LE SUICIDE DES LOUPS SOLITAIRES PALESTINIENS
Par Jacques BENILLOUCHE
Copyright © Temps et Contretemps
rabbin Itamar Ben Gal |
Le
rabbin Itamar Ben Gal, père de quatre enfants, qui vivait dans l'implantation
d'Har Bracha, a été poignardé à mort par un jeune arabe israélien de Jaffa, Abd
al-Karim Adel Asi, qui est en fuite. Une chasse à l'homme est en cours qui ne
lui donne aucune chance d’échapper à la police. Ce mardi 6 février 2018, les
forces de sécurité israéliennes ont abattu Ahmed Nassar Jarrar, chef de cellule
du Hamas, responsable du meurtre du rabbin Raziel Shevah de Havat Gilad. Un Palestinien a été tué par balles le 7 février après avoir poignardé un vigile à l'entrée de l'implantation juive de Karmei Tzur. Le
sort des trois tueurs était tracé d’avance et ils le savaient, ce qui ne les a
pas dissuadés d’agir.
Abd al-Karim Adel Asi |
Et
pourtant, malgré l’issue fatale inévitable à laquelle ils sont condamnés d’avance, les
actions terroristes se succèdent en générant un sentiment d’incompréhension de
la part de la population. Les terroristes savent qu’ils ont une chance infime
de s’en sortir et qu’ils finissent, dans la plupart des cas, par être éliminés ou
capturés car ils ne peuvent ni échapper à l'armée, ni à la population
israélienne. Et si le terroriste est capturé vivant, alors l’Autorité
palestinienne verse à sa famille d’importantes compensations financières. Le paradoxe est que la mort plane toujours sur les Juifs qui magnifient la vie et
intensifient leur volonté de survie, mais aussi sur les terroristes palestiniens
qui s’enferment dans le refus de vivre.
Ahmed Jarrar et son père |
L’incompréhension vient de ce qu’aucune voix
ne s’élève parmi les dirigeants palestiniens pour dissuader leurs ouailles de
renoncer à un combat perdu d’avance. Au contraire ils les glorifient parce que
l’Autorité et le Hamas se satisfont d’une situation qui leur permet de
détourner les esprits de leur propre turpitude et surtout de leurs propres
échecs. Le Hamas a glorifié Ahmed Jarrar qui a tué le rabbin Raziel Shevach :
«Notre héros et martyr s’est acquitté de son devoir de résistance et de
défense de la terre de Palestine». Rien n’a été dit sur la fin prématurée
d’un jeune qui avait toute la vie devant lui. Les Palestiniens se satisfont de
cette situation ubuesque et ils sont rares à réclamer un changement au sommet. Alors,
comme il n’est pas certain qu’une «fatwa» palestinienne, prônant la suspension
des attaques au couteau, ait un effet dissuasif, les jeunes à la fleur de l’âge
meurent dans l’indifférence de leurs dirigeants.
rabbin Raziel Shevach |
L’attentat,
qualifié de suicide puisque le sort est toujours jeté d’avance, perpétré par
des «loups solitaires» sous influence, est devenu aujourd'hui la forme
d'attaque privilégiée au sein des organisations terroristes fondamentalistes. Intoxiqués
par une idéologie extrémiste séculaire, les candidats au suicide deviennent
dangereux après un endoctrinement permanent.
Israël et l’Occident sont confrontés à des terroristes issus des
fondamentalistes musulmans qui, en manifestant des motivations divines ou
mystiques, augmentent leur capacité de destruction. On l’a constaté en France
et en Belgique avec l’affaire Salah Abdeslam. Parfois des organisations agissent dans l’ombre pour intégrer ces
attentats dans le cadre d’une action militante. Mais il existe une nébuleuse
terroriste dotée d’un objectif unique. L'esprit de martyr et de sacrifice des
jeunes au couteau est tel qu'une fois l'assassinat réalisé ou raté, leurs
auteurs se laissent tuer par l'armée ou lyncher par la foule parce qu’ils ont
la certitude que c’est le seul moyen pour eux de rencontrer Dieu, selon leur
interprétation controversée du Coran. Leurs gourous leur font croire qu’ils
sont victimes du sionisme et que leur action pourrait influencer et convertir
le monde à leur image.
Les terroristes au couteau, souvent très jeunes, ne ressemblent
certainement pas à des désespérés, nerveux, aux yeux hagards. Ils agissent de
manière sereine sans rechercher l'anonymat. Ils troublent la vie sociale par
l’irruption inopinée d’un terrorisme qui apparaît souvent comme un substitut de
la guerre. Ils adoptent des méthodes qui présentent certains avantages
tactiques en frappant à l’improviste et en s’attaquant à des cibles civiles qui
ne se tiennent pas sur leurs gardes. En quoi l'assassinat d'un homme de religion peut faire d'eux des héros ? Les nationalistes juifs de la guerre d'Indépendance ont toujours attaqué des soldats britanniques.
