HÉBRON, FOYER DU TERRORISME PALESTINIEN
Par Jacques
BENILLOUCHE
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Le terrorisme
palestinien semble se concentrer à présent sur la ville de Hébron et le conflit
israélo palestinien se joue au cœur de cette ville. Le gouvernement a tiré ses
propres conclusions en interdisant aux résidents de la région de Hébron
l’entrée en Israël. Le coordonnateur des activités gouvernementales dans les
territoires a ordonné la suspension des 1.200 permis de travail délivrés aux habitants
de cette ville. Le haut niveau des responsables qui ont statué montre la
gravité de la décision prise par le premier ministre Benjamin Netanyahu et le
ministre de la Défense Moshe Yaalon, au cours d’une réunion sécuritaire.
Nombreux attentats
Cette décision a été justifiée par
les nombreux attentats commis par des originaires de cette ville. Les jeunes de
Hébron n’hésitent plus à s’en prendre à la police ou à l’armée en se servant de
couteaux. Mais ils font plus mal qu’avec des armes. L'un des derniers attentats a été
l’œuvre de Raed Khalil bin Mahmoud qui a tué deux Israéliens dans une synagogue
au sud de Tel-Aviv alors qu’il était titulaire d’un permis de travail régulier.
Mais pour l’instant les nombreux travailleurs arabes clandestins qui travaillent
à Tel-Aviv ne sont impliqués dans aucun attentat.
Hébron est devenu un nid prospère de
terroristes. Le 21 novembre un résident
de Hébron a blessé au couteau quatre personnes à Kyriat Gat au sud du pays. Le
19 novembre cinq meurtres ont été commis par des originaires de Hébron et il ne
s’agit pas d’une péripétie nouvelle. En juin 2014, les trois jeunes israéliens Gilad
Sheer, Yaacov Fränkel et Eyal Yifrah ont été enlevés à l'intersection de Gush Etsion
près d'Hébron et finalement assassinés, entraînant d’ailleurs l’opération «bordure
protectrice» contre Gaza. Un autre terroriste du village de Deir
Samath a foncé avec sa voiture contre des
véhicules israéliens et utilisé une arme de poing pour tuer deux Israéliens et un jeune
stagiaire américain d’une école talmudique, Ezra Schwartz. Enfin, l’attaque mortelle contre un
couple dans cette même région pose deux questions légitimes. Ou bien il a été
mis fin à la coopération sécuritaire avec la police palestinienne, ou bien les
services de sécurité israéliens sont à court d’informations pour prévenir ce
genre d’attentats.
Ezra Schwartz |
Deuxième ville de Cisjordanie
L’inquiétude s’explique par le fait que
Hébron, située à peine à 30 kms au sud de Jérusalem, est la deuxième grande
ville de Cisjordanie avec ses 400.000 habitants représentants le quart de la
population palestinienne. Cette région englobe plusieurs villages Dahariya, Halhoul, Yata, Dura. Samoa, Beit
Umar, Bani Naim et Hirbat al-Aroub face à une poignée de Juifs irréductibles à Kyriat
Arba et quelques tribus de Bédouins au sud du mont Hébron. L’animosité de la
population arabe à l’égard des Juifs, pour ne pas dire la haine, n’est pas
nouvelle et est ancrée dans les gènes des mères des terroristes qui en sont
encore à saluer «la fierté de leurs fils qui sont l’honneur des Palestiniens
et de Hébron». En effet, le massacre d'Hébron
du 24 août 1929 avait été l’œuvre d’Arabes qui avaient massacré 67 Juifs, dont
24 étudiants, et blessés 53 après avoir pillé les maisons juives et les
synagogues. 435 Juifs ne durent leur salut qu’à la bonté de voisins arabes qui
les ont aidés à être évacués par les autorités britanniques.
Le choix de Hébron comme foyer du
terrorisme n’est pas fortuit. Les Palestiniens redoutent que la Vieille ville, considérée
comme une ville sainte par les trois grands monothéismes depuis l'acquisition
par Abraham d'une grotte où est bâti actuellement le Tombeau des Patriarches,
ne serve de modèle pour un partage du Mont du Temple. En effet, même si Hébron
est divisée entre deux communautés, les Juifs ont le droit d'y prier alors qu'il leur est interdit de le faire sur l’esplanade de la mosquée d’Al Aqsa. Hébron est considéré comme le symbole de la
réimplantation après 1967 de Juifs en plein environnement arabe, ce qui est
interprété par les Palestiniens comme une tentative de «judaïsation» de
la ville.
Au total, depuis le début de la
vague de violences d’octobre, près des deux tiers des terroristes palestiniens
abattus venaient de la région de Hébron. Cette flambée de violence n’est pas
une génération spontanée. La police a d’ailleurs décidé d’interdire deux radios
de Hébron qui émettaient selon les services de police des «messages de haine
et des appels à la violence». Leur matériel a été confisqué. Cela a été le
cas pour «Al-Khalil» et «Al-Khouria».
Neutralisation du Fatah et du Hamas
La violence découle de la guerre
intestine entre le Fatah et le Hamas qui se neutralisent. Leurs querelles vont
au-delà de leur intérêt à maintenir le calme dans la région. Ce désengagement
des deux clans a permis aux familles locales de revenir au-devant de la scène pour
reprendre un pouvoir qu’elles avaient perdu au profit des organisations palestiniennes.
