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mercredi 11 avril 2018

Tunisie : Sport, politique et absurdité



TUNISIE : SPORT, POLITIQUE ET ABSURDITÉ

Par Jacques BENILLOUCHE
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Taekwondo

          On dit que l’Histoire ne bégaie pas et pourtant les faits se reproduisent systématiquement quand il s’agit d’Israël et des pays arabes, en l’occurrence, la Tunisie. Ainsi, les Israéliens ne participeront pas aux championnats du monde junior de Taekwondo qui se tiendront du 6 au 13 avril 2018 à Hammamet, en Tunisie. Le tribunal de première instance de Tunis a pris la décision d’obliger le président de la Fédération tunisienne de taekwondo et président du comité d’organisation du championnat du monde junior à Hammamet, Ahmed Gaaloul, à interdire l’accueil et l’hébergement des sportifs israéliens.



            Plutôt que d'être répétitif, je reproduis intégralement l’article que j’avais écrit pour l’Information d’Israël en 1967 qui n’a pris aucune ride et qui prouve que, plusieurs dizaines d’années plus tard, la haine est encore présente dans ce qui fut mon pays «modéré».

            Je ne suis pas un adepte de sport ; j’avoue même mon ignorance totale dans ce domaine. Je suis de ceux qui estiment inutile de voir courir 22 bonhommes après un ballon alors que le problème de leur mésentente serait résolu en offrant un à chacune des deux équipes. Mais dès l’instant où un match se farde de quelques grains d’épices politiques, où il conduit à une situation ubuesque, où il est la cause d’une atteinte au bon sens et à l’honnêteté intellectuelle, alors oui, ça me concerne.
            Je lisais en effet dans «La Presse de Tunisie» du 14 juin un commentaire relatif à la Coupe du Monde de football où, paraît-il, les joueurs israéliens se sont distingués. «Déjà pour se qualifier à Mexico, Israël a bénéficié de honteux appuis de la part de la FIFA et c’est un véritable complot qui a écarté la Corée du Nord au bénéfice d’Israël… En arrivant au Mexique, Israël a bénéficié de concours des milieux qui n’ont rien à voir avec le football et ont essayé de favoriser le pays du sionisme par tous les moyens, y compris les plus illicites et les plus malhonnêtes…. Pour son premier match, Israël a bénéficié de l’arbitrage de l’Ecossais M. David..son. Pour son second match, c’est l’Ethiopien Tarekgn qui a officié. Cet arbitre a effectué plusieurs stages en Israël et, pour son troisième match, c’est le Juif américain Landaver qui a été désigné. M. Landaver a été remplacé par le Brésilien De Moraes et ce dernier a été si terrorisé moralement qu’il a refusé deux buts à l’équipe d’Italie… Jamais vice n’a été poussé à un tel raffinement»
            Voilà, il s’agissait (je précise pour ceux qui en auraient douté), d’un commentaire sportif faisant appel à un véritable esprit sportif. Bien sûr l’on me rétorquera que le commentateur du journal gouvernemental confisqué à M. Smadja fait preuve non pas d’antisémitisme mais d’antisionisme. Bien sûr mes aînés continueront à atténuer la portée de pareilles bavures en affirmant que les Juifs d’Afrique du Nord n’ont pas souffert de fours crématoires. Mais jusqu’à quand un acte pensé sera-t-il dissocié d’un acte commis réellement ? Je regrette surtout que pareille démonstration abjecte vienne d’un pays qui s’est efforcé de soigner sa publicité. Je garde encore précieusement l’autographe du président Bourguiba où «il souhaite que la concorde s’étende et se renforce entre Juifs et Musulmans». 

            Mêler le sport à la politique n’a jamais servi aucune cause, pas même celle des révolutionnaires. Cela montre au contraire l’embarras et le désarroi de nombreux jeunes Arabes devant l’échec de la propagande de leurs dirigeants. S’abaisser à de si basses méthodes dénote leur impuissance à trouver des arguments politiques pour faire face à une réalité vivante qui les obsède. Alors ils choisissent le terrain facile de la diffamation pour ne pas dire de la bêtise. Porter atteinte à la qualité de Juif d’un arbitre pour dénigrer Israël sert-il la lutte contre «l’impérialisme sioniste» ? J’en doute. Pour ma part je ne descendrai pas si bas ; je me bornerai à conseiller à ce journaliste de talent de continuer à commenter ses matches de football plutôt que d’écrire pareille ânerie même si cela doit lui coûter un échelon dans son avancement au parti. Cette persistance à voir un «complot sioniste» partout, même dans le sport, relève presque d’une hantise maladive. La jalousie des succès d’Israël, dans tous les domaines, ne serait-elle pas à la base de tant d’acharnement ?  Bref, je soupçonne, comme dirait le Canard Enchaîné, le commentateur sportif de faire partie du racisme Club de Tunisie.    

4 commentaires:

  1. Hélas, rien de nouveau. Tu as vu des échos dans la presse française?

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  2. Ahmed Taoufik BEN MUSTAPHA7 avril 2018 à 20:20


    Effectivement, ce papier, datant de plus de 50 ans, demeure d'actualité. Que cesse la mascarade! Quant à la "La Presse de Tunisie": aujourd'hui comme hier, ce quotidien gouvernemental, n'honore ni la presse, ni la Tunisie. Il m'a été donné de le vérifier, de l'intérieur, pas plus loin que l'été 2017.

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  3. Nadine GUALLIGOT8 avril 2018 à 09:47

    Cette terre où je suis née, il y a longtemps que je l’ai malheureusement renié.
    Je suis persuadée que tous ces pays qui ont fait en sorte de se priver de leurs juifs sont définitivement destinés à la désolation...
    Je l’ai compris le jour où j’ai vu de jeunes enfants jouer au ballon sur les tombes de nos êtres chers.... et je me suis dit c’est fini.

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  4. Tout à fait d'accord avec toi
    Des que j'ai entendu cette nouvelle j'ai téléphoné à des amis tunisiens qui sont au pouvoir en ce moment et eux aussi sont dégoûtés car la décision est une décision de justice suite à une plainte des extrémistes
    Je vais m'entretenir avec certains membres du gouvernement lors d'un prochain voyage en Tunisie a ce sujet

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