Pour lutter contre Daesh, pour répondre aux attentats qui ont ensanglanté la France, le Président de la République a intensifié, sur le plan militaire, les bombardements en Syrie et en Irak et entrepris, sur le plan politique, un véritable marathon qui doit se terminer aujourd’hui par une rencontre avec Vladimir Poutine à Moscou.
En moins de quatre jours, François Hollande aura rencontré successivement David Cameron à Paris, Barack Obama à Washington, de retour à Paris, Angela Merkel et aujourd’hui Vladimir Poutine à Moscou, pour les convaincre de définir une attitude commune contre Daesh. François Hollande, comme ses trois interlocuteurs poursuivent le même objectif, vaincre et liquider l’État islamique. Mais ils divergent, Russes et Américains en particulier, sur les moyens à déployer et sur les alliances à constituer.
Il existe aujourd’hui deux
coalitions, l’une créée par Washington qui regroupe 65 pays, l’autre deux pays,
la Russie et l’Iran. La première exige le départ, à plus ou moins brève
échéance, de Bachar al-Assad, fournit des armes à ses opposants et bombarde
Daesh. La seconde, soutenue sur le terrain par le Hezbollah libanais et des
milices chiites d’Irak et d’Iran, soutient la légitimité, malgré ses crimes, du
bourreau de Damas, l’aide à reconquérir une partie de son territoire en bombardant
prioritairement ses opposants syriens et accessoirement Daesh. La France, bien
entendu, prend part à la lutte contre Daesh aux côtés des Américains avec des
moyens certes limités mais conséquents quand même, d’autant qu’elle se bat,
aussi, mais seule, contre le même État islamique au Mali, ce qui lui a valu de graves
représailles sur son territoire.
Frappes russes |
François Hollande s’est donc
entretenu avec Angela Merkel, David Cameron et principalement avec Barack
Obama, pour présenter une position commune lors de sa rencontre avec Vladimir
Poutine. Le président français a déclaré à Washington: «Nous devons avoir une réponse commune, collective et implacable,
il s’agit de détruire Daesh partout où il se trouve, de couper ses sources de
financement, de traquer ses dirigeants de démanteler ces réseaux, et de
reconquérir les territoires qu’il contrôle». Pour cela, Paris souhaite qu’il
n’y ait qu’une seule coalition le plus large possible à laquelle se joindraient
la Russie et l’Iran. La France sera-t-elle écoutée ? Rien n’est moins sûr,
quoi qu’on puisse constater une certaine inflexion dans l’attitude de la Russie
depuis qu’elle a reconnu que l’avion qui s’est écrasé après son décollage de
Charm el Cheikh avait été la cible d’un attentat.
Depuis, les bombardements contre l’État
islamique ont légèrement augmenté. Aux yeux des Russes, la France bien qu’elle
fasse partie, et de la grande coalition et de l’OTAN, peut faire preuve d’une
certaine indépendance à l’égard des États-Unis. Mais elle peut aussi être entendue
par les États-Unis parce qu’elle est le seul pays européen à prendre réellement sa part du combat contre Daesh.
Toutefois la France va se sentir moins seule, elle sera aidée, sans doute,
militairement et/ ou financièrement, par les états membres de l’Union Européenne
qui ont répondu à la demande d’assistance qu’elle a formulée, en vertu de
l’article 42.7 du traité de Lisbonne, après les attentats de Paris et
Saint-Denis.
Il faut éradiquer l’État islamique, il
faut se débarrasser de cette menace, même si pour atteindre ce but, il faut accepter
le maintien à son poste de Bachar
al-Assad pendant quelque temps. Mais détruire Daesh ne sera pas suffisant. Il
faudra s’attaquer à la racine du mal qui n’est pas le conflit
israélo-palestinien, comme certains
voudraient nous le faire croire mais l’islamisme radical. En Europe, dans nos pays, nous devons empêcher
des imams autoproclamés de prêcher, dans les mosquées ou sur Internet, la haine
de l’autre, l’antisémitisme, l’homophobie, le rejet de la république, la loi
divine étant supérieure à celle des hommes. Nous devons libérer les jeunes de
l’emprise de ces salafistes qui expliquent à des enfants de six ans qu’écouter
de la musique les transformera en singes ou en porcs, que pratiquer un sport
est haram, illicite et qui prônent l’infériorité de la femme. Les pays
européens devront coordonner leurs polices, leurs services de
renseignements afin d’éviter que ces dérives ne se propagent. Faute de quoi, de
la même manière qu’al Qaïda s’est trouvée dépassée, les mêmes causes produisant
les mêmes effets, Daesh le sera à son tour, par une organisation encore plus
extrémiste.
"Il faut..., il faut..., il faut..., il faudra..., nous devons..." Mais à part une nouvelle "guerre des crèches" on ne voit rien venir !
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