LE HAMAS PERSISTE À VOULOIR PRÉPARER SA REVANCHE
Par Jacques BENILLOUCHE
copyright © Temps et Contretemps
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Djihad islamique à Gaza |
Alors que les Israéliens font tout pour faciliter un début de retour à la normale
avec Gaza, et que le chef d’État-Major de Tsahal, Benny Gantz, estime qu’il est
temps d’offrir de l’espoir aux Gazaouis, le Hamas, ou plutôt sa branche armée
des brigades Ezzedine Al-Qassam, songe toujours à une revanche militaire. Il
est vrai que l’accord signé avec le Fatah prévoit la prise de contrôle de la
bande par l’Autorité palestinienne et la mise à l’écart des brigades,
remplacées par 3.000 policiers de Cisjordanie. Les milices islamistes armées acceptent
donc difficilement d’être reléguées au second plan.
Détente temporaire
Israël joue pourtant la détente en autorisant
500 Gazaouis à se rendre à Jérusalem à l’occasion de l’Aïd Al-Adha, pendant trois
jours à compter du 5 octobre. Cela permettra certainement des retrouvailles
familiales. C'est la première fois qu'Israël délivre autant de
permis de visite à des Palestiniens, âgés de plus de 60 ans, depuis que le
Hamas a pris le pouvoir dans la bande en 2007.
Le premier ministre Rami Hamdallah a rencontré un haut fonctionnaire israélien pour mettre au point les modalités de levée de certaines restrictions durant les prochaines fêtes musulmanes. Ils ont également discuté de l’exportation vers la Cisjordanie de produits en provenance de Gaza ainsi que de la possibilité pour les jeunes d’étudier en Cisjordanie et à l’étranger. Il s’agit des premières mesures effectives, consécutives à l’accord de cessez-le-feu négocié le 26 août avec l’Égypte.
Rami Hamdallah |
Le premier ministre Rami Hamdallah a rencontré un haut fonctionnaire israélien pour mettre au point les modalités de levée de certaines restrictions durant les prochaines fêtes musulmanes. Ils ont également discuté de l’exportation vers la Cisjordanie de produits en provenance de Gaza ainsi que de la possibilité pour les jeunes d’étudier en Cisjordanie et à l’étranger. Il s’agit des premières mesures effectives, consécutives à l’accord de cessez-le-feu négocié le 26 août avec l’Égypte.
Mais les brigades Al-Qassam ne
renoncent en rien à leur volonté d’en découdre avec Tsahal. Ils se sont rendus
dans les principales moquées pour appeler les Palestiniens à s’engager dans la
nouvelle «armée populaire» en
formation, posant ainsi de sérieuses inquiétudes avec le Fatah qui est censé récupérer
le pouvoir administratif à Gaza.
Les modalités pour cette nouvelle armée ont été détaillées : formation des membres à l’utilisation d’armes légères dans les académies militaires de Gaza qui recevront toutes les candidatures des nouvelles recrues. Abu Jaafar, responsable d'Al-Qassam, a officiellement annoncé aux médias le 25 septembre que des milliers de jeunes de plus de 16 ans sont déjà en voie de formation car ils seront «indispensables dans la guerre future avec Israël».
Entrainement des nouvelles recrues |
Les modalités pour cette nouvelle armée ont été détaillées : formation des membres à l’utilisation d’armes légères dans les académies militaires de Gaza qui recevront toutes les candidatures des nouvelles recrues. Abu Jaafar, responsable d'Al-Qassam, a officiellement annoncé aux médias le 25 septembre que des milliers de jeunes de plus de 16 ans sont déjà en voie de formation car ils seront «indispensables dans la guerre future avec Israël».
Création d’une armée populaire
Cela devient une habitude dans la
région. On n’a pas fini une guerre qu’on songe déjà à la prochaine qui fera
encore plus de morts et encore plus de destructions. Le Hamas, qui ne nie pas
cette information, tente de tempérer les ardeurs des brigades : «Il ne s’agit pas à proprement parlé de la
création d’une armée au vrai sens du mot, mais l'idée est de compléter le
projet de formation des jeunes que l’ancien ministère de l'Éducation avait
lancé dans les écoles de Gaza. Le programme est destiné à des élèves du
secondaire qui participeront à des camps d'été chaque année.» Drôle de
ministère de l’éducation qui distribue des armes !
Brigades al-Qassam |
Le leader des brigades Al-Qassam anticipe
déjà la création d’un État indépendant car il estime que : «L'idée d'une armée populaire n'est pas
nouveau pour le Hamas. Elle avait déjà recueilli un large soutien
populaire durant les Intifada pour la résistance armée contre
l'occupation. Ce concept, qui va de pair avec la conscription dans les États
indépendants». Il ne se cache pas que la formation des conscrits pourrait
être plus poussée : «Al-Qassam est
la seule branche armée du Hamas, qui forme ses membres à utiliser différents
types d'armes lourdes. Ils sont même appris à lancer des roquettes et effectuer
des opérations de commandos, et ils font des exercices militaires difficiles».
On ne peut pas être plus clair sur les intentions véritables de membres qui
refusent toujours de désarmer.
Un défi à l'Autorité
Il s’agit d’un véritable défi lancé à
l’Autorité palestinienne qui devra confirmer sa mainmise sur Gaza car il s’agit,
ni plus ni moins, d’une préparation à la guérilla. Par ailleurs des questions
se posent sur cette formation d’«armée
populaire» qui absorbera un coût financier énorme et qui devra disposer
d’armes dont on ignore l’origine. La leçon de la guerre qui a vu des millions de dollars partir en fumée n'est pas encore assimilée.
