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lundi 6 avril 2015

LES PALESTINIENS DANS L’ENFER DJIHADISTE SYRIEN


LES PALESTINIENS DANS L’ENFER DJIHADISTE SYRIEN
Par Jacques BENILLOUCHE
copyright © Temps et Contretemps
         
Camp de Yarmouk
          Les Palestiniens paient en Syrie le soutien du Hezbollah au régime de Bachar Al-Assad. Les résidents du camp palestinien de Yarmouk sont assiégés et ne doivent leur salut alimentaire qu’aux secours des Nations Unies. Le camp est à présent contrôlé à 90% par les djihadistes de l’État islamique. La pitié n’entrant pas dans la culture  des militants fondamentalistes, les exactions sont monnaie courante. 



          D'ailleurs Saeb Erekat, membre du comité exécutif de l’OLP a lancé l’alerte sur «la persécution et l'abattage des réfugiés palestiniens dans un conflit qui n’est pas le leur. Depuis quatre ans, le camp de réfugiés d'al-Yarmouk continue d'être la victime du conflit syrien interne malgré la réitération répétée par l'OLP et la grande majorité des groupes palestiniens de notre position de longue date de la non-ingérence dans les affaires intérieures des autres États». Certes l'OLP n'intervient pas mais le Hezbollah, fidèle allié, est partie prenante dans le conflit en opérant auprès des forces du régime syrien. 
Milicien Al-Nosra à Yarmouk

Une première attaque avait été lancée contre le camp mais repoussée par les Palestiniens. Cependant, avec l’aide du Front al-Nosra, Daesh a réussi à réinvestir le camp en procédant selon Erekat «à des enlèvements, des décapitations et des massacres à Yarmouk ». L’alliance ponctuelle entre les deux groupes rivaux Al-Nosra et État islamique s’explique par la même idéologie fondamentaliste wahhabite. Le camp qui comportait jusqu’à 160.000 réfugiés a vu sa population réduite à 18.000 qui sont actuellement pris dans un piège mortel. Le leader du Conseil national palestinien, Salim Zanoun, a déploré le fait que «les Palestiniens avaient été plongés dans un conflit qui n’avait rien à voir avec le peuple palestinien ou leur cause ». Le Hamas a relayé l’appel à la clémence : «Nous exhortons toutes les parties d'épargner les camps palestiniens car les Palestiniens de Syrie sont des réfugiés à titre temporaire».
Les Palestiniens fuient Yarmouk

La solidarité inter-arabe ne joue pas à nouveau alors que la situation des civils du camp empire chaque jour. Le porte-parole de l'UNRWA, Chris Gunness, a décrit la situation dans le camp comme «un affront à l'humanité de chacun d'entre nous, une source de honte universelle». On n’entend pas beaucoup réagir ce qu’il appelle le «leadership moral et diplomatique de la communauté internationale» d’ordinaire prompt à s’élever lorsqu’il s’agit de s’élever contre «la prison à ciel ouvert de Gaza».
            Le camp de Yarmouk situé à sept kilomètres de Damas bénéficie d’une double peine. Il est à la fois assiégé par les forces gouvernementales syriennes mais il est à présent envahi par les djihadistes de l’EI et par la branche locale d’Al-Qaeda, Al-Nosra, qui occupent 90% du camp. Les forces palestiniennes du groupe Aknaf Beit al-Maqdis, fidèles au Hamas et aux Hezbollah, sont totalement encerclées par des troupes qui ne songent qu’à se venger. 18 civils et combattants du camp ont été tués dans les combats tandis que, sur fond de barbarie habituelle, deux palestiniens ont été décapités et les photos de leur tête diffusées.
Aide de l'ONU à Yarmouk

De leur côté, les forces gouvernementales syriennes continuent à s’en prendre aux djihadistes en bombardant le camp au moyen de leur aviation mettant la population civile entre le fer et l’enclume.  Le camp est totalement verrouillé  avec des conséquences sanitaires et alimentaires graves.  Les appels des responsables palestiniens en Cisjordanie et à Gaza ne sont plus entendus et ils comptent à présent sur l’inertie de la Ligue arabe ou sur une hypothétique intervention des Nations unies pour sauver ce qu’il reste à sauver.
Ce qui reste du camp

            Les djihadistes imposent à présent leur loi sur le camp de Yarmouk et ont saisi ce qui appartenait aux Palestiniens avec un sentiment de vengeance pour avoir été plusieurs fois repoussés par les combattants palestiniens du camp. Une chape de plomb recouvre le camp de Yarmouk soumis à l’arbitraire de troupes sanguinaires djihadistes sous l’œil désintéressé des pays arabes «frères».

1 commentaire:

  1. Ni l'Orient ni l'Occident n'interviendront. L'Occident en parlera à peine pour fustiger Israël responsable du déplacement des Palestiniens, en omettant de dire que ce camp date de décennies et que les descendants des réfugiés qui y habitent sont maintenus dans cet etat par la Syrie et par l'ONU par le biais de l'UNRWA.
    Préparons donc les arguments.

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