LA HAINE, JUSQU’À QUAND ?
La chronique de André NAHUM
La chef de la diplomatie européenne favorable à la reconnaissance de la Palestine |
Alors que le Moyen-Orient est en flammes, que Sunnites et Chiites
s’entre-déchirent par leurs djihadistes
interposés, alors que les égorgeurs du Daesh et les terroristes du Hezbollah ne
se retrouvent que sur un seul objectif : la haine des Juifs et la destruction
d’Israël, la seule préoccupation de l’Europe et des socialistes français est la
reconnaissance urgente de l’État
palestinien.
Quel
État palestinien ?
Dirigeants palestiniens |
Un État dont on
ne sait pas encore qui le dominera, les modérés de l’OLP ou les
jusqu’au-boutistes du Hamas. Comme si,
sous l’effet d’une baguette magique la situation de la région s’améliorerait
immédiatement si Israël revenait sans négociations aux frontières de 1949. Erreur
de jugement ou candeur naïve de gens qui ne comprennent pas grand-chose à ces
problèmes ?
Nos dirigeants voient-ils les images d’un Hamas qui ouvertement ne
rêve que d’en découdre à nouveau avec l’État juif et qui a repris son
endoctrinement de la jeunesse et son réarmement comme si de rien n’était et
comme si sa population n’avait pas d’autres besoins plus urgents ?
Ont-ils vu
lundi dernier cet immense rassemblement à Beyrouth de ces milliers de personnes
venues entendre à l’occasion de l’Achoura, le Cheikh Nasrallah chef du
Hezbollah les haranguer à la manière d’Adolf Hitler pour leur promettre non pas
la prospérité et la paix ou en avenir meilleur, mais de détruire les villes et
les installations israéliennes avec les
dizaines de missiles à grande portée que lui fournit son patron iranien ?
Tunisie
démocratique
Dans cet
univers en proie à de telles convulsions, un pays, la Tunisie vient de se
distinguer par son désir de se construire
un avenir démocratique et moderne et devenir ainsi un modèle, un exemple
pour l’ensemble du monde arabo-musulman. Un regrettable incident en rapport
avec le philosophe français BHL, dont je ne connais exactement ni les tenants
ni les aboutissants, a pu donner
l’impression qu’il y a au sein d’une partie de sa population, un
sentiment antisémite et surtout antisioniste,
profondément ancré dans les viscères, que je n’ai pas connu au temps où
je vivais et j’exerçais dans ce pays.
Certes, les Tunisiens avec lesquels j’avais vécu en bonne
intelligence et en amitié, sont aujourd’hui ou morts ou très âgés et les
nouvelles générations ne connaissent rien des Juifs, ignorent jusqu’à leur
longue présence dans le pays et n’en ont que l’image déformée que leur
fournit une propagande venue d’ailleurs.
Les Juifs leur sont présentés sous l’étiquette de sionistes, insulte suprême, avec toute
la haine, toute l’opprobre et le mépris qui s’y attachent ; des gens qui
massacrent les enfants palestiniens, qui affament et bombardent les habitants
de Gaza, bref, des monstres ou des êtres diaboliques qui n’ont rien d’humain et
qu’il faut détruire. Or, les Juifs sont loin d’être ça. Israël est loin d’être ça.
Fin
des clichés
Il serait peut-être bon que nos amis tunisiens reviennent un peu
sur ces clichés injustes dont on leur a bourré le crâne. Pendant leurs
20 siècles de présence dans ce pays, les Juifs ont très largement contribué à
sa construction dans tous les domaines, il serait bon de le rappeler. Quant à
l’État d’Israël, ce n’est certainement pas une société sans défauts et on a
parfaitement le droit de le critiquer et de critiquer son gouvernement et ses initiatives parfois intempestives, mais
il faut aussi reconnaître tout ce qu’il a de positif et jeter un regard sur ce
qu’il a apporté et ce qu’il peut apporter au monde. Les jeunes générations
tunisiennes devraient se rendre compte de ce qu’il pourrait apporter aussi à leur
pays et, plutôt que de contribuer à propager la haine, devraient œuvrer à
promouvoir la paix dans l’intérêt de
tous.
L' état Palestinien est un paravent bien pratique pour dissimuler tous les échecs, les sous-évaluations et les incompétences de la plupart des dirigeants politiques en place. Tout autant ceux des pays arabo-musulmans que ceux des nations dites « démocratiques ».
RépondreSupprimerConcernant ces derniers, il s'agit essentiellement de masquer leur impuissance politique et militaire à présenter un ensemble uni et cohérent face à une offensive armée sanglante dont le seul credo est le rejet de toutes les valeurs morales qui régissent le monde libre. Mais, défendre des valeurs morales n'a jamais été un « casus belli » : à qui faire payer des dommages de guerre ?
Ils évaluent qu'ils protégeraient leurs propres pays des attentats et des menaces confirmées des Djihadistes, en présentant, donc, des gages de « non-islamophobie ». Avec le calcul qu'une fois ce nouvel État officialisé, le flou des frontières déplacera les lignes de front autour et en Israël, alors qu'actuellement la menace se dessine dans l'intérieur des pays exportateurs de djihadistes. Car ce sont les pays le plus exportateurs de djihadistes qui espèrent ainsi amadouer ce type de ressortissants.
Daladier et Chamberlain font école : car c'était exactement le même raisonnement qui avait conduit aux accords de Munich dont on connaît la suite.... Que la Tchécoslovaquie se débrouille !!!
Concernant les dirigeants de pays arabo-musulmans : la « cause » palestinienne est, pour eux, un gage de solidarité musulmane qui leur sert de prétexte pour faire passer au second plan la fragilité de leur pouvoir et la grogne populaire qui enfle. Comme si la création d'un État Palestinien leur fera baisser le coût de la vie et le taux de chômage. L'argument est que cette solidarité exige des sacrifices de cette population et que ceux qui s'y opposent se désolidarisent de la cause musulmane.
Mais si l’État Palestinien se crée et, qu'en même temps, le coût de la vie et le chômage ne baissent pas : ils n'auront plus d'arguments.
Donc, pour que ces dirigeants restent en place, et que leur population consente à de nouveaux sacrifices, il faut que « l'espoir » d'un État Palestinien ne reste qu'un espoir, faute de quoi, ils seront éjectés rapidement.
Il me semble qu'ils ne l'ont pas bien compris, ça.