Moussa Abou-Marzouk |
Moussa Abou Marzouk, directeur adjoint du
bureau politique du Hamas, reste sibyllin sur cette formation mais prétend que
les «Palestiniens vivent dans une société
résistante et ont donc besoin de la philosophie de la résistance pour les
protéger et défendre leur pays». L’OLP a déjà réagi négativement car «une telle mesure est susceptible d'affecter
la conciliation délicate, entre le Fatah et le Hamas dans la bande de Gaza. Le Fatah fait une
distinction entre les armes de la résistance légitime et cette armée populaire,
qui va nuire à la réconciliation». En fait il s’agit bien d’une mesure
initiée par les dirigeants politiques islamistes visant à confirmer la haute
main du Hamas sur l’avenir de la bande de Gaza en mettant le plus d’obstacles
face à l’arrivée du Fatah à Gaza.
Idéologie inchangée
En fait le Hamas est contraint de suivre
le mouvement dans une marche forcée depuis l’avènement de l’E.I. Il ne veut pas
être débordé par le Djihad et il se trouve contraint de composer avec lui. C'est à celui qui sera le plus extrémiste. Il
est jaloux de la forte popularité que connait le Djihad islamique, qui a
pourtant accepté la trêve mais qui n’a pas évolué dans son idéologie consistant
à récupérer la totalité de la «terre de
Palestine».
C’est à un concours de jésuitisme auquel sont conviés les différents clans à Gaza. Ainsi Khaled al-Batsh, un des responsables du Djihad islamique, a précisé que le mouvement s’est engagé à respecter le cessez-le-feu : «Nous nous sommes engagés à respecter le cessez-le-feu conclu sous les auspices de l’Égypte, tant qu’Israël le respecte de son côté». Mais il a confirmé par ailleurs «qu’il n’abandonnera pas son droit de résister».
C’est à un concours de jésuitisme auquel sont conviés les différents clans à Gaza. Ainsi Khaled al-Batsh, un des responsables du Djihad islamique, a précisé que le mouvement s’est engagé à respecter le cessez-le-feu : «Nous nous sommes engagés à respecter le cessez-le-feu conclu sous les auspices de l’Égypte, tant qu’Israël le respecte de son côté». Mais il a confirmé par ailleurs «qu’il n’abandonnera pas son droit de résister».
Il est cependant peu probable que le Djihad
modifie son idéologie en acceptant le principe d’un État basé sur les
frontières de 1967 : «Le Djihad islamique
estime avoir droit à toute la terre de Palestine». Il adopte en fait une
posture temporaire, de repli stratégique, puisque son responsable, Mohammed Al-Hindi, a déclaré le 11 septembre : «La décision de la guerre n’est pas dans les
mains d’un gouvernement ou d’une autorité. Tout le monde sait que nous ne
sommes pas un véritable État, que la bande de Gaza et la Cisjordanie sont
occupés et que l’ennemi est celui qui a commencé les hostilités». En fait
la trêve sert à réorganiser les troupes, à développer de nouvelles forces et
surtout à se réarmer. Le journal du Djihad islamique, Al-Istiqlal, reflète
clairement la position actuelle du mouvement dans des articles dénonçant
l’Autorité palestinienne à Ramallah et en particulier son président Mahmoud
Abbas. Mais il évite, pour assurer l’avenir, de critiquer ouvertement le Hamas bien
qu’il cherche à se démarque de lui.
Djihadistes de la brigade Al-Quods |
Mais le Djihad s’est bien vendu pendant la guerre. Malgré cet
accord avec le Hamas, la population de Gaza a le sentiment que le Djihad
islamique a montré plus de solidarité et de sympathie pour la douleur du
peuple, et qu’il était plus déterminé que les autres organisations pour mettre
fin à la guerre. Après la guerre, le soutien pour le Djihad islamique a
augmenté de 30,8%, et de 28,9% pour les Brigades Al-Qods, sa branche armée.
Le mouvement est devenu très populaire parce qu’il s’est montré plus cohérent, plus organisé et plus flexible que le Hamas. Il se targue d’avoir empêché Israël d’atteindre ses objectifs d’occuper Gaza, d’éradiquer les miliciens et de placer un gouvernement fantoche. Il estime que : «Le président Mahmoud Abbas était impliqué dans un accord avec un axe régional centré sur l’Arabie saoudite, l’Égypte, les Émirats arabes unis et la Jordanie, tandis que le mouvement Hamas opérait dans l’axe Doha-Ankara-Frères musulmans. Le Djihad islamique est sorti du lot avec un programme national qui est le sien».
Le mouvement est devenu très populaire parce qu’il s’est montré plus cohérent, plus organisé et plus flexible que le Hamas. Il se targue d’avoir empêché Israël d’atteindre ses objectifs d’occuper Gaza, d’éradiquer les miliciens et de placer un gouvernement fantoche. Il estime que : «Le président Mahmoud Abbas était impliqué dans un accord avec un axe régional centré sur l’Arabie saoudite, l’Égypte, les Émirats arabes unis et la Jordanie, tandis que le mouvement Hamas opérait dans l’axe Doha-Ankara-Frères musulmans. Le Djihad islamique est sorti du lot avec un programme national qui est le sien».
Sauf à souhaiter l’arrivée au pouvoir de
personnalités palestiniennes pragmatiques à Gaza, on ne peut rien exclure pour
l’avenir de la Bande.
Comme l'Etat islamique, le Hamas cherche à paralyser par la terreur et garantit les massacres; l'E.I. nous montre des égorgeurs, des massacres, des conversions massives et des femmes même enfants vendues comme esclaves. Il ne manque pas dans les récits bibliques de visions similaires. Les terroristes craignent la guerre imposée par drone, la meilleure réponse à la guérilla.
RépondreSupprimerLa décision de reconnaissance de la Palestine par la Suède dans les circonstances actuelles est monstrueuse.
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