Siège du Monde au Boulevard Auguste Blanqui à Paris |
- «A
Jérusalem, une attaque au camion tue quatre soldats»,
- «La
France doit reconnaître l’Etat palestinien».
On ne pouvait pas mieux faire pour
torpiller –s’il en était besoin – la conférence que nos dirigeants vont réunir
dimanche prochain à Paris. Je l’avais envisagé dès le début de 2016 en vous
donnant mon sentiment dans des papiers que je vous avais adressés («Le
pschitt de Laurent Fabius» et quelques autres).
Sur le premier article, une seule
remarque. Peu importe que le propos de Nétanyahou repose sur une mise en cause
de l’État islamique ; lien hâtif, allégué, est-il rapporté. Ce qui compte
est la manière dont l’attentat a été perpétré et la comparaison justifiée établie
avec ceux de Nice et de Berlin.
Je m’attarderai davantage sur le
second. Comment peut-on stigmatiser Israël à raison de l’occupation des
territoires et ignorer les victimes israéliennes dues à des Palestiniens que
certains responsables viennent encore d’approuver. Même s’ils n’étaient pas
encore informés de l’attentat de Jérusalem, à aucun moment mes anciens
collègues n’évoquent ces agressions meurtrières. Je n’ose croire que leur
silence, comme l’abstention dont nous fîmes preuve à l’Unesco, puisse
ressembler à un acquiescement.
Caricature arabe sur l'attentat au bélier |
Reprochant aux Occidentaux leur «paralysie
de l’Histoire», ils font preuve dans leur argumentation d’une ignorance
stupéfiante. Sans doute aimeraient-ils faire croire à vos lecteurs que la
proclamation du nouvel État d’Israël par David Ben Gourion conformément aux
résolutions des Nations Unies valut et vaut toujours déclaration de guerre aux
pays arabes. Non le contraire. Perdu par eux, et en conséquence par les
Palestiniens, ce conflit est cause de tous les maux qui ensanglantent la Terre
sainte depuis bientôt sept décennies. S’appuyant sur les «États occidentaux
majeurs», on attendra avec intérêt la position de notre partenaire
fondamental que devrait être l’Allemagne. Emboîte-t-elle le pas à cet
engagement français. Sans vouloir faire de peine à l’immense majorité des 137
pays qui ont déjà reconnu l’Etat palestinien, je ne pense pas davantage qu’ils
puissent peser autant que ce couple franco-allemand qu’une telle proposition ne
pourra que davantage fragiliser.
La France elle-même n’est d’ailleurs
pas la mieux placée. L’Histoire devrait remettre en mémoire la réception
d’Arafat à l’Élysée au jour de commémoration de la Shoah, le défilé de nos
responsables politiques à Tunis au début de la guerre du Golfe, venus saluer
celui qui se proclamait dans la tranchée avec Saddam Hussein. Au demeurant,
reconnaître un État de Palestine ne saura pour autant permettre son admission
au sein des Nations Unies et, par voie de conséquence, affaiblira notre
position au sein de l’institution.
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