassem Soleimani, éliminé par les Américains en janvier dernier, près de l'aéroport international de Bagdad. Cette information a coïncidé avec le jour où le secrétaire d'État Mike Pompeo s'était rendu aux Nations Unies pour lancer le processus de restauration des sanctions internationales contre l'Iran. Il peut s’agir d’une information d’intoxication pour rehausser le moral des Iraniens mais la prudence exige que l’on prenne toute information avec sérieux.
L’annonce a été faite à la télévision d'État lors de la Journée de l'industrie de la défense nationale iranienne. Les nouveautés comportent un missile balistique sol-sol, d’une portée de 1.400 kilomètres, surnommé «Martyr Hajj Kassem Soleimani» et un missile de croisière naval, d’une portée de 990 kilomètres, nommé en l'honneur d'Abu Mahdi al-Muhandis, le chef de la milice irakienne également tué dans la même attaque. Pour info, la distance à vol d’oiseau entre Tel-Aviv et Téhéran est de l’ordre de 1.500 à 1.720 kilomètres.
Général Amir Hatami

 Un missile balistique se caractérise par sa trajectoire presque entièrement balistique, à savoir une trajectoire qui est influencée par la vitesse acquise lors de l'accélération initiale, la propulsion, et la gravité. L'engin peut ensuite envoyer une ou plusieurs armes. Si sa phase de propulsion est assez courte, la phase balistique peut aller entre 10 minutes et une demi-heure. Jusqu'à présent, ce genre de missile  était surtout utilisé pour son rôle dissuasif, à l'image de la dissuasion nucléaire. Plus on lance vite, plus il va loin. Mais l'Iran pourrait en faire un usage agressif.
Vol balistique

Le président Hassan Rohani et le général de brigade Amir Hatami ont présenté le nouveau matériel lors d’une vidéoconférence : «Les missiles de croisière sont d'une importance particulière pour nous… le pays est sur la voie de la production et de l'autosuffisance dans ce domaine». Cette conférence coïncide avec la reprise de l'accord sur le nucléaire iranien, qui rendrait les sanctions des Nations Unies levées contre l'Iran. Selon Mike Pompeo : «Le processus de réimposition des sanctions contre l'Iran commence» ajoutant qu'il avait notifié au Conseil de sécurité «quelque chose que nous savons tous trop bien - le non-respect par l'Iran de ses engagements dans le cadre du terrible accord nucléaire».
Le missile balistique Hajj Kassem est à combustion solide. Les missiles à combustion liquide ne peuvent pas être stockés en sous-sol en raison du risque d’explosion et les réservoirs doivent donc être remplis à l’air libre pendant au moins une heure, le temps pour les satellites de les repérer, voire de les détruire avant leur vol. Son transport à long terme par rapport aux missiles à combustible liquide est sécurisé. Il pèse 7 tonnes, est long de 11 mètres, et porte une ogive de 500 kg. Son ogive est détachable et guidée jusqu’à la fin de son trajet, avec une capacité de haute précision. Sa vitesse atteint Mach 12 au moment de son entrée dans l’atmosphère. Quant à sa vitesse au moment de l’impact, elle est de Mach 5. L’objectif des Iraniens est d’atteindre Haïfa ou Tel-Aviv.
Le missile Hajj Kassem serait donc un missile puissant dont l’ogive peut facilement détruire des cibles protégées avec des surfaces en béton durables. Selon les responsables militaires iraniens, la portée de ce missile, actuellement de 1.400 kms peut passer rapidement à 1700-1800 km. Avec une marge d’erreur de 10 à 20 mètres, ce missile est pour eux très précis.
Ce missile vient après une longue lignée : le missile Dezful d’une portée de 1.000 km et le missile Zolfaghar d’une portée de 700 km. Le missile Sejil à deux étages, d’une portée de 2.000 km appartient à la catégorie des missiles à longue portée et stratégique.
    L’industrie de la défense iranienne fait ainsi des progrès constants dans le silence de ses laboratoires et à l’abri du regard des Occidentaux. Après le Fateh-110 d'une portée de 300 km, le Fateh-313 d'une portée de 500 km et le Zilfaghar d'une portée de 700 km, les spécialistes iraniens auraient réussi en moins de quatre années à doubler la portée de leurs missiles. 
Le missile Hajj Kassem, qui peut atteindre 1.400 km, peut être considéré comme le premier missile balistique tactique iranien à combustible solide pouvant facilement atteindre Israël. Auparavant, le missile Dezfoul d’une portée de 1.000 km pouvait viser certains points frontaliers en Israël, mais aujourd’hui, le nouveau missile peut être facilement tiré depuis les profondeurs de la terre et viser tout endroit en Israël avec une précision sans précédent.
Il ne fait aucun doute que Tsahal veille et qu’il sait faire la part des choses, entre les informations réelles et l’intoxication sécuritaire des dirigeants militaires iraniens. On a déjà vu dans le passé des photos de missiles iraniens construits en carton pâte ou en métal léger mais vides de tout mécanisme élaboré.


1 commentaire:

  1. Hamdellah ABRAZ24 août 2020 à 07:39


    Il y a de quoi s'inquiéter, non seulement en ISRAEL sachant le bellicisme des mollah iraniens à son égard, mais y compris pour toutes les populations de la région du Proche Orient, car directement concernées par le voisinage du va-t-en guerre du régime iranien. L'on dira certes que les mollah ne sont pas les seuls à disposer d'arsenaux de bombes et autres missiles, cependant là où la démocratie et les libertés sont absentes, le risque de conflagration est important, comme ce fut le cas en Europe où les "bien-pensants" ont laissé faire en "se croisant les bras" devant la montée du péril nazi. Nous connaissons la suite et le lourd prix payé par l'Humanité.

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