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dimanche 3 novembre 2013

LE SYNDROME HOMELAND Par Jean SMIA



LE SYNDROME HOMELAND


Par Jean SMIA
copyright © Temps et Contretemps



Tout le monde connaît le syndrome de Stockholm qui développe une empathie, voire une sympathie, ou une contagion émotionnelle de la part des otages envers leurs geôliers. Or, à partir du fait que ce comportement existe, il serait anormal que les geôliers ne tentent pas de transformer cette empathie par une adhésion plus «activement agissante» : les méthodes d'endoctrinement et de lavage de cerveau paraissant parfaitement au point chez nombre de groupes fanatiques.

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Endoctrinement



Parmi le nombre d'otages libérés après rançon ces dix dernières années, si le syndrome de Stockholm apparaît au bout de quelques semaines, qu'en est-il des otages qui sont restés otages plusieurs années ? Et des tentatives d'endoctrinement. Lorsqu'ils sont libérés, après les sempiternelles photos de ministres brandissant leurs trophées et les messages aux familles se congratulant du «succès de nos négociateurs», on nous fait savoir que les ex-otages sont au préalable «débriefés».




Mais personne ne sait combien de temps ça dure ni en quoi ça consiste.   Administrativement l'identité de ces otages libérés est identique à celle des otages à libérer, mais leur personnalité et leur moi profond, est-il le même ? Comment s'assurer qu'il n'y a ni «retournement» ni endoctrinement ?

Marine Le Pen s'est étonnée de les voir encore en tenue d'otage après leur libération. Et, effectivement, toute la présentation des otages à la presse a été faite comme si on tenait absolument à les montrer en tenue de prisonniers, avec leurs barbes, sandales et foulards djihadistes, comme si l'ambassade de France n'avait pas les moyens de mettre à leur disposition des tenues civiles normales (jean, chemise, chaussures), ni de rasoirs. Comme s’il fallait faire ces images avant qu'ils ne se lavent, qu'ils ne soient auscultés par un médecin, et qu'ils ne mangent.

À moins que ce soit la volonté des otages de se faire photographier dans cette tenue, ce qui laisserait beaucoup à présumer de leurs traumatismes, et de leur état d’esprit,
Mais sinon, était-ce une exigence des ravisseurs ? Je n'ose imaginer que ce soit un «habillage» décidé par nos communicants.




4 commentaires:

  1. Les otages ne sont plus jamais les mêmes avant et après leur enlèvement. Puisse un jour voir leurs geôliers changer et simplement les libérer rapidement. »

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  2. Gérard AMSELLEM2 novembre 2013 à 10:18

    Merci pour ce debrief....l'explication à posteriori des familles sonne faux...ce serait en solidarité avec les autres otages...mon œil, ça ne tient pas...on leur a tendu un micro sur le tarmac, si ça avait été la justification de leur tenue, ils l'auraient fait savoir.

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  3. Bonne analyse comme souvent, pour ne pas dire toujours, je pense néanmoins que ce ne doit pas être facile ni pour les politiques qui seront toujours critiquer et pour les "libérés" car revenir chez soi après une si longue absence ne doit pas aller de soi !

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  4. Dans la prise d'otages, nous sommes tous pris en otages par les preneurs d'otage, du moment de leur enlèvement au moment de leur libération, vu que toute la négociation est secrète et que les tenants et les aboutissants ne nous sont que rarement dévoilés. La presse est tenue de rappeler qu'ils existent, mais ce faisant elle rappelle qu'il faut trouver une solution. Comme dans ces cas, il n'y a de solutions que difficiles et alambiquées, on peut dire que c'est une situation de "qui perd perd".

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