ET SI LE HAMAS DEVENAIT UN PARTENAIRE ?
Par Jacques BENILLOUCHE
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Netanyahou, Peres, Yaalon, Gantz |
Lorsque
deux généraux israéliens prestigieux donnent leur avis sur Gaza, le
gouvernement les écoute. Après avoir atteint les sommets dans Tsahal, ils ont
l’expérience des armes, du terrain et des combats et nul ne peut les accuser de
mollesse, encore moins de compromission politique. Le contact avec l’ennemi les
a rendus plus pragmatiques et plus conscients des réalités. Il est vrai que le jeu
permanent avec la mort rend les militaires moins enclins à l’affrontement,
voire à la guerre. Les Israéliens sont très respectueux de leurs soldats à qui
ils font une confiance sans limite parce qu’ils savent qu’ils détiennent leur
avenir sécuritaire entre les mains. Donc leur avis compte.
En
octobre 2014, à la veille de quitter ses fonctions, Le chef d’État-major Benny
Gantz avait fait le point sur la situation au sud. Pour lui, la guerre de Gaza
avait dissuadé, pour de nombreuse années, le Hamas d’entrer en guerre : «L'organisation
ne se précipitera pas dans l'escalade de la situation de sécurité dans son état
actuel» mais il avait ajouté un bémol dans ses propos : «Israël doit
agir avec sagesse à l'égard de la bande de Gaza, qui exige un point d'ancrage
économique qui permettra de consolider les réalisations militaires».
Ruines de Gaza |
Il
estimait que le calme dépendrait des «carottes» que le Hamas obtiendrait
et notamment un assouplissement des restrictions économiques. Gantz n’avait pas
mâché ses mots : «nous devons agir de façon rationnelle. La bande doit
être ouverte aux biens ; il y a 1,8 millions de personnes là-bas, coincées
entre Israël, l'Égypte et la mer. Ces gens ont besoin de vivre leur vie. L'équilibre
doit incliner vers l'espoir et non vers le désespoir, sinon les combats
pourraient reprendre, malgré l’état lamentable du Hamas». En revanche il
avait toujours rechigné aux suggestions concernant une conquête totale de la
bande de Gaza.
Sami Turgeman |
En
mai 2015, le général commandant la région sud, Sami Turgeman, lui avait répondu
en écho : «Il n'y a pas d'alternative au Hamas pour diriger la bande de
Gaza. L'alternative ce serait l'armée israélienne et le chaos». Il avait
fait cette déclaration après avoir constaté que l’accord de réconciliation qui
devait être historique entre le Hamas et le Fatah avait fait long feu. À l’époque déjà, les propos du général
Turgeman ne cadraient pas avec la position de Benjamin Netanyahou qui
qualifiait le Hamas de groupe djihadiste se réclamant de Daesh. Et pourtant
avant le cessez-le-feu à Gaza, des membres influents du Likoud et même des
membres éminents de l’entourage de Netanyahou avaient tout fait pour empêcher
l’armée israélienne de renverser le régime du Hamas car estimaient-ils, on ne
peut négocier qu’avec nos ennemis. Turgeman avait d’ailleurs ajouté : «La
lutte contre le Hamas n'est pas une guerre militaire. Si quelqu'un croit que le
combat entre nous et le Hamas se résoudra en lançant nos forces militaires l'un
contre l'autre, il a mal compris ce qui se passe».
Uri Ariel |
Il
semble que l’idée d’une évolution de la situation à Gaza ait fait son chemin
puisque des nationalistes juifs, et non des moindres, envisagent une
amélioration du sort des habitants de Gaza et prônent la construction d’un
port. Le
ministre de l’Agriculture Uri Ariel, chef de la faction dure Tekouma au sein du
parti des Sionistes-religieux, l’homme des implantations à outrance, vient d’annoncer
qu’il serait favorable à la création d’un port à Gaza, si cela était proposé au
gouvernement. Il semble en fait qu’il tienne compte des exigences de la Turquie
pour renouer avec Israël. Le port serait financé par une partie de l’aide de 5
milliards de dollars promise pour la reconstruction de Gaza.
Alors
que plusieurs ministres approuvent le projet, Benjamin Netanyahou et le ministre
de la Défense Moshe Yaalon refusent l’idée même d’un tel port qui risquerait d’être
utilisé pour l’importation d’armes mettant en danger la sécurité du pays. Yaalon est
absolument contre toute solution dans laquelle Israël n'aurait pas le contrôle
de la sécurité sur les marchandises entrant à Gaza.
