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lundi 14 mai 2018

Netanyahou auréolé par Poutine à Moscou



NETANYAHOU AURÉOLÉ PAR POUTINE À MOSCOU

Par Jacques BENILLOUCHE
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     L’honnêteté intellectuelle force à reconnaître parfois à Netanyahou une réussite diplomatique qu’il serait injuste de nier. Au moment même où Trump annonçait sa décision de se retirer de l’accord nucléaire avec l’Iran et où Israël frappait les bases iraniennes en Syrie, Netanyahou était invité officiellement en Russie, le 9 mai 2018, pour assister au défilé annuel de la Journée de la Victoire et à la cérémonie de dépôt de couronnes sur la Place Rouge.


Cliquer sur la suite pour entendre l'Hatikva sur la Place rouge





            Il en a profité bien sûr pour s’entretenir avec Poutine de l’évolution de la situation dans la région et pour confirmer la «coordination continue» entre les militaires israéliens et russes. Cette visite prouve que les actions militaires contre la Syrie n’entachent en rien la volonté russe de maintenir des relations neutres, voire cordiales, entre les deux pays. Il s’agit de la huitième rencontre au cours de ces deux dernières années. Le président Poutine avait personnellement invité le premier ministre à participer à ses côtés à la Journée annuelle de la victoire en Russie. Ils ont été rejoints par le président serbe Aleksandar Vučić. Portant le ruban Saint-Georges, les deux hommes politiques sont arrivés vers le début du cérémonial en compagnie de Vladimir Poutine et étaient assis juste à ses côtés lors de la parade militaire.

            Ce fut l’occasion d’un défilé militaire sur la Place rouge durant lequel la Russie a déployé son dernier matériel militaire dont plusieurs types d'avions testés en Syrie. Pour la première fois ont été exposés des drones, un robot de déminage utilisé à Palmyre et à Alep en Syrie ainsi qu’un tank sans pilote. 
          Dans son discours au Mémorial du soldat inconnu, Vladimir Poutine a mis en garde contre une répétition de la Seconde Guerre mondiale parce que «derrière les nouvelles menaces se trouvent les mêmes traits laids : l'égotisme, l'intolérance, le nationalisme agressif et les prétentions uniques. La Russie est ouverte au dialogue sur toutes les questions de sécurité mondiale et prête pour un partenariat constructif et égalitaire».
            Faire retentir l’hymne national, l’Hatikva, et déployer le drapeau israélien sur la Place Rouge fut un épisode impressionnant alors que la situation est très tendue au Golan avec des affrontements sanglants. Le risque est grand de voir la situation s’envenimer et cette visite ne sera pas de trop pour «s’assurer que les armées israélienne et russe ne s’affrontent pas en Syrie». Le dialogue direct est indispensable pour faciliter la libre circulation des chasseurs israéliens dans l’espace aérien libanais et syrien.
Amiran Norkin

            Il s’agit sans aucun doute d’une victoire diplomatique de Netanyahou qui permettra à Tsahal d’avoir les mains libres en Syrie afin de frapper les bases et les missiles iraniens des Gardiens de la révolution en Syrie. À cette occasion, il faut rendre hommage aux chefs de Tsahal qui conduisent tous les jours les opérations en Syrie, en particulier celles de la nuit du 10 mai durant laquelle plus de 50 cibles ont été visées : Bases, dépôts d'armes et radars militaires. Ces chefs restent discrets pour laisser, à tort, les hommes politiques en première ligne : Gabi Eizenkot, chef d’État-major, Amikam Norkin, commandant de l’armée de l’air, Yoël Strick, commandant de la région militaire nord et Tamir Heymann, chef d’Aman, le renseignement militaire. 
Yoel Strick

          Cette équipe rassure tous les jours la population que sa sécurité est bien assurée, toutefois sans excès de fanfaronnade et sans mésestimer les ennemis, à l'instar du ministre de la défense Avigdor Lieberman qui vient de faire une déclaration certainement décalée : «Si chez nous il y a eu de la pluie, chez eux il va y avoir le déluge».   

2 commentaires:

  1. Marianne ARNAUD10 mai 2018 à 12:08

    Cher monsieur Benillouche,

    Iriez-vous jusqu'à dire que cette présence de Netanyhou, honoré par Poutine sur la Place Rouge, prouve l'erreur de certains qui voudraient qu'au Moyen-Orient, seraient face à face, d'un côté : l'Iran, la Russie et le Hezbollah, et de l'autre : les États-Unis, Israël et l'Arabie Saoudite ?

    Très cordialement.

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  2. Jacques BENILLOUCHE10 mai 2018 à 12:11

    Chère Marianne,

    Les stratégies politiques n'ont pas changé et Israël reste du côté américain. Mais Netanyahou est un fin politique et il veut "neutraliser" les Russes au moins le temps d'éradiquer le danger iranien en Syrie.

    Cordialement

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