TRAVAILLEURS PALESTINIENS MESSAGERS DE PAIX
Par Jacques
BENILLOUCHE
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Bus d'ouvriers palestiniens |
Les attentats presque quotidiens ne découragent pas les autorités sécuritaires israéliennes qui misent sur l’encouragement économique plutôt que sur la répression pour endiguer le flot de terreur qui envahit Jérusalem et les territoires. Chez les Palestiniens, le chômage et les chiffres de la pauvreté sont très troublants et les perspectives économiques sont inquiétantes. Or Israël estime nécessaire à présent de calmer la grogne des Palestiniens qui ne voient pas s’arranger leur situation économique afin d'éviter qu'ils basculent en majorité vers le terrorisme et à terme vers une nouvelle Intifada. La situation est grave en Cisjordanie car le Bureau central palestinien des statistiques y évalue le taux de chômage à 26.9% contre 43,9% à Gaza et 5,1% en Israël.
Taux de chômage palestinien |
Ruelles vides de Bethléhem |
Les troubles sécuritaires n’ont pas gêné
uniquement les Israéliens. En effet, l’économie palestinienne n’est plus en
capacité de tirer pleinement partie de ses avantages liés à une main d’œuvre
éduquée, une importante diaspora et des atouts touristiques. La peur s'est emparée de toute la région et les touristes sont moins nombreux dans les souks. La consommation
est soutenue par les revenus étrangers constitués des salaires des 11,7% des
Palestiniens travaillant en Israël et les transferts de l’étranger. Le secteur
privé, composé de rares grandes entreprises, est constitué de microentreprises
incapables d’absorber la croissance de la population active dont le salaire
minimal est de 1.700 shekels (400 euros) par mois alors qu’il est trois fois plus important en Israël. L’économie devrait bénéficier d’un faible rebond en
2016 (+6,5% dans la bande de Gaza et +2% en Cisjordanie) à condition que la
reconstruction se mette en place pour créer des emplois et que le calme règne.
Benny Gantz |
Pour conjurer la routine des
attentats au couteau, Benjamin Netanyahou n'a pas choisi la politique du pire. Il semble qu'il soit plus sensible aux
recommandations des chefs sécuritaires israéliens qui conseillent une plus
grande ouverture vers les Palestiniens afin de ne pas les pousser au désespoir,
voire à l’extrémisme. Avant de quitter son poste, le chef d’État-major Benny
Gantz avait d’ailleurs été clair au sujet de Gaza : «nous devons agir
de façon rationnelle. La bande doit être ouverte aux biens car il y a 1,8
millions de personnes là-bas, coincés entre Israël, l'Égypte et la mer. Ces
gens ont besoin de vivre leur vie. L'équilibre doit incliner vers l'espoir plutôt
que vers le désespoir, sinon les combats pourraient reprendre».
Les Palestiniens de Cisjordanie ont
montré qu’ils ne voulaient pas s’engager vers une violence stérile et, malgré
les appels à une troisième Intifada lancée par des éléments extrémistes, ils
ont vu où était leur intérêt ; ils ont refusé en masse de soutenir les
terroristes. En fait, le terrorisme a été circonscrit à quelques éléments
minoritaires qui n’ont pas réussi à soulever toute la population qui aspire au
calme et qui a fait le choix de l’amélioration de sa condition de vie. L’exemple
de la Syrie et de l’Irak leur a démontré l’inanité du choix des armes.
Etudiante arabe du Technion |
Les Arabes israéliens servent aussi de modèles quand on les voit employés dans les commerces, dans les
hôpitaux, dans les pharmacies et dans tous les chantiers de construction. Les Palestiniens doivent prendre exemple sur eux et plus ils se mêleront à eux, plus ils seront les ambassadeurs de la réussite arabe en Israël. À part
quelques brebis galeuses ils participent à l’essor du pays parce qu’Israël manque
de bras.
C’est pourquoi le gouvernement veut donner une chance à la Cisjordanie en accueillant en Israël plus de travailleurs qui ont l’avantage de rentrer chez eux au terme d’une journée de travail alors que les travailleurs immigrés peuplent les bas-fonds des villes, font le commerce de la drogue et des prostituées et constituent une pègre dangereuse. Plus l’on donne du travail aux Palestiniens et plus ils s’éloignent des vendeurs de haine. Le Shabak (sécurité intérieure) est formel. La distribution de nouveaux permis de travail minimisera les risques d’attaques terroristes parce que les travailleurs palestiniens ont ainsi une source de revenus indispensable sachant qu'un ouvrier en Israël fait vivre trois familles compte tenu des écarts de salaires. Les ouvriers feront eux-mêmes leur propre police pour neutraliser les fomentateurs de troubles.
