Cinquante ans ont
passé depuis le 6 juin 1967, premier jour de cette guerre que l’on a appelée «la Guerre des-Six jours» et qui
vit la victoire écrasante d’Israël sur ses ennemis arabes. Ce fut un grand
soulagement au sein de la communauté juive mais aussi pour tous les amis d’Israël,
nombreux en France à cette époque, qui avaient craint le pire.
Comment pouvait-on
raisonnablement penser que ce petit pays pouvait vaincre cette coalition arabe
dont de nombreux journaux décrivaient, avec force détails, l’importance de l’armement que l’Union Soviétique leur avait
fourni. La France était, en ce temps là, le principal fournisseur d’armes des Israéliens
et voilà que le Général de Gaulle, refusait de soutenir Israël, s’il tirait le
premier. Il lui fallait attendre d’être agressé pour riposter ! Notre anxiété était à son comble.
Peuple sûr de lui-même et dominateur |
Je me souviens que,
dans les jours qui ont précédé l’ouverture des hostilités, nous demeurions
accrochés à nos transistors pour écouter les radios, nous scrutions les
journaux pour savoir qui soutenait Israël, qui lui était défavorable ? On pouvait constater une cassure dans le monde
intellectuel, dans le monde politique, entre la génération née avant la seconde
guerre mondiale qui avait eu connaissance du martyr des Juifs et vu revenir les
rares rescapés des camps et celle d’après-guerre dont la conscience politique s’était
forgée avec la décolonisation, avec la guerre d’Algérie. La première était en
gros pro israélienne, la seconde pro arabe. Dans les années qui suivront, le
fossé ne cessera de se creuser en faveur des arabes.
La victoire des
forces israéliennes nous a soulagés, nous nous en sommes réjouis parce que nous
avons, réellement, cru qu’Israël était en danger de mort. Je sais bien, que,
depuis, de doctes spécialistes se sont penchés sur la question pour expliquer
qu’Israël n’avait jamais été en danger ; après coup il est toujours plus
facile d’écrire l’Histoire en disposant d’informations supplémentaires. Par la
suite, nous avons été quelques-uns à nous demander ce qu’il allait advenir de
cette victoire, après que la Ligue Arabe ait opposé, dans une résolution, signée
à Khartoum, trois NON «pas de paix avec Israël, pas de
reconnaissance d’Israël, pas de négociations avec Israël».
Depuis 1967 de
l’eau a coulé sous les ponts du Jourdain, Israël a fait de Jérusalem sa
capitale éternelle et indivisible, il a annexé le plateau du Golan, signé un
traité de paix avec la Jordanie et avec l’Egypte, à qui il a rendu le Sinaï. Le
conflit israélo-arabe est devenu un conflit israélo-palestinien. Il se focalise
sur le devenir de la Cisjordanie, la Samarie et la Judée pour les Israéliens
que les Israéliens occupent et sur laquelle les Palestiniens veulent construire
leur Etat de Palestine qui comprendrait aussi Gaza, déjà évacuée par Israël
mais entre les mains du Hamas. Mais «la solution à deux États», expression consacrée par les
accords d’Oslo de 1993, devient de moins en moins applicable dans la mesure où
les constructions ne cessent d’augmenter. Près de 400.000 Israéliens, des
colons selon la terminologie internationale résident en Judée Samarie.
Benyamin Netanyahou
avait en 2009 prononcé ce discours resté fameux à l’Université de Bar Ilan dans
lequel il avait parlé pour la première fois de deux États coexistant
pacifiquement, l’État palestinien étant démilitarisé. En 2013 il réclamait
de la part des Palestiniens la reconnaissance d’Israël comme État du peuple
juif. Une demande difficilement acceptable pour les Palestiniens, pour les Arabes
israéliens mais aussi pour d’autres minorités comme les Druzes qui se sont
sentis rejetés. Benyamin Netanyahou ne
peut progresser dans la voie d’un règlement, il est le prisonnier de sa
coalition, de son opinion publique dont le glissement à droite et même à
l’extrême-droite est de plus en plus marqué.
50 ans après la Guerre
des Six-jours, alors que la population juive ne cesse d’augmenter en Samarie et
en Judée, la création d’un État palestinien, prévue par les instances internationales
est elle encore possible dans une Cisjordanie fragmentée ? La question se
pose à moyen terme pour ne pas dire à court terme dans la mesure où les Palestiniens
sont divisés entre Fatah et Hamas, incapables de s’unir pour présenter face à
Israël un front commun pacifique.
Certes, les responsables politiques israéliens en profitent mais sont-ils
conscients que la poursuite de cette politique de peuplement de la Samarie et
de la Judée conduit inexorablement vers un État binational qui ne pourrait être
à la fois juif et démocratique ? Annexer la zone C de la Cisjordanie, 60%
du territoire parce que peuplé de 300.000 Palestiniens, seulement, à qui ne
serait accordé qu’un statut de résident comme le propose Naftali Bennett, le
leader de l’extrême-droite, n’est pas une solution. Elle ne ferait qu’accélérer
le processus de désagrégation de la démocratie.
Israël doit se débarrasser de ce
fardeau mortifère que constituent ces territoires avant qu’il ne soit trop
tard.
400.000 Israéliens en Palestine , 2 millions d'arabes Israéliens ... quelle situation mortifère !
RépondreSupprimerUn article où est rabâché le discours fétide de ceux que le peuple d' Israël a toujours écarté du pouvoir .
Israël n'a pas vocation à gouverner des arabes et n'a pas non plus de vocation à les occuper militairement.
Les dirigeants élus d'Israël sont en mesure de négocier avec les Palestiniens la création d'un État qui reconnaîtra l'Etat d' Israël , foyer national juif, et qui acceptera d'être démilitarisé le temps qu'il faudra pour que changent les mentalités . Quel juif, quel israélien pourrait ne pas être d'accord?
Écouter les sornettes de ceux qui veulent arriver au pouvoir et sont prêts à mettre en péril le miracle qu'est l' État d' Israël , est à la fin assommant et les bornes du ridicule sont dépassées.
André M
Tribune juive