Le Monde daté
du mardi 5 mai a publié, sur deux pages pleines, trois articles concernant «la dérive morale de l’armée israélienne à
Gaza » C’était le titre qu’illustrait, en première page, une photo
montrant les ruines du quartier de Chajaya dans la bande de Gaza après les
bombardements israéliens de l’an dernier.
L’ONG Breaking the Silence «rompre le
silence», qui regroupe des anciens
combattants de Tsahal, a publié le 4 mai un recueil d’entretiens, accordés sous
couvert d’anonymat par une soixantaine de participants à l’opération «Bordure protectrice».
Ces
témoignages, écrit Piotr Smolar, le correspondant du Monde à Jérusalem,
s’inscrivent «dans la charge la plus
dévastatrice contre l’armée israélienne depuis la guerre, lancée par ses
propres soldats». Vous avez, je pense, pris connaissance des faits rapportés
par ces soldats et ces officiers qui ont
combattu à Gaza l’été dernier. Ces exactions sont révoltantes, même si elles
ont été menées dans le feu de l’action,
indignes de Tsahal qui se veut «l’armée la plus morale du monde»
comme le déclarait Benyamin Netanyahou. Tsahal se doit de diligenter, d’urgence, une enquête qui ne soit
pas de complaisance : la chaîne de commandement est concernée, et leurs
auteurs, si ces faits sont avérés, doivent être poursuivis et condamnés.
Miliciens du Hamas |
Cela dit, on ne peut
s’empêcher de ressentir un certain malaise à la lecture des articles
parus dans le Monde. Il s’en dégage l’impression désagréable qu’enfin
Israël et son armée peuvent être cloués
au pilori sans que l’auteur ne puisse être accusé de parti pris ou de manque
d’objectivité. Ce sont des militaires israéliens qui accusent, le journaliste ne fait que
rapporter leurs accusations qui jettent de «graves
doutes sur l’éthique de Tsahal». Piotr Smolar rappelle que l’opération «Bordure protectrice» conduite entre le 8 juillet
et le 26 août 2014 a provoqué la mort de prés de 2.100 palestiniens et 66 israéliens.
Ces chiffres prouveraient, à son avis,
que la distinction entre civils et combattants palestiniens n’a pas été
respectée, des vieillards, des femmes et des enfants font partie des
victimes. Les dégâts matériels sont énormes, preuve aussi qu’il n’y a pas eu de
proportionnalité dans l’usage de la force.
Les Israéliens sont, donc, toujours à son avis, responsables du
nombre élevé de victimes et de l’étendue des destructions. A la recherche du risque
minimum pour leurs soldats, ils n’interprètent plus de manière conventionnelle, les lois de Genève. Mais
Piotr Smolar ne fait aucunement référence aux milliers de roquettes et de
missiles lancés sur Israël avant que celui-ci ne réplique, puis à ceux, plus
sophistiqués, lancés sur les grandes villes israéliennes pendant la durée du
conflit avec l’intention de tuer des civils et qui n’ont pas fait de
victimes grâce à la fiabilité de «dôme
de fer». Le journaliste du Monde ne fait pas non plus référence aux
différentes trêves proposées par l’Egypte
et rejetées par le Hamas qui auraient pu, si elles avaient été acceptées,
diminuer le nombre de victimes civiles
et l’importance des destructions.
Ce conflit a été la parfaite illustration d’une guerre asymétrique,
les combattants du Hamas se mêlaient à la population civile, ils ne cherchaient pas l’affrontement avec les
soldats israéliens, ils organisaient des embuscades, lançaient des roquettes à
partir des mosquées, des hôpitaux, des écoles de l’ONU, des appartements et des maisons, puis se réfugiaient
dans les tunnels qui leur servaient d’abris et qui n’étaient pas destinés à
protéger les civils. L’augmentation du
nombre de civils tués, les femmes, les enfants surtout, les destructions
massives s’inscrivaient dans la stratégie militaire du Hamas.
Il lui fallait gagner la guerre des ondes, la guerre des images et
il les a gagnées. La preuve en est, l’importance accordée par
les média français, le Monde et son correspondant à Jérusalem ne sont
pas les seuls, à ce rapport de
l’ONG Breaking the Silence mais une
question reste posée : comment se défendre, comment se battre contre des
groupes qui veulent votre disparition ?
Bonjour,
RépondreSupprimerVous semblez soutenir ces informations,mais sa sent un peu le souffre cette histoire,on ne sait pas qui porte la charge,une ONG qui semble fonctionner avec des finances "palestiniennes",car les attaques du journal le monde pour moi ne sont pas crédibles vu les antécédents de ses journalistes.Mais je suis de votre avis qu'il faut que l'état fasse la lumière vite.
Il y a partout dans le monde des gens qui attaquent leur propres armées,qui ne reconnaissent pas l'engagement des leurs dans des conflits extérieur à leur propre pays et qui parlent sans cesse des guerres des autres,cela m'inquiète aussi.
La France aime les films sur le Viet-Nam mais uniquement de la période américaine,jamais ou presque sur l'époque Française,est-ce un mouvement planétaire ?
Si je m'en tiens au titre que vous avez choisi, je sens déjà poindre un doute, donc une désapprobation possible à l'encontre de votre armée. On commence à ressentir "un certain malaise" et on finit par se sentir responsable donc coupable. A ce stade la guerre psychologique est peut-être déjà perdue. Le reste suivra tôt ou tard, comme cela s'est passé pour la France en Algérie. Aujourd'hui, la France, va de cérémonie de repentance en cérémonie de repentance, et ne perd pas une occasion de donner à ses places publiques le nom des ses plus cuisantes défaites.
RépondreSupprimerTrès cordialement.
Il faut lire le document, ce que des journalistes ont fait, par exemple Matti Friedman, ancien reporter de l'AP en Israël. Ou encore ceux du blog américain Algemeiner. Il apparait que le rapport contient plus d'exemples d'immoralité du HAMAS que de soldats de Tsahal, mais ça, la presse française le passe abondamment sous silence total.
RépondreSupprimerVoyez l'article sur
http://www.algemeiner.com/2015/05/06/israeli-soldier-describes-hamas-immorality/
La guerre est sale par définition. Mais le Monde charge, comme à son habitude, tout ce qui représente Israël, et l'auteur de cet article ( et vous-même monsieur Akoun), oubliez un détail important: quelle est au monde l'armée qui envoie des milliers de tracts et de SMS à l'ennemi, prévenant les civils de fuir leurs habitations avant une attaque? A ma connaissance aucune. Mais de cela, la gauche n'en parle pas.
RépondreSupprimerDernier détail: je ne pense pas que monsieur Akoun soit Israélien et par conséquent l'armée israélienne n'est pas "son" armée. Madame Arnaud fait une erreur d'appréciation me semble-t-il.
Bien cordialement
Véronique Allouche