Plusieurs millions de téléspectateurs ont suivi, hier, le débat télévisé entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron. On savait que ce débat, qui verrait s’affronter les deux finalistes de la campagne présidentielle, serait difficile, que les deux adversaires ne s’épargneraient pas ; mais on pouvait espérer que l’un et l’autre pourraient échanger leurs arguments, sinon sereinement, du moins courtoisement. C’était sans compter avec la vulgarité coutumière de Mme Le Pen.
Tirée au sort pour
intervenir en premier, elle attaqua brutalement Emmanuel Macron : «Monsieur Macron est le choix de la
mondialisation sauvage de l’ubérisation, de la précarité, de la guerre de tous
contre tous, du saccage économique notamment de nos grands groupes du dépeçage
de la France, du communautarisme (…) l’enfant chéri du système et des élites a
tombé le masque». Emmanuel Macron répliqua en l’accusant
d’être : «l’héritière
d’un nom, d’un parti politique, d’un système qui prospère sur la colère des Français
depuis tant et tant d’années…». Le ton était donné et les échanges
furent violents du début à la fin. Ils
s’affrontèrent sur l’économie, la protection sociale, la sécurité, sur
l’Europe, bien sûr, sur l’international et sur les questions de société.
Madame Le Pen
voulait démontrer que son adversaire était l’héritier, le complice de François
Hollande et lui faire endosser la responsabilité, dans la mesure où il avait
été ministre, de la politique menée pendant le quinquennat. Il lui fallait
convaincre les électeurs et les électrices de Fillon et de Mélenchon qu’elle
représentait la France libre, la France insoumise et qu’elle, Marine Le Pen, tiendrait
la dragée haute, aux puissances d’argent, aux Européens et aux Américains. Elle
leur imposerait son programme, ses idées alors que son adversaire, le banquier
d’affaires, se coucherait, s’aplatirait devant eux. Elle a asséné ses
propositions, bien entendu, sans les chiffrer ; elle a consacré la grande
partie de son temps de parole à critiquer celles de son adversaire ; elle
l’a agressé en n’hésitant pas à l’insulter ou à mentir pour donner plus de
poids à ses propos.
En fait, Madame Le
Pen, en voulant à toute force assimiler Emmanuel Macron à François Hollande,
s’est mise dans la position du challenger face au candidat sortant. Sans le
vouloir, je le suppose, elle se mettait en position d’infériorité par rapport à
son adversaire. Il est vrai que Mme Le Pen est plus à l’aise dans les meetings que
dans les débats où elle peut être contredite !
Emmanuel Macron,
un peu surpris au début par l’agressivité de Mme Le Pen a tout de suite compris
où elle voulait l’entrainer. Il n’a pas
cédé à ses provocations, il a développé son programme, il l’a chiffré, il a
étalé les réformes qu’il propose sur la durée du quinquennat. Il a répondu,
calmement, aux attaques de la présidente du Front National mais ne l’a pas
ménagée, n’hésitant pas à la traiter de menteuse à plusieurs reprises, et à lui
rappeler les casseroles qu’elle traînait et ses démêlés avec la justice. A
propos du refus de Mme Le Pen de répondre aux convocations des juges il a
déclaré : «Vous bafouez les institutions de la République or
le président de la République est le garant de ces institutions, comment pouvez
postuler à ce poste ?»
Interrogés après
le débat, 63% des téléspectateurs ont trouvé Emmanuel Macron plus convainquant
que Marine Le Pen, 34%. Il devient difficile pour ceux qui ont suivi ce débat,
de dire encore : Marine Le Pen et Emmanuel Macron c’est la même chose,
c’est bonnet blanc et blanc bonnet. Peut-on,
après avoir suivi ce débat, imaginer Marine Le Pen présidente de la République
débattant avec Mme Merkel, Mr Poutine ou Mr Trump ? Par contre, on peut très
bien l’imaginer portant atteinte à nos libertés.
Dimanche 7 mai,
aura lieu le deuxième tour de l’élection présidentielle ; les sondages
donnent Macron gagnant mais l’affaire n’est pas pliée ; souvenons-nous de
ce qui s’est passé en Grande Bretagne et aux États-Unis. Il faut aller voter
contre Marine Le Pen. Voter blanc ou nul, s’abstenir, c’est lui donner une
chance d’être élue. Il faut voter responsable, il faut voter Emmanuel
Macron.
Non, pas un débat mais plutôt une caricature... MLP ne veut pas gagner, elle cherche l'opposition pour continuer d'exister sans responsabilité aucune, sinon celle de fomenter la colère là où elle peut.
RépondreSupprimerAu centre de la polémique, il y a l'euro. Les deux finalistes n'ont pas eu le temps d'en exposer tous les mérites. D'autres l'ont fait à leur place... Leur analyse vaut le coup :
RépondreSupprimerMarine Le Pen est nulle, nulle, nulle en économie. Nullissime ! Son programme économique est aberrant, et d’ailleurs il n’existe pas.
C’est les experts immensément doués et parfaitement indépendants des Echos (propriété de LVMH), de Challenges (groupe Nouvel Obs) et de l’Institut Montaigne (le fan-club de Macron) qui nous le disent. Vous savez, tous ces spécialistes incorruptibles qui nous annonçaient le plein-emploi par l’euro, l’apocalypse en cas de Brexit et le chaos économique si, par malheur, le démon Trump l’emportait. Tous ces grands humanistes qui n’ont à cœur que de servir le peuple (et non des intérêts privés, qu’allez-vous imaginer ?), et éclairent ce dernier avec une honnêteté, une transparence et une compétence jamais prises en défaut.
La preuve ? Prenez leurs promesses sur le paradis que devait apporter Saint-Euro : « Avec l’euro, on rira beaucoup plus » ; « L’euro nous apportera la paix, la prospérité, la compétitivité » ; « L’euro est la réponse d’avenir à la question du chômage » ; « L’euro, ce sera moins de chômeurs et plus de prospérité » ; « L’euro, ce sera une croissance économique plus forte, donc un emploi amélioré ».
17 ans plus tard, leur compétence ne fait plus aucun doute : la zone euro affiche la croissance la plus faible au monde. La production industrielle italienne a chuté de 21%, l’espagnole de 15%, la française de 12% ; l’anglaise (sans euro) de… 5%. Dans tous les pays de la zone euro (exceptés l’Allemagne et les Pays-Bas, seuls pays pour lequel l’euro est trop faible et donc dope leurs exportations), le taux de chômage atteint des sommets inédits. En Espagne, la moitié des jeunes sont au chômage ; 1 salarié sur 3 touche moins de 750 euros par mois ; 2 millions de foyers ont tous leurs membres en recherche d’emploi. Y a pas à dire, avec l’euro, on rit beaucoup plus. Au Portugal, 1 salarié sur 5 gagne moins de 400 euros. En France, nous avons 15% de pauvres. 6,5 millions de chômeurs. 85% des embauches se font en CDD. Non, vraiment, tout démontre que l’euro nous protège.