JÉRUSALEM RÉUNIFIÉE : UN MYTHE
Par
Gérard AKOUN
Judaïques FM
Comment
ne pas être saisi d’horreur devant le déchaînement de violence qui s’est
produit, mardi matin, dans la synagogue Kehilat Yaakov de Har Nof, un quartier
de Jérusalem ouest. Deux Arabes palestiniens, armés d’une hache, d’un pistolet
et de couteaux, ont attaqué des hommes et des adolescents en train de prier. Quatre
d’entre eux sont mort, plusieurs sont blessés. Deux policiers, ameutés par le tumulte autour de
la synagogue ont abattu les terroristes, mais au cours de l’échange de tir qui
s’en suivit, un des deux policiers fut mortellement blessé.
Affrontement
religieux
Cette attaque, contre des fidèles dans une
synagogue, la plus meurtrière depuis qu’une vague de violences déferle sur
Jérusalem, va aggraver l’antagonisme entre Israéliens et Palestiniens. On
glisse, irrémédiablement, d’un affrontement national à un affrontement
religieux entre juifs et musulmans. La pire des choses qui pouvaient arriver
dans la région.
Ce ne sont pas, deux dirigeants
affaiblis dans leur propre camp, Mahmoud Abbas, surtout, et Benyamin Netanyahou,
qui vont pouvoir freiner cette descente vers l’irréparable. Ce dernier accuse
le Hamas, le djihad islamique, et d’autres groupuscules d’être à l’origine de ces attentats. Certes, ils ne les
revendiquent pas mais ils s’en réjouissent. Il accuse aussi Mahmoud Abbas de
jouer un double jeu, de soutenir en sous-main les violences, comme l’avait fait
en son temps Yasser Arafat avec la deuxième intifada.
Le chef de l’Autorité palestinienne a
condamné le massacre perpétré dans la synagogue. Ce n’est pas suffisant pour
Benyamin Netanyahou qui lui reproche d’avoir rajouté, dans sa condamnation, toutes
les violences d’où qu’elles viennent, donc celles, aussi, des extrémistes
juifs. Il lui reproche aussi d’avoir appelé les Arabes à défendre l’esplanade
des mosquées contre les juifs orthodoxes qui manifestent de plus en plus de
velléité d’aller prier sur le Mont du Temple. Il faut reconnaître que ni ces
velléités, ni l’appel de Mahmoud Abbas ne sont faits pour apaiser les esprits.
Entre le marteau et l’enclume
En fait Mahmoud Abbas est pris entre le
marteau et l’enclume, entre les Palestiniens qui lui reprochent de ne rien
obtenir par la négociation tout en continuant la coopération sécuritaire avec
Israël et les Israéliens dont la tâche principale semble être d’affaiblir en
permanence le seul dirigeant palestinien avec lequel il serait encore possible
d’aboutir à un accord de paix. Benyamin Netanyahou, quant à lui, est affaibli au
sein de sa coalition mais aussi au sein du Likoud, son souci principal est de
ne pas se laisser déborder sur sa droite.
Il renforce les mesures sécuritaires :
les arrestations de Palestiniens se
multiplient, les maisons des terroristes
sont ou vont être détruites, le nombre de policiers a augmenté, des check points ont été installés à l’entrée de certains villages palestiniens ;
mais comment empêcher un ou deux individus de s’armer ou d’utiliser leur
voiture pour tuer des Juifs. Un des deux assassins des fidèles en prière,
travaillait, dans une épicerie, à quelques mètres de la synagogue ;
comment le soupçonner de vouloir
commettre un attentat ? La répression ne suffira pas.
Quartier arabe de Jérusalem-Est |
Le
seul moyen d’éviter que se reproduisent de tels crimes serait de se couper de Jérusalem-Est,
d’abandonner cette fiction de la ville réunifiée dont les habitants qu’ils
soient juifs ou arabes bénéficieraient des mêmes droits. Certes, les Arabes ont
une carte d’identité israélienne, mais ce ne sont pas des citoyens israéliens.
Ils ne peuvent voter qu’aux élections municipales et les crédits pour le
développement de la partie Est de Jérusalem sont nettement inférieurs à ceux
accordés pour la partie Ouest de la ville.
Ce développement inégal ne fait
qu’augmenter les frustrations et le ressentiment des Palestiniens. La
séparation sera peut-être douloureuse d’un point de vue symbolique mais nous
savons tous que les Israéliens ne se rendent jamais dans la partie Est. La
tension baisserait, la sécurité des Israéliens serait mieux assurée, mais le
problème politique, ne nous voilons pas la face, resterait entier.
