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lundi 14 mai 2018

Au bonheur des hommes par Jean SMIA



AU BONHEUR DES HOMMES

Le billet d'humeur de Jean SMIA


            
          Lors de la création de l’ONU, la majorité des motifs qui pouvait mener à une situation conflictuelle entre des Etats était supposée connue de tous. Dans la plupart des cas, il s’agissait soit de frontières mal déterminées, soit d’intérêts économiques divergents. Ainsi quelques exemples à propos de frontières : la Grèce et la Turquie se chamaillent à propos de Chypre, l’Inde et le Pakistan à propos du Cachemire ou encore l’Inde et la Chine à propos du Tibet. 



un char sud-coréen près de la frontière
          Et à propos d’intérêts économiques divergents, il s’agit soit de partage des eaux, soit de gisements souterrains qui s’étendent sur plusieurs frontières. Ainsi la plupart des motifs de conflits pouvaient, alors, se résumer en différents conflits de voisinage.
            Mais aujourd’hui, cette ONU est totalement incapable de réagir devant un nouveau motif de conflit pour lequel elle n'est pas missionnée : la haine. En effet, entre l’Iran et Israël, on ne répertorie aucun des motifs de conflits habituels au sujet desquels l’ONU est fondée à se prononcer ; ni frontière commune imprécise, ni intérêts économiques divergents.
            Lorsque l’on observe l’éloignement géographique qui les distancie ainsi que l’absence de divergences économiques, ce serait comme si les Suédois œuvraient pour l’annihilation de la Catalogne ou que les Norvégiens décidaient de supprimer les Basques. Et pourtant dans aucun des innombrables débats de prétendus «spécialistes», ce nouveau motif d’agression n’est jamais évoqué et en complément cet assourdissant silence de l’ONU et de son secrétaire qui confirme sa mise en marge et une probable prochaine dissolution.
            Il était encore possible de rajouter la haine à la nature des conflits gérés par l’ONU, ses compétences et à ses protocoles de gestion. Car c’était bien une haine viscérale qui avait mené, entre autres, au génocide arménien, au rwandais, au massacre des Rohingyas et à la Shoah.

            Quant à la situation tendue actuelle, bien que de nombreux grands et incontestés spécialistes se soient déjà prononcés, il y une chose que j’ai humblement observée : non seulement le peuple iranien n’a jamais bénéficié de la manne provenant de la levée des sanctions, mais pire encore, il s’est beaucoup appauvri car le gouvernement a dépensé plus que tout cet argent en frais de guerre pour convertir des territoires au chiisme et subventionner plusieurs guerres dont le retour sur investissement est nul.
            Ainsi, devant les sanctions remises en place dont la conséquence est un inéluctable nouvel appauvrissement de la population, ses dirigeants seront probablement tentés par une action follement suicidaire, à moins que les Perses ne décident de se guérir des Pasdarans et qu’ils comprendront que, pour les Ayatollahs comme pour tous les théocrates : le bonheur des hommes est dans leur paradis.....pas sur terre.

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