Quelle
mouche a piqué l’un des tenants de l’extrême droite Uri Ariel qui utilise un langage auquel les Israéliens n’étaient
pas habitués de sa part. D’abord, il s’appuie sur le fait que tous les hauts gradés de Tsahal
approuvent la construction de ce port qu’ils pensent pouvoir facilement contrôler
avec les techniques modernes de surveillance. Uri Ariel étonne lorsqu’il estime aussi que : «Le sionisme et le règlement du conflit vont de pair avec le
développement économique régional». Il pense qu’une amélioration de la
situation économique à Gaza limiterait les risques d’une reprise des hostilités
avec le Hamas car la situation actuelle est dramatique après la destruction des
tunnels avec l’Égypte.
Uri Ariel et Naftali Bennett |
On
voit mal ce ministre se lancer dans une démarche non approuvée au moins par
Naftali Bennett, le chef des Sionistes-religieux. Il pourrait s’agir d’un
ballon d’essai télécommandé par le gouvernement pour tester l’opinion publique
israélienne et l’opinion internationale. Ce n’est pas la première fois que l’on
parle d’un port dans la zone d’El-Arish au Sinaï, ou dans une île artificielle
au large de Gaza ou enfin d’un port volant avec Chypre contrôlé par les Grecs
ou les Turcs. Ce nouveau projet peut mener à une solution à long terme; on
parle d’un cessez-le-feu de dix ans avec le Hamas.
Ile artificielle au large de Gaza |
Un
proche de Netanyahou et membre du Cabinet de sécurité, le ministre des
Transports, Israël Katz, en charge des affaires de renseignements, est
favorable au projet qui, sur le principe, est pour lui bien avancé. Il propose la
construction d'une île artificielle de huit kilomètres carrés, reliée à la bande de
Gaza par un pont d’environ 5 kilomètres de long. Le port serait construit sur
l'île avec, plus tard, la possibilité d’y édifier un aéroport étant entendu qu’Israël
serait totalement responsable de la sécurité du port.
Ismael Haniyeh et Erdogan |
C’est
la première fois que l’on parle de manière concrète de projets de paix avec le
Hamas. Le fait que le bouillant extrémiste Uri Ariel soit le porte-parole d’un
changement dans les esprits donne à penser que le projet est en réalité concret et qu’il entrera dans le cadre d’une réconciliation totale avec la
Turquie dont le président Erdogan a ouvertement avoué qu’il avait un besoin
pressant d’Israël. Ce serait lui qui aurait poussé les dirigeants du Hamas
à évoluer dans leur stratégie politique.
Le Hamas, un partenaire ? Pourquoi pas ! Surtout si cela aurait un
effet d’entraînement vis-à-vis de l’Autorité palestinienne qui vient de se voir
offrir 100.000 permis de travail supplémentaires pour ses ouvriers.
De toute façon, il faut crever le furoncle ! ! on a tout essayé, les partis évoluent... le parti radical est passé à droite, les socialistes qui furent d'ardent révolutionnaires font la politique des "Républicains", tous les partis même les pires doivent se plier au peuple... n'a t-on pas vu les nazis reculer et ne pas déporter les demi juifs, conjoints d'allemandes face à la fronde de leurs épouses ? donc les stratèges israéliens tentent quelque chose.. il faut bien le statut actuel ne peut pas durer.
RépondreSupprimerSi le public arabe y trouve son compte, ils auront moins envie de retourner à la violence et aux bombardements, ils feront pression sur leurs dirigeants qui pour se maintenir ne pourront pas changer de politique facilement.
C'est un pari, il faut bien espérer non ? ?
C'est la seule espérance qui demeure. Pour eux comme pour nous. Il faudra bien la faire cette paix. Il m'arrive de rêver - tout bas- a des États Unis du Moyen Orient.
RépondreSupprimerDécidément on veut être aimé à tout prix !!! Et à toutes solutions!!! Sans rien demander de ce que nos considérons comme important pour notre futur!!! Incroyable ces rêves de paix à tout prix comme Oslo et quand ça tourne mal qui va payer nos enfants !!! Une première ébauche que les palestiniens arrêtent leurs manuscrits scolaires de haine. Leurs émissions télé sur les enfants qui présentent la future génération
RépondreSupprimerQue les palestiniens arrêtent aussi leur répression sur leur population et leur djihâd
Faut savoir que dans leur quête de djihadistes si l ennemi leur propose un pacte de paix ils acceptent pour mieux se renforcer et l attaquer par la suite c est écrit dans le Coran
C est complexe car aucun traité ne sera respecté on le voit avec tous les autres pays arabes
Folie !!!! Aucun traité respecte !!!!
RépondreSupprimerFaut qu ils arrêtent leurs manuels scolaires et propagande d haine et leur narratif de leur histoire ils se disent cananéens!!!!!
Les israéliens veulent être aimés à tout prix c est le prix de la sécurité qui est en jeu