DJIHADISTES : LA CAPITULATION OCCIDENTALE
Par Jacques BENILLOUCHE
copyright © Temps et Contretemps
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Calife djihadiste |
Au sein de l’islam, le djihadisme est un courant minoritaire aux côtés du fondamentalisme et du réformisme dont il se distingue beaucoup. Il rejette totalement la démocratie telle qu’elle est appliquée en Occident parce qu’il la juge impie et dépravée. Il prône le recours à la violence comme moyen de satisfaire des utopies auxquelles seuls des illuminés peuvent croire. Malgré l’orchestration réussie d’une certaine médiatisation, il représente une fraction minoritaire des musulmans mais il reste très actif. Mais à vouloir se polariser sur la seule dimension terroriste du djihadisme, on en revient à négliger la compréhension de ce phénomène nouveau qui concerne aussi bien les sunnites que les chiites.
Ordre islamique international
Les djihadistes chiites, faisant partie d’une communauté qui englobe 10% des musulmans, sont fondamentalement liés à l’État théocratique d’Iran. Ils n’ont pas à se battre pour l’avènement d’un État puisqu’ils l’ont déjà alors que les djihadistes sunnites poursuivent leur rêve de créer un État islamique sous la forme d’un califat global. Mais ils se retrouvent sur le même objectif consistant à instituer un «ordre islamique international» et sur l’obligation d’appliquer les prescriptions islamiques face à un système politique démocratique qui produit «des lois arbitraires issues du peuple». Les deux courants appliquent en commun un système de démocratie théologique à partir d’une lecture fermée et sélective du Coran.
En fait, nous ne sommes pas loin des totalitarismes du siècle dernier avec les théories communistes et nationales-socialistes. Cette parenté a d’ailleurs entraîné l’échec des révolutions arabes, dites de printemps, parce que les djihadistes, qui avaient noyauté les révolutionnaires, refusaient la démocratie réclamée par les musulmans au lendemain du départ des dictateurs. Les djihadistes se sont crédibilisés en avançant des arguments sur la nature autocratique des régimes arabes soutenus par l’Occident et issus de l’hégémonie occidentale en terre musulmane. Ils rejettent donc les sociétés démocratiques parce qu’ils croient à la dimension «absolue» de l’islam.
Révolution en Tunisie |
En fait, nous ne sommes pas loin des totalitarismes du siècle dernier avec les théories communistes et nationales-socialistes. Cette parenté a d’ailleurs entraîné l’échec des révolutions arabes, dites de printemps, parce que les djihadistes, qui avaient noyauté les révolutionnaires, refusaient la démocratie réclamée par les musulmans au lendemain du départ des dictateurs. Les djihadistes se sont crédibilisés en avançant des arguments sur la nature autocratique des régimes arabes soutenus par l’Occident et issus de l’hégémonie occidentale en terre musulmane. Ils rejettent donc les sociétés démocratiques parce qu’ils croient à la dimension «absolue» de l’islam.
L'enfer |
Ils fondent les fondements de l’islamisation des esprits sur la peur de
l’enfer. Leur démarche consiste alors à montrer qu'il est possible de la surmonter. Les prêcheurs
djihadistes exacerbent cette peur chez leurs ouailles en les menaçant de
l’enfer s’ils n’observent pas scrupuleusement les obligations et les interdits
de l’islam. Face à cette menace, ils interdisent la musique, ils séparent les
garçons des filles et ils récusent tout ce qui n’est pas islamiste.
Combat existentiel
Mais l’avènement brutal des
hordes djihadistes, qui mènent un combat existentiel, a
modifié profondément la donne. Une véritable guerre est livrée contre les
Occidentaux qui apparaissent aujourd’hui désarmés par naïveté, par crédulité,
par excès de tolérance et par rectitude politique. À ce train-là, l’Occident
est engagé à court terme vers une capitulation inexorable. Cependant les islamistes ne combattent pas
uniquement l’Occident mais surtout les musulmans modernistes qui s’opposent à
l’interprétation littérale du Coran.
Pour
réussir à s'imposer, ils procèdent par intimidation, dans les lieux où le savoir occidental est diffusé. Les professeurs chrétiens à l’étranger sont devenus leur cible privilégiée. Ils les intimident par des
pamphlets puis ensuite par la menace. Ils s'imposent systématiquement dans les milieux universitaires où ils réussissent à créer des salles de
prière, pour les transformer ensuite en mosquées. Ils recrutent parmi les étudiants, les plus
sensibles à leur dialectique et les plus capables de se joindre au djihad
violent parce qu’ils ne trouvent plus d’idéal motivant dans leur société moderne. Ils
les insèrent alors dans une structure hiérarchisée qui s’impose
progressivement pour que le pouvoir totalitaire se transmette de bas en haut.
