PANIQUE CHEZ LES GÉNÉRAUX
IRANIENS
Par Jacques BENILLOUCHE
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Le général Hossein Hamedani tué en Syrie. |
De nombreuses
informations concordantes d’origine arabe font état de la panique qui s’est
emparée des Gardiens de la révolution combattant en Syrie. Ce sentiment s’est
répercuté jusqu’à Téhéran pour devenir une affaire nationale ; nombreux
sont les officiers iraniens qui refusent d’aller combattre en Syrie. Les
sources sécuritaires en Israël confirment ce malaise qui s’est emparé du corps
d’élite iranien.
Octobre
sanglant
Le général Dadi tué au golan |
Le mois
d’octobre 2015 est effectivement considéré comme le plus sanglant du côté
iranien. L’agence de presse iranienne Fars a confirmé la mort en Syrie de
plus de 30 militaires de la Garde révolutionnaire. Des chefs
militaires de haut rang sont tombés au combat à l’instar du colonel Mostafa
Ezzatollah, du général de division Farshad Hasoonizadeh, du brigadier-général
Hamid Mokhtarband et du général Hossein Hamedani, tous tués à Alep. Ces pertes
sont la preuve des revers que subissent les militaires iraniens sur le champ de
bataille. La volonté des mollahs de maintenir et d’accroître leur participation
militaire au régime de Bachar Al-Assad s’oppose à présent au problème du nombre
de plus en plus important des victimes iraniennes.
Selon le
journal londonien Asharq al-Awsat, généralement bien informé, des hauts
commandants des Gardiens de la Révolution ont organisé un début de mutinerie en
refusant de se rendre en Syrie pour
combattre auprès des troupes de Bachar Al-Assad. Ils ont été suivis par de
nombreux officiers subalternes qui ont fait l’objet de poursuites auprès du tribunal militaire avec l’accusation de «mutinerie
et trahison». D’autres généraux de la Garde révolutionnaire de la province
d’Ahvaz, habitée par une grande population arabe sunnite
proche de l’Arabie saoudite, ont déposé des demandes de départs à la retraite
plutôt que d’avoir à commander leurs troupes en Syrie.
Ce
comportement est étonnant de la part de gradés constituant l’épine dorsale du
régime de Téhéran qui a décidé d’ouvrir une enquête officielle contre ceux qui
sont assimilés à des «déserteurs à un moment critique». Le Corps des
gardiens de la révolution islamique, est en effet chargé de défendre les
valeurs de la Révolution islamique. Ses membres répondent directement au guide
suprême l'ayatollah Ali Khamenei à qui ils doivent prêter serment d'allégeance.
Manque
d’officiers généraux
Le général Qassem Soleimani |
Selon l’opposition iranienne, les forces Al-Qods,
forces spéciales des Gardiens de la Révolution placées sous l'autorité du
Département de sécurité et de renseignement extérieurs sont à court d’officiers
généraux. Le major-général Qassem
Soleimani, commandant les opérations extérieures de ces forces spéciales, refuse de publier le nombre réel de victimes
dans ses troupes. Les pertes sont de toute façon bien inférieures à celles dans
les rangs du Hezbollah.
Aux pertes iraniennes s’ajoutent les morts afghans et pakistanais
que l’on peut dénombrer par les funérailles organisées en Iran. Le général a
pris des initiatives de recrutement
dans la province du Sistan-Baloutchistan. Les recruteurs ciblent les minorités
religieuses et ethniques composées de Kurdes, de Baloutches et les musulmans
sunnites, souvent pauvres, intéressées par l’offre de 830 dollars pour un service
de six semaines en Syrie après leur formation rapide.
le cercueil d'Amin Karimi, Garde révolutionnaire tué en Syrie, lors de ses funérailles à Téhéran Octobre 28, 2015 |
L’engagement
militaire russe en Syrie a entraîné une augmentation notable du nombre de
victimes afghanes et iraniennes due au déploiement terrestre des gardiens et de
la Force Al-Qods à l’intérieur des zones de combat. Leur faible nombre et l’étendue de leur
répartition dans les zones de combat expliquent les lourdes pertes en Syrie
alors qu’à l’exception d’Al Qods qui sert comme force expéditionnaire, les
Gardiens ont plutôt une fonction domestique moins dangereuse.
