Benyamin Netanyahou a suscité l’enthousiasme des Républicains, dont il était l’invité, lors du discours qu’il a prononcé, mardi, devant les élus du Congrès. Les applaudissements n’ont pas manqué, les «standing ovations», non plus ; le premier ministre est un excellent orateur, et son long séjour aux États-Unis lui a permis d’intégrer les codes, les formules à employer quand on s’adresse aux élus du Congrès.
Le danger
iranien
Son discours a
porté uniquement sur l’Iran et sur le danger que représenterait pour Israël,
pour le Moyen-Orient, pour le monde entier, un Iran doté de l’arme nucléaire.
Il a donc contesté, point par point, la politique menée par Barack Obama en ce
domaine : sa volonté de trouver un compromis avec l’Iran qui consisterait
à obtenir un gel contrôlable de ses activités nucléaires, pendant au moins dix ans
contre la levée graduelle des sanctions économiques qui pèsent sur ce pays. On
comprend pourquoi un certain nombre d’élus démocrates et non des moindres,
ont refusé d’assister à la prestation de
Benyamin Netanyahou.
Barack Obama
n’a pas plus envie que le premier ministre israélien de voir l’Iran se doter de
l’arme nucléaire, mais il pense qu’aujourd’hui, au stade de développement
atteint par les Iraniens, il n’est plus possible de leur interdire,
l’utilisation de l’énergie nucléaire. «L’objectif
des États-Unis, a-t-il déclaré à
l’agence Reuter, est de faire en
sorte qu’il y ait au moins un an entre le moment où nous constatons qu’ils
cherchent à se doter d’une arme nucléaire et celui où ils sont en mesure de
l’avoir»
Eh Michelle, éteint la télé, j'ai déjà envie de dormir |
Barack Obama
fait le constat que les Iraniens ont réussi à développer leur programme
nucléaire malgré les sanctions économiques qui ont pesé lourdement sur eux,
malgré les différents sabotages de leurs installations, malgré les inspections
de l’AIEA. Dans ces conditions, si on souhaite réellement que les Iraniens n’atteignent
pas le stade de la fabrication d’armes atomiques, il faut, soit aboutir avec
eux à un accord qu’ils respecteraient, soit leur faire la guerre. Les Américains
ne sont pas prêts à aller jusque-là ; Barack Obama considère qu’actuellement, le danger
principal dans la région est l’État islamique, Daesh, qui s’attaque aux chiites
et donc à l’Iran, mais aussi aux monarchies sunnites dont il veut accaparer les
territoires et les richesses.
Une autre
analyse
Benyamin
Netanyahou ne fait pas la même analyse, pour lui : «la bataille entre l’Iran et l’État islamique ne fait pas de l’Iran un
ami de l’Amérique ; l’Iran et l’État islamique sont en compétition pour la
couronne de l’islam militant. L’un s’appelle la république islamique, l’autre
l’État islamique ils sont juste en désaccord pour savoir qui sera le dirigeant
de cet empire islamique. Quand il
s’agit de l’Iran et de l’État islamique, l’ennemi de votre ennemi est votre
ennemi». Il ajoute : «L’État
islamique est armé avec des couteaux de
boucher, des armes saisies et You Tube alors que l’Iran pourrait bientôt être
armé avec des missiles balistiques intercontinentaux et des bombes nucléaires».
Le premier
ministre feint d’oublier que les chiites sont minoritaires au Moyen-Orient par rapport
aux sunnites et que la République islamique, depuis 36 ans qu’elle existe, n’a
pu entraîner aucun autre État dans son sillage. L’ennemi principal reste, pour
Benyamin Netanyahou, l’Iran qu’il n’hésite pas d’ailleurs à comparer à
l’Allemagne nazie : «Le régime
iranien n’est pas seulement un problème juif, pas plus que le régime nazi n’était
un problème, seulement juif ; c’est une menace grave, non seulement pour
Israël, mais pour la paix du monde entier». En aucun cas, pense-t-il, on ne
peut prendre le risque de leur faire confiance.
Les Américains
ne font pas preuve d’une confiance aveugle : ils parient sur l’avenir, ils
prennent un risque calculé en recherchant «un marché correct» plutôt que le statu
quo, ils se gardent, quand même, les moyens de réagir si les clauses de
l’accord ne sont pas respectées. Mais pour Netanyahou, un compromis ne peut
être qu’un mauvais accord. Il est persuadé qu’Obama fait preuve de naïveté et
se montre imprudent mais lui-même, comme l’a souligné le président américain, ne propose «aucune alternative viable».
Consensus
israélien
Les
républicains étaient, bien entendu, en phase avec ce discours mais je pense, aussi,
avec la grande majorité des Israéliens et des principaux responsables politiques. Mais ces derniers, à l’exception
de Bennett, n’approuvaient pas le voyage du chef du Likoud
aux États-Unis, car ils considéraient, d’une part qu’il s’agissait d’une
manœuvre électorale, d’autre part qu’il était dangereux pour Israël de
s’attaquer de front à l’administration américaine.
Le premier ministre, pour terminer son discours a déclaré : «pour la première fois, depuis 100 générations, nous, le Peuple juif, nous pouvons nous défendre. C’est pourquoi, en tant que premier ministre d’Israël je peux vous promettre une chose : même si Israël doit être seul, Israël tiendra tête». Prudemment, il a rajouté : «mais je sais qu’Israël n’est pas seul, je sais que l’Amérique se tient aux côtés d’Israël.»
