Une
phrase du chef de l’État, lors de sa conférence de presse d’hier soir, exprime
toute l’ambiguïté de la situation : «j’assume mon impopularité, elle est
inévitable dans une démocratie moderne». Être impopulaire pour un dirigeant
politique serait-il devenu une vertu ? Le mot popularité recouvre deux notions :
celle d’amour et celle de confiance. Un président de la République peut ne pas
être aimé, en tout cas du plus grand nombre. Il a pour mission de donner un cap
au pays et forcément, de faire des mécontents.
En
revanche, son métier, sa mission fondamentale, sa raison d’être est d’incarner
la confiance. Il est le chef de la nation, sa référence, le miroir de l’unité
nationale et d’un destin commun. Le doute populaire sur sa compétence et sa
sincérité a pour effet d’annihiler le sens de son mandat. Un président privé de
la confiance de la nation ne sert plus à rien. Cette conférence de presse a
donné un beau spectacle télévisuel, à l’image de ce qu’est devenu la politique
moderne.
Sur le
fond, les Français ont surtout appris que le chef de l’État renonçait à la
(modeste) suppression de 120.000 postes de fonctionnaires en cinq ans, mais que
«la transformation profonde» du pays se poursuivait. Le moment d’hier
soir marquait un nouveau signal de la déconnexion entre l’univers de la
politique spectacle et une France qui s’enfonce dans le chaos : violence
endémique, 5 millions de chômeurs et 8 millions de pauvres, désastre scolaire
et désœuvrement (2 millions de jeunes sans formation ni emploi), dette publique
abyssale, églises qui brûlent faute d’entretien…
Un
hypothétique redressement prendra des décennies d’effort collectif et de
travail acharné. Or, la confiance est indispensable pour remettre la France sur
de bons rails. La confiance perdue peut-elle se retrouver, avec d’autres
personnalités, d’autres équipes ? Elle passe par une révolution de la politique
: la fin du spectacle narcissique grandiloquent et le retour de l’action
modeste, discrète et courageuse, sur le terrain, au service de l’intérêt
général. Nous n’en prenons pas le chemin…
La confiance est rationnelle, elle s’obtient sur la clairvoyance des actes et des actions d’un chef d’état. L’impopularité est subjective, elle dépend de ce que l’on perçoit de la personnalité du même chef d’état. Et ce qu’on perçoit du président Macron, c’est son immaturité par une grande appétence à se mettre constamment en scène. Il l’assume c’est bien sauf qu’il est au Palais de l’Elysées. Pas au théâtre.
RépondreSupprimerBien cordialement