Attentat gare routière Jérusalem |
L’année
2017 s’est écoulée sans évolution majeure du statu quo entre Israéliens et Palestiniens.
Les négociations sont au point mort mais la coopération sur le plan sécuritaire
se poursuit entre l’Autorité Palestinienne et les Israéliens, ce qui permet de
prévenir un certain nombre d’attentats. Certains ont quand même lieu, commis
par des individus isolés, éliminés avant ou après avoir malheureusement fait
des victimes. Des obus ou des missiles
sont parfois lancés depuis Gaza sur les villages israéliens frontaliers,
auxquels répondent des bombardements de l’aviation israélienne sur des cibles
du Hamas. De la routine qui ne semble pas empêcher les Israéliens, de mener une
vie quasi normale.
Netanyahou et les affaires |
Sur
le plan politique, la préoccupation principale de Benyamin Netanyahou consiste
à se maintenir au pouvoir au moins jusqu’au renouvellement de la Knesset qui
aura lieu au début de l’année 2019. Il est, en effet, empêtré dans de
nombreuses affaires de corruption dont il espère pouvoir se tirer mais l’étau se
resserre autour de lui et de sa famille. Tant qu’il sera premier ministre, même
mis en examen, il ne sera pas légalement obligé de démissionner. Il pourra se
maintenir à son poste. Il n’est donc pas question pour lui de provoquer une
rupture de la coalition. Il va donc rester l’otage des plus extrémistes au sein
de son parti, le Likoud mais aussi de ses alliés nationalistes religieux et
orthodoxes.
Ils
vont proposer à la Knesset le vote d’un certain nombre de projets de lois
liberticides à l’encontre des fondements de la démocratie israélienne. Ils
veulent limiter les pouvoirs de la Cour Suprême ; Naftali Bennett accuse
les juges d’outrepasser leur mandat en rejetant des lois adoptées par la
Knesset ! Avigdor Lieberman quant à lui
veut faire voter la peine de mort contre les terroristes, alors qu’elle existe
déjà dans les textes, mais n’a été appliquée qu’une seule fois contre Eichmann
! Les ultra-orthodoxes réclameront toujours plus de subventions pour leurs
bonnes œuvres et tenteront d’imposer une application plus stricte de la loi
religieuse. Pour les uns comme pour les autres, il s’agit de gagner des voix au
sein de l’électorat populiste en prévision des prochaines élections. Cette
coalition a la chance de ne pas avoir une opposition structurée avec au moins
un leader, je ne dis pas charismatique, mais qui sorte du lot.
En
face, chez les Palestiniens, la situation est bien plus grave, l’Autorité
Palestinienne est corrompue. Elle est démonétisée, au sens propre comme au sens
figuré. La fracture Hamas Fatah l’a considérablement affaiblie. La déclaration
de Donald Trump reconnaissant unilatéralement Jérusalem comme capitale d’Israël
l’a, pourrait-on dire, achevée. Mahmoud Abbas n’a plus rien à quoi se
raccrocher. Les Américains devaient servir de médiateurs ; après cette
déclaration, il ne peut faire autrement que les récuser comme arbitre. En
retour les Américains baissent leur aide financière, de plus la moitié.
Au
Conseil national de l’OLP qui s’est tenu le 14 janvier à Ramallah, Mahmoud
Abbas a dénoncé «la gifle du siècle» qualifiant ainsi le plan de paix
fomenté en secret par l’administration américaine. Il a attaqué les Américains
et encore plus violemment Israël affirmant qu’Israël «était un projet
colonial qui n’avait rien à voir avec le judaïsme» Il a repris les
arguments développés par les Palestiniens pendant longtemps mais que l’on
n’entendait plus, ou peut être seulement en langue arabe, des propos ignobles déclarant
que «la terre sainte était si étrangère aux Juifs qu’ils ont préféré aller
vers une mort certaine orchestrée par les nazis que d’y migrer». J’arrête
là ces citations négationnistes.
Selon
un reportage de la télévision israélienne diffusé mardi soir, Mahmoud Abbas
aurait décidé de prononcer des discours incendiaires à l’encontre des Etats-Unis
et d’Israël après que des fonctionnaires saoudiens l’aient informé des
paramètres du plan de paix de Trump qui étaient massivement favorables à l’État
juif. Je n’ai pas plus d’information au moment où j’écris cette chronique, sauf
cette phrase de Mahmoud Abbas prononcée, mercredi, au Caire : «Jérusalem
est la porte de la paix et de la guerre, Trump doit choisir» mais je ne
peux m’empêcher de penser aux propositions de paix qu’Ehud Olmert, alors premier
ministre d’Israël, avait faites il y a une dizaine d’année environ au même
Mahmoud Abbas et qui étaient nettement plus favorables aux Palestiniens. Mahmoud
Abbas les avait refusées et me revient en mémoire ce jugement porté en 1978 par
Abba Eban ministre des affaires étrangères «les Palestiniens ne manquent
jamais une occasion de rater une opportunité». Je me dis aussi que les
Israéliens ont à la fois de la chance et de la malchance d’avoir pareil ennemi
!
Je
termine en vous souhaitant une meilleure année 2018.
"Mener une vie quasi normale", voilà le bonheur indépassable auquel les Israéliens peuvent prétendre.
RépondreSupprimerQu'ils sachent donc s'en réjouir car la situation des Palestiniens, en face, est bien pire.
Et qu'ils comprennent que c'est à la fois, leur chance et leur malchance "d'avoir un pareil ennemi" !
Autant le redire, sans être dans les secrets de Dieu, le volet israélo-arabo/palestinien sera réglé une fois que les pays des 22 - Ligue dite arabe- et parmi elle, les « poids lourds », prennent langue avec ISRAEL, établissent les relations diplomatiques, et l'on verra quasi immédiatement ce problème, créé de toute pièce par ces pays et "vivifié" sous certains cieux européens de l’anti-sémitisme, se régler de lui-même avec une baraka du Ciel comme si la Sakina serait descendue parmi tout ce beau-monde, des belligérants… !!!!
RépondreSupprimer