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vendredi 13 janvier 2017

Conférence internationale de Paris par Gérard AKOUN



CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE PARIS

Par Gérard AKOUN
Judaïques FM
            

          La seconde étape de la conférence de Paris sur le Proche Orient doit se tenir le dimanche 15 janvier en présence et avec le soutien des représentants de 70 pays mais en l’absence d’au moins un des deux principaux protagonistes, Israël. La première étape de cette initiative française avait eu lieu à Paris au mois de juin. Elle devait permettre à plusieurs commissions de faire des propositions concrètes pour faire progresser la solution des deux États.




            La réunion de dimanche prochain permettra aux pays participants de se prononcer sur les travaux des différentes commissions et proposer un cadre de négociations, relativement contraignant dans le temps, aux Israéliens et aux Palestiniens pour aboutir à des compromis acceptables et sortir du statu quo. Il n’est pas sûr qu’elle puisse déboucher sur des résultats concrets. Israël s’était prononcé contre cette conférence, fut-elle à l’initiative de la France ou de l’Europe dans la mesure où il considère, et il n’a pas tort, que dans ce type de réunion, il est le plus souvent jugé à charge et que les décisions qui en découlent se font à son encontre.
            Quant aux Palestiniens, c’est tout le contraire, ils y sont favorables car ils considèrent qu’ils sont en position d’infériorité quand ils négocient sans intermédiaire avec les Israéliens. Ce n’est donc pas sous les meilleurs auspices que doit se dérouler cette réunion, d’autant que la situation dans la région et sur le plan international s’est modifiée : grâce aux bombardements de l’aviation russe, et avec l’aide, au sol, des combattants des milices de l’Iran et du Hezbollah, Bachar El Assad est passé à l’offensive, Alep-Est est tombé et la rébellion est en déroute.
Alep

            La Russie mène, dans la région, une offensive politique pour y confirmer son rôle de grande puissance, et contre balancer l’influence américaine. Cela lui réussit d’autant plus facilement que les Américains ont donné l’impression de déserter le terrain et de lui en laisser le leadership. La Turquie a abandonné la rébellion syrienne, s’est rapprochée du dictateur syrien et de la Russie. Erdogan devait bien cela à Poutine qui, selon des sources bien informées, a été le premier à l’avertir du coup d’État qui le menaçait et lui a permis ainsi de réagir très rapidement.

            Pour en revenir au but poursuivi par la conférence de Paris, il faut rappeler que le président russe veut tenter une médiation entre les Israéliens et les Palestiniens, il propose d’accueillir, à Moscou, Mahmoud Abbas et Benyamin Netanyahou pour une rencontre en tête à tête. Il se substitue aux Américains dans le rôle de parrain, mais il n’est pas certain que les Israéliens y gagnent au change, compte tenu des relations que la Russie entretient avec l’Iran et le Hezbollah.  
            Sur le plan international, la défaite d’Hillary Clinton et la victoire de Donald Trump constituent, pour Benyamin Netanyahou et les droites israéliennes, une divine surprise. Le nouveau président des États-Unis s’était déclaré, durant sa campagne électorale, contre la création d’un État palestinien, pour la poursuite de la colonisation. Il s’était engagé à déplacer l’ambassade des États-Unis de Tel Aviv à Jérusalem. Une promesse faite par de nombreux candidats à la présidence des États-Unis mais jamais réalisée après leur élection.  
Ambassade américaine à Tel-Aviv

            Donald Trump, élu, a choisi comme futur ambassadeur en Israël un partisan de la colonisation. Israël s’attend à avoir des relations apaisées avec la nouvelle administration. Il ne craindra plus les mauvaises surprises comme celle d’une abstention des États-Unis au Conseil de Sécurité, contre une résolution condamnant la colonisation. Le successeur de John Kerry ne consacrera pas 72 minutes d’un long discours au conflit israélo palestinien et ne proposera pas de nouveaux principes, qui pourraient servir de bases à un futur accord de paix dont l’extrême-droite israélienne ne veut pas, même si Israël devait être reconnu, par ses voisins arabes, comme un État juif.  

            A priori les Israéliens ont raison de ne plus s’inquiéter, mais ils peuvent se tromper. Le slogan de Trump était America First …… une politique étrangère basée sur le pragmatisme.  Il peut donc aussi bien rebattre les cartes.

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