France d’en haut, celle des
plateaux de télévision, des Grandes Écoles et des bons quartiers parisiens, de
l’impôt sur la fortune immobilière et qui vote LREM. France d’en bas, anonyme,
inconnue, discrète, provinciale, qui rame pour finir les fins de mois et partir
en vacances. La fracture ne cesse de s’aggraver au fil des jours.
La première
s’enivre depuis une semaine, jusqu’à se rouler par terre, du lynchage – mérité
– d’un «écrivain» gaucho-médiatique à la mode. Tel est le psychodrame
national de la rentrée. La seconde (la France dite d’en bas), s’incarne
aujourd’hui dans le visage d’un jeune homme de 19 ans, pâtissier, issu d’un
village de Savoie, passionné de musique et de nature, immolé avant-hier par un
réfugié afghan à Villeurbanne.
La France d’en haut se
contorsionne depuis deux jours pour banaliser la tragédie : «un fait divers»,
«à la mauvaise place, au mauvais moment», «un mort seulement»! Un seul mot
d’ordre, élément de langage implicite, écrase toutes les réactions de la France
d’en haut : accident, sans la moindre espèce de rapport avec la menace
terroriste. Certes, l’homme a «entendu des voix» lui dictant de tuer des
mécréants. Mais peu importe, la question ne doit même pas se poser.
Fort peu d’hommage, peu de mots
de compassion et de solidarité, ou du bout des lèvres pour celui qui a perdu la
vie. Pourquoi ? Éviter à tout prix que l’idée même d’un lien avec les notions
de barbarie, de djihadisme ou de fanatisme, ne vienne ternir l’image du «nouveau
monde», tout en harmonie, dans lequel nous sommes supposés vivre depuis
juin 2017. Et puis il y a les autres, à
l’inverse, les politiciens charognards qui tentent de récupérer le drame à des
fins électoralistes en l’exploitant sans vergogne, avant même que le sang et
les larmes n’aient commencé de sécher.
Entre les deux, entre les pacifistes et les charognards, que reste-t-il
de la compassion et de la solidarité nationale, envers un jeune homme de 19
ans, qui n’était ni gendarme, ni prêtre, ni policier, sacrifié par une brute.
Et puis une question abominable me vient à l’esprit : si le jeune homme avait
été, non pas apprenti pâtissier savoyard de 19 ans, mais un étudiant du 7e ou
du 16e arrondissement, à Sciences Po ou HEC, un fils de ministre, ou de député
LREM, ou rejeton héritier d’une grande boîte du CAC 40, la France d’en haut
eût-elle réagi avec autant de détachement ? Ce n’est qu’une question. J’ai bien
le droit de me la poser, non ?
Bien sur vous pouvez poser la question, merci de parler de ce crime terroriste, un de plus...Il s'appelait Timoté victime de la terreur islamiste inculte qui a tous les droit dans ce pays et que croyez vous que les gens pensent..?
RépondreSupprimerDans les journaux TV l'information est passée inaperçue quelques secondes en milieu des infos et plus rien..!
Alors oui, des questions ,on peut en poser mais n'est il pas trop tard, vu que le "jemenfoutisme" est généralisé..Y a t il une sortie pour le bonheur sur cette planète..?
Cher Monsieur Tandonnet,
RépondreSupprimerLa couverture médiatique de ces deux affaires (Moix et Villeurbanne), est tout à fait significative. La disproportion est flagrante et affligeante. Bien qu’il ne vous soit pas permis de l’écrire au risque de passer pour un antisémite, la réalité est qu’il est fort bien vu de mettre en lumière tout acte à l’encontre des juifs, même si ce passé date de trente ans. Tel est le cas de Yann Moix pour qui le Tribunal civil s’est rué sur ses anciens écrits plutôt que de se pencher sur l’objet de son livre.
De même que ce jeune de 19 ans assassiné par un islamiste « qui a entendu les voix de Dieu... » mais qui est mis en examen pour assassinat et tentative d’assassinat et non pas pour terrorisme. Tel n’aurait pas été le cas si ce même jeune homme de 19 ans avait été juif. En cela j’ajoute ce qualificatif à votre pertinente question.
Parler des juifs en grossissant le trait, voilà ce qui rapporte. Mais un anonyme pâtissier de Savoie devient pour les médias et la justice un simple fait divers sans grand intérêt...
Merci pour votre blog toujours pertinent.
Bien à vous.