Mais échaudées, ces familles se sont complétement isolées pour empêcher toute
intrusion extérieure, rendant plus difficile l’infiltration par la police. La
thèse du «loup solitaire» est dépassée quand on constate la concordance
des attentats.
Un nouveau venu sur la scène de
Cisjordanie est le djihad islamique, en pleine croissance à Gaza. Il a créé des
cellules à Hébron et en Cisjordanie après avoir exploité l’influence de Daesh
sur les jeunes palestiniens. Cette difficulté d’intrusion complique la tâche du
Shin Beth qui doit repenser ses méthodes de surveillance et modifier sa
stratégie globale parce que le terrorisme a lui-même modifié son logiciel. De
même que l’Occident doit envisager une nouvelle stratégie vis-à-vis des
terroristes, Israël n’est pas prêt à s’inspirer des méthodes occidentales qui
ont failli à prévenir le danger.
Les terroristes ont évolué puisqu’ils
n’utilisent plus les téléphones mobiles facilement détectables, remplacés par
les communications Internet. Par ailleurs, Hébron a changé physiquement et
économiquement. La politique de calme imposée par l’Autorité a rendu la ville prospère
et les informateurs ne sont plus sensibles à une rémunération négligeable eu
égard aux masses d’argent en provenance des groupes islamiques. Elle s’est surtout
affranchie des sources économiques israéliennes et commence à avoir ses propres
PME. Alors le Shin Beth envisage une nouvelle stratégie sécuritaire.
La séparation
Ces morts quotidiens sensibilisent
les Israéliens à une solution qu’ils ont toujours repoussée, la séparation
définitive. Cette théorie est déjà dans les tuyaux puisqu’un ancien ministre et
d'anciens officiers israéliens proposent un plan pour la division unilatérale
de Jérusalem, première phase vers une mesure de séparation totale avec la
Cisjordanie. Cette radicalisation israélienne a été éventée par la décision de
Tsahal de lancer un large appel aux
réservistes pour un déploiement en Cisjordanie en 2016.
Shaul Arieli |
En effet, l'ancien ministre travailliste
Haïm Ramon a l’intention, avec d’autres associations, de présenter un nouveau
plan pour diviser Jérusalem. Le plan prévoit l’élévation d’une nouvelle clôture
qui aura pour but de transférer à l’Autorité palestinienne la plupart des
quartiers arabes de Jérusalem-Est, non inclus les lieux saints. L’instigateur
du plan est le colonel de réserve Shaul Arieli, qui veut donner la
qualification de «zone B» à ces quartiers qui deviendront autonomes sous
le contrôle et la responsabilité de l’Autorité palestinienne. La nouvelle
frontière inclurait une grande partie des quartiers chauds de Silwan, le mont
des Oliviers et d'autres quartiers arabes. Les promoteurs de cette solution
veulent protéger «la Jérusalem juive» sur le plan démographique pour une
meilleure sécurité. Les Palestiniens à l’intérieur de ces zones perdraient leur
droit de résidence en Israël mais seraient autorisés à traverser la barrière
pour travailler. Cependant ce plan exigerait une modification de la «Loi fondamentale
sur Jérusalem» qui pourrait être obtenue par un vote spécial de la Knesset
à la majorité qualifiée de 61 membres sur 120. L’opposition de gauche et
centriste, favorable à ce projet, compte aujourd’hui 59 députés.
Tombeau patriarches |
Bien sûr ce plan, à l’état de simple
projet, est à la fois combattu par les dirigeants nationalistes juifs mais
aussi par les officiels palestiniens qui le considèrent comme une manœuvre assimilée
à de la «collaboration». Certains Israéliens comme le chercheur Marik
Shtern, rejettent également la proposition: «Les Palestiniens de la partie
orientale de la ville se considèrent comme les habitants de Jérusalem et ils
font partie de l’armature urbaine, comme Gīlo et la Colline française. La ville
de Jérusalem ne peut exister aujourd'hui sans la population arabe, et les liens
tissés ici au cours des 50 dernières années sont très difficiles à séparer». Il est vrai que plus de 30.000 travailleurs
de la partie Est sont employés dans la moitié Ouest de la capitale. La nouvelle
clôture risque d’entraîner une grave crise économique parmi les Arabes mais
aussi au sein de plusieurs secteurs entiers de la ville juive comme les hôtels,
l'industrie, les transports, la médecine qui dépendent de la main d’œuvre arabe.
Le point
le plus paradoxal de cette situation réside dans le fait que Hébron, chef-lieu des terroristes palestiniens en
Cisjordanie, risque d’être le catalyseur d’un solution de séparation à
Jérusalem avant la création irrémédiable d’un État palestinien.
en aucun cas, je ne cautionnerai le terrorisme mais purée, quelle tannée d être palestinien à Hébron !
RépondreSupprimerL'analyse oublie que la population juive de la Vieille Ville aussi bien que de l'agglomeration de Kiriat Arba sont peuples majoritairement par des extremistes prets a tout. L'affaire Goldstein n'a meme pas ete evoquee, alors que ce "docteur" a tue de sang-froid 29 Palestiniens en train de prier. Il a ete tue par le reste des fideles qui se battirent a mains nues. Il y a eu aussi toute une serie d'attentats ou des Juifs ont perdu la vie, et enfin, toute la vieille Ville a ete litteralement fermee a leurs habitants arabes.
RépondreSupprimerEnfin, remarquons qu'un regiment entier de Tsahal veille a a la securite alors que les habitants juifs ont tendance a mepriser ces soldats.