Chaque niveau se voit confier un pouvoir absolu sur le niveau inférieur. Ce pouvoir étant exercé au nom d’Allah et de l’islam, il offre à celui qui
le détient une légitimité et une autorité incontestables.
La peur de l’enfer
La responsabilité des djihadistes
consiste à inculquer la peur de l’enfer à leurs adeptes et ils finissent par
convaincre qu’ils sont les seuls, avec ceux qui les appuient activement, à se trouver
à l’abri de la damnation. Ils défendent la cause d’Allah pour se préparer un chemin
direct vers le Paradis en devenant l’instrument du prophète : «Ce n’est pas vous qui les avez tués, c’est Allah qui les a tués (coran,
VIII. 17).» C’est pourquoi les meurtriers djihadistes se croient innocents de leurs
crimes de sang. Cela explique la facilité avec laquelle deux illuminés français
ont procédé à des égorgements inhumains puisqu’ils sont exonérés de toute sanction dès lors qu'ils agissaient par délégation d’Allah.
En fait les leaders djihadistes, dont la culture ne fait pas de doute, se sont
inspirés des débuts de l’islam. En retrouvant une époque similaire à celle qui
prévalait du temps de Mahomet, ils se bornent à appliquer sa stratégie. En
ce temps-là les tribus arabes étaient fragiles et retardées. L’islam avait
alors favorisé une unification qui leur a permis d’aller à la conquête du
monde. Par comparaison, les pays musulmans sont actuellement faibles. Les
djihadistes pensent que leur unification sous leur bannière pourrait les aider
à se lancer dans la conquête du monde industrialisé pour mieux le détruire. En s'appuyant constamment sur les textes, les islamistes se font un point
d’honneur de démontrer que leurs actions s’accordent parfaitement avec l’esprit
et la lettre du coran et des hadiths. La guerre sainte déclarée par Mahomet
constitue le prototype et l’exemple à suivre pour toutes les guerres saintes.
Djihadistes français |
Les djihadistes imposent
un processus d’endoctrinement aux recrues qui doivent ressembler à un musulman
du temps du prophète. Après quelques mois d’écoute des sermons belliqueux et de
lectures recommandées, la personnalité de la recrue est complétement
transformée. D’abord sur le plan physique la barbe est obligatoire. L’aspirant
djihadiste doit renoncer à tous les plaisirs et à ses pulsions sexuelles ;
il doit s’interdire de parler aux femmes et doit rejeter sa propre culture. Il
doit s’entourer d’un sentiment de supériorité morale pour affiner sa stature mais aussi pour s’éloigner de ses amis et de ses connaissances. Il se doit de s’isoler socialement pour ne pas être tenté de
quitter le cercle étroit de l’organisation islamique.
Déprogrammer un djihadiste
La
fanatisation, suite à un lavage de cerveau intensif, est tellement ancrée dans les esprits qu’il devient impossible de «déprogrammer»
un djihadiste prêt au sacrifice en tant que soldat d’Allah. Il est insensible à
la persuasion et à la raison ce qui lui fait accepter de mourir pour la
cause : «En vérité, Allah a acheté aux
croyants leurs personnes et leurs biens en échange du Paradis, en vue de
défendre Sa Cause : tuer et se faire tuer. Le paradis est la promesse d’Allah
pour eux» (Coran, 9:111»).
Désormais, les nouvelles recrues s’affranchissent des limites imposées par la nationalité et la langue ; ils se libèrent du contrôle des autorités religieuses de leur propre pays ; ils se laissent guider par la seule idéologie de l’islam salafiste. Ils sont aidés en cela par la doctrine de la prédestination qui imprègne le coran et les hadiths ; tout est décidé d’avance par Allah qui ne laisse aucune place au libre arbitre: «Rien ne nous arrivera, en dehors de ce qu’Allah a écrit pour nous» (Coran IX, 51), «Allah guide qui il veut et il égare qui il veut...» (Coran, XIV, 4). Il n’est donc pas nécessaire de choisir et d'innover, le Coran le fait pour eux.