Mr Haccoun. Les israéliens, sont en majorité,refusent la partition de la ville.pour 2 raisons : Les quartiers juifs et arabes sont imbriqués les unes aux autres et d'autre part on fait confiance aux terroristes palestiniens pour roquer des attentats sans fin.Il est clair que ceux des palestiniens qui ne sont pas heureux et brandissent le drapeau palestiniens, peuvent rejoindre leurs frères en Cisjordanie ou à gaza.
RépondreSupprimerMr Akoun ,
RépondreSupprimerQuand on pretend faire des analyses de fond, il vaut mieux partir de donnees exactes
Ecrire ‘’deux dirigeants affaiblis dans leur propre camp, Mahmoud Abbas, surtout, et Benyamin Netanyahou,’’ est inexact pour le le second.
Comment peut on comparer un homme qui n a aucune legitimité depuis 6 ans et un autre qui s est impose dans son parlement elu democratiquement ?
Ecrire ‘’Le chef de l’Autorité palestinienne a condamné le massacre perpétré dans la synagogue.’’ est une fausse verité si je puis dire. Puisqu il y a été force par Kerry, qu aucun autre dirigeant palestinien ne l a fait, ni meme le grand mufti de Jerusalem, et que Leila Achraoui s y est categoriquement refusé a France info….
Lisez un peu Palwatch pour vous informer de la realité politique et mediatique palestinienne avant de faire des ‘’analyses’’.
‘’abandonner cette fiction de la ville réunifiée’’ dites vous en parlant de la partie est de Jerusalem. Un journaliste devrait connaitre la realité avant d en parler ; Vous devriez faire un tour a Jerusalem ou alors vous informer : vous apprendriez alors que les Juifs sont bien plus nombreux que les Arabes y compris dans la partie est .
A qui voulez vous ‘’abandonner’’ ces Juifs là ?
Gaza est une region arabo-arabe et donc qui, pour reprenbre votre langage; n est pas une ‘’fiction reunifiee’’ : cela a-t-il apporté la paix ?
Et apres ce qui s est passé cet été avec le’’ metro’’ de Gaza, vous croyez que les habitants juifs de Jerusalem seraient tranquilles si vous abandonniez cette partie de la ville ?
Vous devez sans doute habiter tres loin de Jerusalem ….
@ Jean-Pierre LLEDO
RépondreSupprimerContrairement à ce que vous semblez avoir lu, je n’ai pas mis en parallèle la légitimité de Mahmoud Abbas et celle de Benyamin Netanyahou. Celle du chef du gouvernement israélien est indiscutable, ce qui ne l’empêche pas d’être affaibli au sein de son parti et de sa coalition, au point de vouloir provoquer des élections anticipées. Trois de ses ministres dont deux proches de ses idées ont démissionné de leur poste.
« Fausse vérité » écrivez-vous propos de la condamnation par Mahmoud Abbas du massacre perpétré dans la synagogue. Forcé, dites-vous par John Kerry, l’essentiel est qu’elle ait été faite en arabe, donc sans double discours, un en anglais à l’intention des occidentaux et l’autres en arabe l’intention des palestiniens. De plus la coopération sécuritaire entre les forces de l’autorité palestinienne et Tsahal se poursuit en Cisjordanie, sans accroc majeur et cela aussi est essentiel.
Vous dites aussi que les juifs sont en plus grand nombre à Jérusalem est que les arabes, encore faudrait-il savoir où s’arrête, pour vous, Jérusalem est, quelles en sont les limites ? Mais il y a toujours prés de250 000 arabes palestiniens qui demeurent à Jérusalem, qui veulent y rester tout en étant totalement opposés à ce qu’ils considèrent comme une occupation. C’est, aussi, une donnée exacte, dont vous ne semblez pas vouloir tenir compte.
Les terroristes palestiniens n’ont même pas besoin de construire un « métro » comme à Gaza pour aller tuer des juifs dans Jérusalem, la ville étant réunifiée, ils peuvent y circuler en toute liberté. Je ne sais pas si vous vous rendez compte que vous avez là, une image grandeur nature de ce qui se passera lorsque Israël, faute d’avoir su, pu, voulu négocier la séparation, se sera transformé en État binational avec toutes les conséquences que cela comporte. Ce sera la fin du rêve sioniste, la fin d’un État juif.
Itzhak Rabin avait défini le chemin étroit de la négociation, il disait qu’il fallait poursuivre le processus de paix comme s’il n’y avait pas de terrorisme et lutter contre le terrorisme comme s’il n’y avait pas de processus de paix. Pour ses successeurs que sont Benyamin Netanyahou et Naftali Bennett, la poursuite du terrorisme qu’il faut autant que ce peut éradiquer sert d’alibi pour maintenir un statu quo mortifère.