Le premier ministre, pour terminer son discours a déclaré : «pour la première fois, depuis 100 générations, nous, le Peuple juif, nous pouvons nous défendre. C’est pourquoi, en tant que premier ministre d’Israël je peux vous promettre une chose : même si Israël doit être seul, Israël tiendra tête». Prudemment, il a rajouté : «mais je sais qu’Israël n’est pas seul, je sais que l’Amérique se tient aux côtés d’Israël.»
La veille du
discours du premier ministre, le président américain avait déclaré à l’agence
Reuter, à propos de ses relations avec Benyamin
Netanyahou : «Ce n’est
pas une question personnelle, je pense qu’il est important que chaque pays
comprenne bien, dans sa relation avec les États-Unis que Washington a le souci
de conduire sa propre politique». En conclusion au discours de Netanyahou,
le lendemain, il a précisé : «dans
notre système de gouvernement, la politique étrangère passe par l’exécutif et
par le président et pas par d’autres canaux». Si Netanyahou est à nouveau
premier ministre, après ces élections, les relations ne vont pas être faciles avec l’allié américain !!
Oui, si Bibi est à nouveau Prime Minister de l'Etat d'Israël, les choses ne seront pas faciles avec l'actuel occupant de la White House. Mais nous sommes aujourd'hui Pourim, et cette année cette fête est d'autant plus d'actualité qu'elle nous replace dans le MEME CONTEXTE que celui que durent affronter les contemporains de Mordékhaï et de la reine Esther. Il faut partir de cette "coïncidence" pour comprendre le défi que nous devons relever. Les juifs de l'empire perse d'autrefois comprirent qu'ils devaient AUSSI mettre leur confiance dans le Ciel et ils surent se tourner vers leur Créateur. Saurons-nous TOUS retrouver cette disposition d'esprit, that's the question we are facing now. En tout cas, la tradition nous dit qu'ils acceptèrent de nouveau toute la Tora à Pourim. Et c'est ce qui les sauva. Que nous soyons religieux ou non, une sacrée révolution mentale nous attend.
RépondreSupprimerhttp://www.frontpagemag.com/2015/dgreenfield/Netanyahu-even-if-Israel-has-to-stand-alone-Israel-will-stand/
RépondreSupprimerBonjour
RépondreSupprimerDeux articles intéressants illustrant un vieux dicton africain
" si j'avance je meurs, si je recule je meurs, alors pourquoi reculer ? "
Il est vrai que je vis pas en Israël, donc je ne me reconnais pas le droit de conseiller avec le sang des autres
Mais une très grande partie de ma famille y vit
Amitiés
Max
http://thehill.com/opinion/dick-morris/234522-dick-morris-bibi-changes-the-debate
http://www.frontpagemag.com/2015/dgreenfield/Netanyahu-even-if-Israel-has-to-stand-alone-Israel-will-stand/
Je ne suis pas israélienne et je ne suis même pas juive, aussi je ne me sens absolument pas le droit de m'immiscer dans la politique de l'état d'Israël.
RépondreSupprimerCependant, et en dehors de toute considération de politique politicienne, quelle classe, ce Bibi ! Car si on le compare à notre...Non ! Finalement il vaut mieux pour tout le monde que j'en reste là !
Marianne,je suis de votre avis sauf que si moi aussi je vis en dehors d'Israël je suis Juif et les différentes prises de positions m'interpellent toujours et c'est mon moi qui me dit fait attention.
RépondreSupprimerJ'ai trouver son discours excellent,dommage que la politique politicienne vienne un peu gâcher la prestation !
L'article semble laisser supposer qu'il n'y avait que les Républicains à écouter Bibi et à l'applaudir. Or plus des deux tiers des Démocrates (sénat et chambre des représentants confondus) étaient présents et ont participé aux "standing ovations" et applaudissements. Ce qui n'a pas du tout le même impact car du coup, le Congrès peut empêcher l'accord d'être entériné.
RépondreSupprimerIsraël est toujours un élément essentiel de la politique américaine au Moyen-Orient, mais il n'est plus le seul. Les pays occidentaux, à commencer par les États-Unis, ont aujourd'hui besoin de l'Iran dans leur lutte contre l'organisation de l'État islamique et l'Iran a impérativement intérêt à desserrer l'étau des sanctions qui étranglent son peuple.
RépondreSupprimer@ Marianne,
RépondreSupprimerD'accord avec vous, Bibi a de la classe et va au bout de ses idées. Quant à Monsieur Hollande, c'est tout de même sous sa présidence qu'enfin on identifie les assassins de la rue des Rosiers... 32 ans après l'attentat.
Y aurait-il raison d'état pour que sous les gouvernements précédents ce dossier n'ait jamais abouti? À n'en pas douter la réponse est oui.
Mais ceci est un autre débat.
Cordialement
Véronique Allouche
en campagne électorale , bibi, se retrouve dans la cour des grands, il parade, il fait le beau.
RépondreSupprimerles autres vont dans la banlieue de beer sheva. il y a moins de projecteurs.
monsieur Obama rappelle la procédure: « ... je pense qu’il est important que chaque pays comprenne bien, dans sa relation avec les États-Unis que Washington a le souci de conduire sa propre politique».