Désormais, les nouvelles recrues s’affranchissent des limites imposées par la nationalité et la langue ; ils se libèrent du contrôle des autorités religieuses de leur propre pays ; ils se laissent guider par la seule idéologie de l’islam salafiste. Ils sont aidés en cela par la doctrine de la prédestination qui imprègne le coran et les hadiths ; tout est décidé d’avance par Allah qui ne laisse aucune place au libre arbitre: «Rien ne nous arrivera, en dehors de ce qu’Allah a écrit pour nous» (Coran IX, 51), «Allah guide qui il veut et il égare qui il veut...» (Coran, XIV, 4). Il n’est donc pas nécessaire de choisir et d'innover, le Coran le fait pour eux.
Les
djihadistes usent à la fois de la carotte et du bâton, de prosélytisme et d’excommunication.
Comme Mahomet, ils islamisent et convertissent massivement, par la force sinon la
mort est au bout du refus. Ils fustigent les musulmans qui vivent dans
l’ignorance de l’islam et qui deviennent leurs cibles prioritaires; cela
explique les assassinats massifs de musulmans par d'autres musulmans. Ils veulent que les musulmans se
plient scrupuleusement aux normes édictées par les textes fondateurs sinon ils
n’ont plus le droit de vivre. Ils ne supportent pas la critique des textes
islamiques qu’ils assimilent à une apostasie, passible de la peine de mort et
de la damnation éternelle.
Une élite musulmane
Paradoxalement,
les leaders djihadistes haïssent la civilisation occidentale alors qu’ils viennent en majorité des milieux aisés. C’est pourquoi un contre-sens subsiste faisant le lien entre djihadisme et pauvreté. Cela ne peut être autrement puisqu’il est
généreusement financé par des capitalistes et qu’il regroupe des gens faisant
partie des élites. Les djihadistes sont convaincus de l’existence d’une
profonde incompatibilité de l’islam avec la civilisation occidentale ; l’islam
ne peut se réformer sans s’autodétruire donc les djihadistes n’ont plus qu’une
seule option : la guerre totale contre l’Occident.
L’Arabie saoudite et l’Iran qui distribuent leurs
ressources inépuisables sont responsables de cette montée des djihadistes mais aucun
politicien occidental ne semble concerné. Pourtant les djihadistes privent de
nombreux jeunes musulmans de leur âme et ils retournent les communautés
occidentales contre eux. Ils refusent d'imaginer que la guerre civile sera déclenchée inexorablement lorsque
les musulmans voudront appliquer la charia dans les pays qui les accueillent.
Les politiciens qui ont l’œil fixé sur l’horizon de leur réélection, les journalistes qui évitent ou qui ont peur d’écrire la vérité, les pseudo-intellectuels qui sont atteint de cécité volontaire, s’entendent tous ensemble pour nier le problème. Les djihadistes savent qu’ils ne pourront continuer à exister que s’ils combattent la civilisation occidentale qui met un frein à leur expansion. Mais les Occidentaux refusent de voir la vérité en face, temporisent et feignent d’ignorer qu’une guerre leur a été déclarée. Alors pour échapper à leurs responsabilités, ils se déconnectent de la réalité sans se douter qu’ils sont totalement désarmés et qu'ils s’engagent vers une capitulation sans conditions.
Les politiciens qui ont l’œil fixé sur l’horizon de leur réélection, les journalistes qui évitent ou qui ont peur d’écrire la vérité, les pseudo-intellectuels qui sont atteint de cécité volontaire, s’entendent tous ensemble pour nier le problème. Les djihadistes savent qu’ils ne pourront continuer à exister que s’ils combattent la civilisation occidentale qui met un frein à leur expansion. Mais les Occidentaux refusent de voir la vérité en face, temporisent et feignent d’ignorer qu’une guerre leur a été déclarée. Alors pour échapper à leurs responsabilités, ils se déconnectent de la réalité sans se douter qu’ils sont totalement désarmés et qu'ils s’engagent vers une capitulation sans conditions.
c'est tellement vrais
RépondreSupprimerBravo, Jacques, excellent papier. Maintenant, il faudrait faire une article sur l'aveuglement occidental, et particulièrement israélien. La réalité infirme chaque jour que l'idéologie des droits de l'homme est désormais inopérante. Quand on est attaqué par une bande de loups, ce n'est pas en se répétant la Charte du respect dû aux animaux qu'on s'en sort. Or on a -- nous -- l'obligation de rester vivants. (YN)
RépondreSupprimerQuel vide cette idéologie perverse vient-elle combler chez les adolescents ?
RépondreSupprimerTrès bon papier. Bravo
RépondreSupprimerExcellent article.
RépondreSupprimerL'article bon mais je vous avoue que j'en ai marre de ces lasquards qui veulent tout flinguer en se référent à l'islam et l'occident est en train de se faire avoir en beauté,le plus grave c'est que les gens ont l'air de trouver ça bien !
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