Il
est difficile de croire que l’action terroriste est improvisée puisque les coups
sont préparés minutieusement pour les porter à l’endroit où l’Israélien ne s’y
attend pas et n’a donc pas pris de disposition efficace pour les parer. Pour
maintenir l’impératif de discrétion, ils s’organisent en microcellules
autonomes, difficiles à infiltrer, qui génèrent une méfiance dans l’espace
public pour favoriser la suspicion généralisée. La mort de leurs victimes n’est
pas une fin en soi car leur objectif consiste à provoquer la peur au sein de la
population ce qui explique qu’ils frappent leurs cibles de manière aléatoire.
Les civils anonymes, surtout les rabbins armés uniquement de leur foi, sont des
proies particulièrement faciles lorsqu’ils vaquent à leurs occupations
ordinaires dans l’espace public. Le terroriste qui s’en prend à eux, sans
sommation, fait alors voler en éclat la quiétude de leur vie quotidienne pour
suggérer que plus personne n’est à l’abri. C’est le but recherché, celui de
désorganiser la vie de tous les jours en Israël.
Les mères responsables de l'éducation de leurs enfants
Ils ont réussi à abolir la distinction entre combattant et civil dans
une guerre asymétrique. Il se s’agit pas de combats classiques et localisés
mais d’un affrontement impossible à circonscrire dans l’espace et donc
susceptible de diffuser un ébranlement de large amplitude. Dans son entreprise de
déstabilisation, le terrorisme sait utiliser les media comme caisse de
résonance pour propager l’onde de choc de ses actions aussi loin que permettent
les moyens mondiaux de communication. Et ils parviennent même à susciter de la
sympathie à leur égard puisqu’Israël est souvent condamné par l’opinion
internationale pour l’élimination des terroristes. C’est pourquoi le Hamas voue
une reconnaissance immense à ces sacrifiés.
D'autre part et c'est leur but, l’impact des attentats sur la relation conflictuelle
israélo-palestinienne est certain.
Malgré la supériorité militaire et économique d’Israël dans la région,
le sentiment d’insécurité est progressivement ancré dans les esprits de la
population. Tant que les attentats persistent, il n'y a aucune raison pour
engager un dialogue politique. Le terrorisme contribue à diaboliser
l’adversaire.
Les
terroristes palestiniens, et parmi eux des Arabes israéliens en mal d’identité,
personnifient désormais le mal absolu aux yeux de nombreux Israéliens. Cependant,
même s’ils savent que la mort est toujours au bout de leur chemin, les
kamikazes persistent à s’engager sur une voie sans issue. Tant que leurs
dirigeants refuseront de leur montrer un autre chemin pacifique ou pragmatique,
alors leurs jeunes enduiront leurs mains du sang de leurs victimes innocentes.
L’article du Times of Israël https://fr.timesofisrael.com/pourquoi-les-negociations-de-paix-entre-israeliens-et-palestiniens-echouent-constamment/ explique mieux que tout pourquoi la paix, le pragmatisme son très très loin.
RépondreSupprimerM. Benillouche, on peut espérer mais les racines sont profondes et complexes. Quand on pense que des Français se paient des tribunes dans des journaux pour exiger un État palestinien...
Les loups sont peut etre solitaires mais leur environnement reste.... solidaire.
RépondreSupprimerLa racine profonde du conflit est de nature religieuse pour ceux - c'est la majorité - qui interprétent l'Islam comme parole divine absolue rejetant les juifs de tout droit sur la terre d'Israel.
Ainsi aucun accord ne peut etre exaustif avec eux.
Arafat placé au pied du mur avec Ehud Barak sous la houlette de l'ex-président Bill Clinton à Camp David n'a pu accepter meme des concessions majeures qui pouvaient logiquement mettre fin au conflit.
Par contre toute concession israelienne est à prendre... en attendant de trouver prétexte pour continuer le moment venu la guerre devant mener à la "récupération intégrale de toute la "Palestine. Cela porte un nom :la takyeh.
La solution se trouve dans le Coran ou plutot le Coran doit se dissoudre dans cette solution d'acceptation. On en est loin.
Tous les bavardages diplomatiques hors cette paix des coeurs n'aboutira jamais.
Tout au mieux peut on espérer une dictature palestinienne tenue par une autorité interessée tant que cela dure par une phase de progrés économique controlée de prés par certains pays arabes environnants Israel.
Qui pense à Mohamed Dahlan?
M Jacques vous ne dites rien sur les PRIME a la SAUVAGERIE promis par le plus grand des terroristes ABBOU AZEN, " pourquoi occultez cette malheureuse réalité "
RépondreSupprimer@Haddad
RépondreSupprimerVous avez lu un peu trop vite mon article :
"Les terroristes savent qu’ils ont une chance infime de s’en sortir et qu’ils finissent, dans la plupart des cas, par être éliminés ou capturés car ils ne peuvent ni échapper à l'armée, ni à la population israélienne. Et si le terroriste est capturé vivant, alors l’Autorité palestinienne verse à sa famille d’importantes compensations financières".