UNE VICTOIRE DE LA DROITE EN ISRAËL AUX RELENTS DE DÉFAITE
Par
Jacques BENILLOUCHE
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Sur
la base de sondages sortis des urnes, qui se sont avérés incorrects puisqu’ils
prévoyaient 60 sièges pour le camp de la droite, Netanyahou exultait alors que
quelques semaines auparavant on l’avait enterré politiquement. Mais au fur et à
mesure du dépouillement des votes, la réalité devenait moins rose. Finalement
la droite totalise 58 députés, à trois sièges d’une majorité introuvable.
Benny Gantz a maintenu exactement son nombre de députés, 33, ce qui ne le met pas en position de constituer un
gouvernement car les 15 députés arabes sont toujours considérés comme des
pestiférés. Pourtant par dépit, la surprise pourrait venir de cet horizon avec
le soutien effectif ou tacite de la liste arabe qui joindrait ses voix à celle
de Benny Gantz pour empêcher Netanyahou de gouverner. Les Arabes ont ouvertement déclaré qu'ils voulaient dorénavant entrer dans le jeu politique en tant que citoyens israéliens.
Mais
ce serait sans compter sur la combativité du premier ministre qui est prêt à
faire des offres sans précédent à quelques «félons» de gauche et du
centre pour rejoindre sa coalition. Quelques ministères, dont celui de la Santé
et de la Défense, peuvent être une monnaie d’échange pour voir quelques députés
traverser la ligne de démarcation de l’opposition. Cependant en l’état actuel de
la situation, trois scénarios peuvent être envisagées.
Benny
Gantz a perdu sa première place bien qu’il maintienne son groupe parlementaire
au même niveau. C’est l’effondrement de la coalition Travailliste-Meretz qui a
hypothéqué sa marche vers le pouvoir. Il peut tirer les conséquences puisque
les urnes ont parlé et décidé. Netanyahou, arrivé en tête, est en droit d'être désigné pour constituer son gouvernement. La démocratie parlementaire implique qu’il faut l’aider,
dans l’intérêt du pays, à organiser une équipe avec un apport extérieur de
trois voix pour que le pays sorte de la crise. La situation
médicale et économique est dramatique et tous les partis réunis ne seront pas
de trop pour s’armer contre le fléau. L’euro est passé de 3,69 shekels à 3,91 en une semaine, signe qu’il perd progressivement de sa puissance devant le
tremblement de terre mondial.
L’autre
argumentation consiste à affirmer qu’après trois tentatives avortées,
Netanyahou n’a pas réussi à atteindre les 61 voix qui lui permettrait de
gouverner en toute logique. C’est un échec malgré une victoire relative de «premier
de la classe». Les deux blocs ne pouvant pas réunir de majorité, aucun ne
peut prétendre constituer un gouvernement viable, il faut à nouveau recourir à
un quatrième scrutin ce qui laisserait le pays dans un désordre total. Cette
hypothèse suicidaire pour le pays est pratiquement exclue et le président de l’État
Réouven Rivlin a bien précisé qu’il voulait l’éviter à tout prix.
La
dernière hypothèse pourrait être motivée par la situation judiciaire du premier
ministre qui doit se présenter devant ses juges le 17 mars 2020.
Yossi Cohen |
Il peut décider lui-même de céder sa place à un autre dirigeant du Likoud pour se
mettre en réserve jusqu’à la conclusion judiciaire. Mais la nature combative de
Netanyahou exclue cette possibilité. Pourtant en attendant la conclusion de ses
démêlés judiciaires, il aurait le temps de peaufiner sa relève qui est presque
actée, celle de Yossi Cohen patron du Mossad et accessoirement ministre-bis des
affaires étrangères. Il est l’homme de la situation capable de le remplacer
avec succès. Mais selon la loi, il ne pourra pas entrer à la Knesset avant un
délai de trois ans sauf si la loi votée justement par Netanyahou pour barrer la
route à ses concurrents militaires est amendée.
Soit
alors le président Rivlin, qui veut absolument débloquer la situation
politique, désigne une autre personnalité du Likoud capable de réunir une
majorité sur son nom en prenant prétexte de la mise en accusation du premier
ministre. De grosses pointures expérimentées existent dans ce parti et elles
sont capables de mener à un gouvernement d’unité nationale, sans Netanyahou, qui
deviendrait à terme un gouvernement d’inertie nationale car aucune décision qui
fâche ne sera prise pour éviter l’explosion. Mais cette union subsistera
quelques mois, le temps de calmer les esprits, de remettre le pays en marche et de permettre une recomposition du paysage politique. Un ministre du Likoud semble démoralisé et soutient «qu’au lieu de s’entêter et de retarder l’inévitable, Benjamin Netanyahou devrait renoncer à toute discussion sur l’obtention d’un mandat du président Reouven Rivlin pour former un gouvernement».
Les
résultats définitifs viennent de tomber avec 58 sièges pour la coalition
actuelle. Une course contre la montre va se jouer avant toute formation du
gouvernement qui prendra plus d’un mois sauf si Netanyahou trouve immédiatement les trois
voix manquantes. La Knesset sera inaugurée et les députés prêteront serment
individuellement pour pouvoir légiférer. Netanyahou ne sera pas en mesure
d’être élu premier ministre et ne disposera pas de l’immunité attachée à cette
fonction. L’opposition, qui détient une majorité de 62 sièges avec Avigdor
Lieberman et les partis arabes, sera en mesure de faire voter d’urgence une loi
interdisant la désignation au poste de premier ministre d’un député mis en
accusation. D’autre part, la loi imposera que le mandat du premier ministre ne
pourra être renouvelé qu'une seule fois consécutivement. Ces deux articles de
lois, s’ils sont votés sur mesure, mettront hors-jeu Netanyahou qui sera contraint de
quitter la scène politique centrale. Ce sera alors la porte à un gouvernement
d’union nationale sans sa participation.
Cette
possibilité a été ouverte parce qu’Avigdor Lieberman a décidé de mêler sa voix
à celles de l’opposition, qui compte donc au total 62 députés, un nombre suffisant pour obtenir un
vote majoritaire spécifiquement contre Benjamin Netanyahou. Cette loi peut être
présentée dès la première réunion de la Knesset et, sauf désistement, elle
pourrait passer et s’appliquer immédiatement.
La gauche a explosé |
Il
est vrai que la joie des soutiens du Likoud n’aura été que de courte durée
mais ils ont eu le tort de toujours croire les sondeurs qui n’ont pas encore
finalisé leurs méthodes pour se rapprocher des résultats finaux. Ils se sont
toujours trompés pour entraîner des réveils douloureux : Bibi superstar est
devenu Netanyahou revendiquant trop tôt sa victoire dans un pays toujours dans
l’impasse.
Cette victoire n'a jamais eu lieu. Et l'état hystérique d'urgence déclenché sur le dos de corano est un scandale. Il va flinguer le tourisme et toute l'économie. L'important est de créer une ambiance fin du monde qui lui permettra de rester en place. Un virus. Un vrai.
RépondreSupprimerJ’ai lu il y a qq jours un article de Temps et Contre temps où l’auteur accablé expliquait les raisons de la victoire de Nataniahu !
RépondreSupprimerAujourd’hui. Il y a l’espoir d’une entourloupe de Lieberman pour aller au bout de sa haine et barrer la route du pouvoir au Premier ministre , il nous est expliqué que le Likoud s’est trop fié aux sondages !
Ah bon ? Et pas l’auteur ?
Wait and see it’s better !
André Simon Mamou
Tribune juive