L’Iran, principal
allié international du président Bachar Al-Assad, nie cependant que des troupes
terrestres iraniennes opèrent en Syrie. Il prétend qu’il a seulement dépêché
des «conseillers» pour aider l’armée syrienne et le Hezbollah libanais.
Pourtant des sources libanaises révèlent que des centaines de soldats iraniens sont arrivés en Syrie en vue
d'une offensive terrestre de grande envergure contre les rebelles sunnites,
soutenues par des frappes aériennes russes pour combattre aux côtés de l'armée
syrienne, du Hezbollah et des groupes paramilitaires chiites venant d’Irak.
L’Iran ne cache pas son soutien politique à la
Syrie. Une délégation de parlementaires iraniens s’était rendue en mission à
Damas, conduite par le président de la Commission de sécurité nationale et des
affaires étrangères du Parlement iranien, Alaeddin Boroujerdi. Ses déclarations
optimistes étaient a priori à usage interne, car elles reflétaient mal la
réalité sur le terrain : «La coalition internationale menée par les
États-Unis a échoué dans la lutte contre le terrorisme. La coopération entre la
Syrie, l'Irak, l'Iran et la Russie a été positive et couronnée de succès».
La
situation de la coalition pro-syrienne s’est certes améliorée. Les frappes
russes et les renforts massifs de l’Iran et du Hezbollah ont permis de stopper
l’avance de Daesh dans le nord-ouest du pays et même de reprendre l’initiative
de l’offensive pour tenter d’arracher aux rebelles les territoires perdus ces
derniers mois. L’objectif primordial reste cependant de desserrer l’étau autour
du réduit alaouite sur la Méditerranée pour maintenir un peu d’oxygène à Bachar
Al-Assad.
Les troupes
iraniennes sont en situation d'échec car elles font face à des groupes anti-Bachar qui ont reçu un nombre important de
missiles antichars de fabrication américaine TOW. Ces rebelles ont ainsi pu détruire 123
chars de l'armée syrienne en octobre. Plus que des raids aériens russes,
l'armée syrienne et ses alliés iraniens semblent surtout avoir besoin de davantage
d'hommes sur le terrain. Les Russes ont pour l'instant exclu une intervention
au sol. Quant aux Iraniens, ils ont atteint la limite de leurs capacités de
mobilisation.
Pasdarans |
L’aventure
militaire reste cependant dans les gènes iraniens. Tant que l'Iran concentrera ses forces et ses objectifs en Syrie, alors Israël gardera sa neutralité. Mais les Israéliens observent avec intérêt l’épuisement physique
et moral de leurs ennemis dans des combats qui les déciment et qui détruisent le
moral des troupes comme on le constate avec le refus des hauts gradés iraniens
de s’engager en Syrie. Les Pasdarans aiment bien parader sur les boulevards de Téhéran ou s'en prendre aux opposants civils mais ils sont réticents à risquer leur vie pour un pays étranger.
On voit ça avec satisfaction.... mais bon si c est pour se trouver devant Daesh...
RépondreSupprimerMerci pour ton article, Jacques.
RépondreSupprimerNos ami(e)s qui me connaissent un peu, savent que je suis quelqu'un de pacifique, mais là ma réaction est simple : "Qu'ils crèvent !". Ils ont trois intentions en allant en Syrie : sauver un régime sanguinaire, comme le leur ; imposer la domination chiite à des Sunnites qui n'en veulent pas ; et surtout, établir une base rapprochée pour saigner à blanc Israël : heureux donc de leurs échecs !
La jeune génération iranienne qui a soif de liberté attend avec impatience que généraux ,gardiens de ceci ou de cela ,et ayatollahs quittent la scène politico-religieuse et rejoignent le paradis d'allah
RépondreSupprimerl'arc chiite de l’Afghanistan à la méditerranée est loin de se mettre en place.
RépondreSupprimerce projet a toujours été contré par des personnes responsables, a trop d'ennemis et de détracteurs légitimes, cela va être un gouffre pour l'Iran.
ce n'est que le début.