Selon le tableau
de bord politique mensuel IFOP/Fiducial pour Paris Match et Sud radio publié
mardi dernier, les côtes de popularité d’Emmanuel Macron et d’Edouard Philippe
sont en baisse par rapport à celles atteintes au mois de janvier. Ils ne sont
plus que 48% à approuver l’action du Président de la République (-5points) et
50% celle de son Premier Ministre en baisse de 9 points.
Ian Boucard élu Les Républicains dans la première circonscription de Belfort |
Ce ne sont que des
sondages, bien sûr, mais ils sont en phase avec les résultats des élections
partielles de dimanche dernier, dans le Doubs et dans le Val d’Oise, qui se
sont soldées par la défaite des deux candidats LRM au profit des deux candidats
Les Républicains qui leur étaient opposés. Il ne faut pas en conclure, trop
vite, que « c’est un double désaveu»
de la politique menée par le chef de l’Etat, comme le fait Laurent Wauquiez.
Les élections partielles sont rarement favorables à la majorité en place et
l’abstention est toujours très importante. Mais force est de constater que le Premier Ministre, Edouard Philippe, et le
délégué général de la République en
marche, Christophe Castaner, venus soutenir leur candidate, n’ont pas réussi à
convaincre les électeurs de se déplacer, 80% se sont abstenus, et de bien
voter.
Philippe et Castaner |
Emmanuel Macron
avait bénéficié au second tour de la présidentielle, au-delà de ses 23,72% du
premier tour, du report de voix d’électeurs de droite comme de gauche, qui ne
voulaient pas de Marine Le Pen à la présidence de la République. Aux élections
législatives qui ont suivi, ils ont donné une majorité au président nouvellement
élu pour qu’il puisse gouverner. Ces électeurs se situaient dans la logique des
institutions de la Cinquième République, mais n’exprimaient pas, pour autant,
un vote d’adhésion à ses idées à son programme.
Les candidats LRM
qui ont été battus dimanche dernier en ont fait l’amère expérience. Ils n’avaient
pas ou peu d’implantation locale, ils étaient encore des inconnus pour les
électeurs et n’étaient plus portés par
l’effet de souffle de la présidentielle. Dans ces circonscriptions qui votaient
à droite depuis de nombreuses années, les candidats LR ont retrouvé leur
électorat traditionnel et ont bénéficié d’un report de voix du Front National
au second tour. Le clivage droite/ gauche qu’Emmanuel Macron voulait voir
disparaitre est toujours vivant. Et les candidats LRM ont été surpris, semble
t’il, de ne pas bénéficier d’un report de voix d’électeurs de gauche au second
tour.
Ce n’est pas sans
raison que le président de la République a été qualifié de «Président des riches». Les réformes fiscales engagées
par Emmanuel Macron depuis le début de son quinquennat, se sont faites en
faveur des plus riches et sont applicables dés le premier janvier : la suppression
de l’ISF, son remplacement par l’IFI et le prélèvement forfaitaire unique sur
les revenus du capital pour ne citer que les plus marquantes. Des mesures ont
aussi été prises en faveur des classes moyennes et populaires pour augmenter
leur pouvoir d’achat, mais elles s’étaleront sur une année. Les plus notables
sont la suppression de la taxe d’habitation pour 80% des contribuables qui se
fera en trois temps, la suppression de la part salariale des cotisations sociales
d’assurance maladie et de chômage, dés le mois de janvier, qui compensera la hausse de la CSG de 1,7% et une augmentation de la prime d’activité
pour les plus défavorisés, 20€ par mois à partir du mois d’octobre 2018.
Les résultats de ces élections, les
baisses dans les sondages de popularité constituent des avertissements pour le
gouvernement et donc pour le Président de la République. Les électeurs de
gauche, qu’il faut essayer de rattraper, sont déçus par la politique libérale
d’Emmanuel Macron. Il n’est pas certain qu’il suffise aux retraités, aux fonctionnaires, aux étudiants
aux salariés du privé… d’écouter Emmanuel Macron leur répéter : «Sur tout, je fais ce que je dis, c’est en
effet assez nouveau, je ne suis pas là pour gérer, je suis là pour transformer
la France et je continuerai au même rythme et avec la même détermination»
pour qu’ils soient convaincus de patienter, de taire leurs revendications en
attendant la réussite des réformes engagées.
C’est jupitérien mais c’est risqué car comme l’a déclaré Christophe Castaner
lors de sa conférence de presse de rentrée : «Nous savons que le risque de tous les politiques, c’est de perdre
de vue les préoccupations des français, les réalités de ce qu’ils vivent chaque
jour».
Échec électoral, écrivez-vous, n'exagérons rien : les députés LREM passent de 314 à 312 députés, ce qui reste confortable. Il est vrai que la principale qualité de la plupart d'entre eux, aura été de réussir à figurer en compagnie d'Emmanuel Macron, sur les affiches des Législatives de 2017.
RépondreSupprimerDans les faits, LREM occupe aujourd'hui l'espace politique comprenant naguère encore, le centre droit et le centre gauche, laissant à sa droite, une droite dite "radicale", représentée par Laurent Wauquiez, et le FN. A sa gauche, le Parti socialiste ayant pratiquement été absorbé par LREM, il ne reste donc que la France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon.
Le président Macron et son LREM représentent donc bien cet état social-démocrate (défendu par François Mitterrand dès 1983), européiste et mondialiste, qui un jour s'attaque au code du travail et le lendemain au statut des fonctionnaires. Il paraît donc vraisemblable que les prochaines élections législatives partielles continuent de poser problème à Emmanuel Macron, puisqu'aucune des préoccupations des Français ne trouvent leur solution, que ce soit le chômage, l'immigration et son corollaire la sécurité ou le pouvoir d'achat.