C’est pourquoi le gouvernement veut donner une chance à la Cisjordanie en accueillant en Israël plus de travailleurs qui ont l’avantage de rentrer chez eux au terme d’une journée de travail alors que les travailleurs immigrés peuplent les bas-fonds des villes, font le commerce de la drogue et des prostituées et constituent une pègre dangereuse. Plus l’on donne du travail aux Palestiniens et plus ils s’éloignent des vendeurs de haine. Le Shabak (sécurité intérieure) est formel. La distribution de nouveaux permis de travail minimisera les risques d’attaques terroristes parce que les travailleurs palestiniens ont ainsi une source de revenus indispensable sachant qu'un ouvrier en Israël fait vivre trois familles compte tenu des écarts de salaires. Les ouvriers feront eux-mêmes leur propre police pour neutraliser les fomentateurs de troubles.
Travailleurs palestiniens entrant en Israël |
Actuellement 84.000 Arabes de
Cisjordanie disposent d’un permis de travail. 58.000 à l’intérieur de la ligne
verte et 26.000 dans territoires. On
évalue par ailleurs à 30.000 le nombre de clandestins palestiniens qui
travaillent en Israël. A peine une dizaine a été prise en flagrant délit de
terrorisme ce qui est infime. Les besoins sont tels en Israël que le
gouvernement est prêt à distribuer encore 100.000 permis de travail suite à la
demande des villes israéliennes. Ce chiffre est significatif parce qu’il
représente un tiers des chômeurs palestiniens. Quand on enferme une population dans le désespoir elle n'a que la violence pour conseiller.
Aucune réserve n’a été exprimée par
les services de police ni par les ministres. L’on veut pour preuve l’accord
donné par le chef des sionistes religieux, Naftali Bennett, qui a approuvé
ainsi le doublement du nombre de permis
accordés aux Palestiniens. La baisse du chômage en Cisjordanie entraînera à
coup sûr une diminution de la tension tandis que les extrémistes trouveront moins d’oreilles
bienveillantes. Tout le monde y trouve son compte. Les employeurs juifs obtiennent
une main-d’œuvre efficace et qualifiée à bon marché et les travailleurs
palestiniens améliorent leur niveau de vie.
Le vivre ensemble est fondamental si
l’on veut la paix par l’économie comme l’avait prédit Benjamin
Netanyahou. Ces nouveaux venus en Israël pourront ainsi se mêler à la réalité
pacifique d’une population lasse de la guerre et avide de paix. Peut-être
convaincront-ils leurs semblables en Cisjordanie qu’ils feraient mieux de
retrousser leurs manches au lieu d’affûter leurs couteaux. Le gouvernement semble
avoir compris que manier la carotte est plus efficace que brandir le bâton. En attendant, il sera toujours temps de trouver une solution honorable du conflit.
Un autre point positif par rapport à des immigrants, les Palestiniens dépensent l argent sur place, alors que les autres l envoient au pays.
RépondreSupprimerMesure salutaire car plus il y aura transfert de richesse et plus la situation ira dans le sens de l'apaisement. Il faut favoriser l'émergence d'une classe moyenne palestinienne qui ne serait pas issue du fonctionnariat, mais qui elle même devrait être en situation de créer de la richesse.
RépondreSupprimerGeorges, vos propos sont quand même étonnant, j'ai lu plusieurs articles sur des start up israélo-palestiniennes, au sujet de l'eau Israël en fournit nettement plus qu'il n'en pompe. Il tient aussi à protéger la ressource, et d'après ce que j'ai lu le grand problème palestinien ne concerne pas la quantité d'eau mise à disposition, mais les problèmes de recyclage, et l'état pitoyable des canalisations provoquant de grands gaspillages.
RépondreSupprimerIl faudrait documenter ce que tu affirmes.
Très intéressant . Sans doute trop optimiste mais, bon, on a tout essayé , on peut voir s'ils sont capables de cracher sur 5.000 shequels par mois pour le plaisir de poignarder une juive .
RépondreSupprimerÇa ne changera pas les mentalités mais oui, ça peut inciter la majorité à se calmer .Sauf que la majorité subit et c'est toujours une minorité agissante qui décide et fait tout basculer.
Cher monsieur Benillouche,
RépondreSupprimerCet article me paraît d'une très grande sagesse. Mais la sagesse étant actuellement la chose la moins bien partagée au monde, il reste encore du mouron à se faire !
Très cordialement.
Oui pour éradiquer la pauvreté des Palestiniens et la Haine de l'AUtre,il faut donner une Chance à ces hommes de travailler ! Peace and love for all my cousins!
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