LA MALAISIE, BASE DE FORMATION MILITAIRE DU HAMAS
Par
Jacques BENILLOUCHE
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Fadi Al-Batsh |
Tente de deuil |
D’ailleurs, Gaza
a érigé deux tentes de deuil, l’une à Jabālīyah et l’autre à l’est de la ville dans
un camp de la «grande marche du retour». Les tentes
comportaient des bannières du Hamas et de son aile militaire qui ont accusé
le Mossad d’être l’instigateur de l’élimination d’Al-Batsh.
En
revanche les media publiaient rarement que la Malaisie soutenait la cause palestinienne
en général et le Hamas en particulier en lui offrant un soutien politique,
humanitaire et médiatique. L’aile militaire du Hamas est active dans le pays
pour recruter et former des agents.
Ainsi, au cours de l'opération Bordure
Protectrice de Gaza, dans la nuit du 20 juillet 2014, Tsahal avait arrêté
un membre du Hamas dans la région de Khan Younes, appartenant à une unité
spéciale des Brigades Ezzedine al-Qasem, l’aile armée du Hamas. Il avait révélé
qu'il avait été envoyé en Malaisie avec un groupe de dix autres militants pour
s'entraîner à l'utilisation de deltaplane et à l'infiltration d'Israël pour
perpétrer des attaques terroristes. En 2015, un résident d'Hébron, arrêté par
Israël, Wassim Kawasma, avait avoué avoir été recruté par le Hamas alors qu'il
étudiait en Malaisie. Ensuite, il avait été envoyé en Turquie pour participer à
un cours de gestion et de commandement, pour sa destination finale en
Cisjordanie. Cela en dit long sur les activités du Hamas en Malaisie, parmi les
étudiants et professeurs palestiniens.
Khaled Al-Batsh |
Fadi Al-Batsh est un cousin de Khaled Al-Batsh,
haut responsable du djihad islamique à Gaza. Alors que les autorités du Hamas
préfèrent attendre les résultats de l’enquête, le Fatah a publié une
déclaration condamnant le meurtre et accusant Israël d'être «revenu à sa
politique d'assassinat dans diverses capitales du monde entier».
Premier ministre de Malaisie |
La Malaisie ne fait pas mystère de ses
relations étroites avec le Hamas. Le 22 janvier 2013, le premier ministre Haji
Muhammad Najib et son épouse ont effectué une visite d'une journée dans la
bande de Gaza sans se rendre chez Mahmoud Abbas. Il a été rejoint par des
ministres et des hommes d'affaires malaisiens, et a été personnellement reçu
par Ismaïl Haniyeh. Ils avaient jeté les bases de la reconstruction du quartier général administratif du Hamas et d'une école de formation professionnelle dans le sud
de la bande de Gaza. Sa femme avait également inauguré deux projets médicaux.
Premier ministre malaisien à Gaza |
En décembre 2013 Khaled Mechaal, ancien
chef politique du Hamas, avait effectué une visite à l'Université islamique
internationale de Malaisie, une institution gouvernementale dont le campus
principal se trouve à Gombak, dans la partie nord de Kuala Lumpur. L'université
a été fondée en 1983 avec le soutien de gouvernements de pays musulmans, dont l'Arabie saoudite, la Turquie, le Pakistan et le Bangladesh. On y
enseigne les études religieuses islamiques ainsi que les sciences naturelles,
les sciences sociales et la médecine.
Par ailleurs, un détail qui a été peu publié à l’époque, une vingtaine d’activistes pro-palestiniens malaisiens, de
l’ONG Haluan, se trouvaient à bord à bord du Mavi Marmara. Six autres
activistes étaient à bord du Rachel Corrie, qui participait également à la
flottille du Mavi Marmara.
Les Malaisiens au Mavi Marmara |
Les autorités locales en Malaisie
ferment les yeux sur les activités du Hamas, voire les autorisent. Ces
multiples raisons tendent donc à accréditer l’idée de l’implication du Mossad
dans le meurtre de l’ingénieur palestinien.
Bien sûr, Israël n’a pas réagi à cette accusation. Mais il est certain que la Malaisie est un
proche allié du Hamas et qu’elle a servi de terrain fertile pour le recrutement
et la formation militaire des nouveaux membres du Hamas, au même titre que la Turquie.
Les assassins ont voulu marquer leur volonté qu'en aucun cas, l’éloignement dans un pays asiatique n’était un sanctuaire pour les terroristes palestiniens.
Cher monsieur Benillouche,
RépondreSupprimerS'il est dans la logique des choses que le Fatah condamne le meurtre et accuse Israël d'être "revenu à la politique d'assassinats", n'est-ce pas choquant d'utiliser le mot "assassins" pour parler d'hommes qui ont certainement agi sur ordre de leurs supérieurs ?
Très cordialement.