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dimanche 11 février 2018

Les raisons d'un échec électoral par Gérard AKOUN



LES RAISONS D’UN ÉCHEC ÉLECTORAL

Par Gérard AKOUN
Judaïques FM
            

          Selon le tableau de bord politique mensuel IFOP/Fiducial pour Paris Match et Sud radio publié mardi dernier, les côtes de popularité d’Emmanuel Macron et d’Edouard Philippe sont en baisse par rapport à celles atteintes au mois de janvier. Ils ne sont plus que 48% à approuver l’action du Président de la République (-5points) et 50% celle de son Premier Ministre en baisse de 9 points.



Ian Boucard élu Les Républicains dans la première circonscription de Belfort

            Ce ne sont que des sondages, bien sûr, mais ils sont en phase avec les résultats des élections partielles de dimanche dernier, dans le Doubs et dans le Val d’Oise, qui se sont soldées par la défaite des deux candidats LRM au profit des deux candidats Les Républicains qui leur étaient opposés. Il ne faut pas en conclure, trop vite, que « c’est un double désaveu» de la politique menée par le chef de l’Etat, comme le fait Laurent Wauquiez. Les élections partielles sont rarement favorables à la majorité en place et l’abstention est toujours très importante. Mais force est de constater que  le Premier Ministre, Edouard Philippe, et le délégué général  de la République en marche, Christophe Castaner, venus soutenir leur candidate, n’ont pas réussi à convaincre les électeurs de se déplacer, 80% se sont abstenus, et de bien voter. 
Philippe et Castaner

            Emmanuel Macron avait bénéficié au second tour de la présidentielle, au-delà de ses 23,72% du premier tour, du report de voix d’électeurs de droite comme de gauche, qui ne voulaient pas de Marine Le Pen à la présidence de la République. Aux élections législatives qui ont suivi, ils ont donné une majorité au président nouvellement élu pour qu’il puisse gouverner. Ces électeurs se situaient dans la logique des institutions de la Cinquième République, mais n’exprimaient pas, pour autant, un vote d’adhésion à ses idées à son programme.
            Les candidats LRM qui ont été battus dimanche dernier en ont fait l’amère expérience. Ils n’avaient pas ou peu d’implantation locale, ils étaient encore des inconnus pour les électeurs et n’étaient  plus portés par l’effet de souffle de la présidentielle. Dans ces circonscriptions qui votaient à droite depuis de nombreuses années, les candidats LR ont retrouvé leur électorat traditionnel et ont bénéficié d’un report de voix du Front National au second tour. Le clivage droite/ gauche qu’Emmanuel Macron voulait voir disparaitre est toujours vivant. Et les candidats LRM ont été surpris, semble t’il, de ne pas bénéficier d’un report de voix d’électeurs de gauche au second tour.
            Ce n’est pas sans raison que le président de la République a été qualifié de «Président des riches». Les réformes fiscales engagées par Emmanuel Macron depuis le début de son quinquennat, se sont faites en faveur des plus riches et sont applicables dés le premier janvier : la suppression de l’ISF, son remplacement par l’IFI et le prélèvement forfaitaire unique sur les revenus du capital pour ne citer que les plus marquantes. Des mesures ont aussi été prises en faveur des classes moyennes et populaires pour augmenter leur pouvoir d’achat, mais elles s’étaleront sur une année. Les plus notables sont la suppression de la taxe d’habitation pour 80% des contribuables qui se fera en trois temps, la suppression de la part salariale des cotisations sociales d’assurance maladie et de chômage, dés le mois de janvier, qui  compensera la hausse de la CSG de 1,7%  et une augmentation de la prime d’activité pour les plus défavorisés, 20€ par mois à partir du mois d’octobre 2018.  


            Les résultats de ces élections, les baisses dans les sondages de popularité constituent des avertissements pour le gouvernement et donc pour le Président de la République. Les électeurs de gauche, qu’il faut essayer de rattraper, sont déçus par la politique libérale d’Emmanuel Macron. Il n’est pas certain qu’il suffise aux  retraités, aux fonctionnaires, aux étudiants aux salariés du privé… d’écouter Emmanuel Macron leur répéter : «Sur tout, je fais ce que je dis, c’est en effet assez nouveau, je ne suis pas là pour gérer, je suis là pour transformer la France et je continuerai au même rythme et avec la même détermination» pour qu’ils soient convaincus de patienter, de taire leurs revendications en attendant la réussite des réformes  engagées. C’est jupitérien mais c’est risqué car comme l’a déclaré Christophe Castaner lors de sa conférence de presse de rentrée : «Nous savons que le risque de tous les politiques, c’est de perdre de vue les préoccupations des français, les réalités de ce qu’ils vivent chaque jour». 

1 commentaire:

  1. Échec électoral, écrivez-vous, n'exagérons rien : les députés LREM passent de 314 à 312 députés, ce qui reste confortable. Il est vrai que la principale qualité de la plupart d'entre eux, aura été de réussir à figurer en compagnie d'Emmanuel Macron, sur les affiches des Législatives de 2017.

    Dans les faits, LREM occupe aujourd'hui l'espace politique comprenant naguère encore, le centre droit et le centre gauche, laissant à sa droite, une droite dite "radicale", représentée par Laurent Wauquiez, et le FN. A sa gauche, le Parti socialiste ayant pratiquement été absorbé par LREM, il ne reste donc que la France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon.

    Le président Macron et son LREM représentent donc bien cet état social-démocrate (défendu par François Mitterrand dès 1983), européiste et mondialiste, qui un jour s'attaque au code du travail et le lendemain au statut des fonctionnaires. Il paraît donc vraisemblable que les prochaines élections législatives partielles continuent de poser problème à Emmanuel Macron, puisqu'aucune des préoccupations des Français ne trouvent leur solution, que ce soit le chômage, l'immigration et son corollaire la sécurité ou le pouvoir d'achat.

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