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samedi 18 mars 2023

Russie-Ukraine, le dessous des cartes par Francis MORITZ

 


RUSSIE-UKRAINE, LE DESSOUS DES CARTES


Par Francis MORITZ

En 2022 négociations Russo-Ukrainiennes

         On ne nous dit pas tout. En revanche, on ne se lasse pas d’évoquer la guerre de l’information et de la désinformation que se livrent les belligérants, leurs soutiens et les médias. Personne ne mentionne une autre forme de la désinformation : le mensonge par omission. Alors qui dit vrai, y a-t-il une seule vérité où, comme dans la pièce de Pirandello, à chacun sa vérité en deçà ou au-delà du Dniepr ? Ce qui s’est passé avant que n’éclate le conflit. De nombreuses sources ont rapporté que l'Occident a empêché une fin rapide de la guerre au printemps 2022. Des discussions sur un cessez-le-feu ou un accord de paix étaient en cours entre l'Ukraine et la Russie, et des progrès importants avaient été réalisés.


Michael von der Schulenburg ancien assistant secrétaire général de l'ONU


Toutefois, l'OTAN, en particulier la Grande-Bretagne, a objecté, empêchant ainsi la conclusion de l'accord. Les reportages des médias britanniques et ukrainiens, ainsi que les descriptions d'experts américano-russes et de l'ancien Premier ministre israélien Naftali Bennett, l’ont confirmé. Le président ukrainien Wolodymyr Zelensky a également appelé à un cessez-le-feu rapide, affirmant que l'Ukraine avait besoin de paix.

Israël actif médiateur

Le Premier ministre israélien Naftali Bennett a agi en tant que médiateur entre Moscou et Kiev pour mettre fin à la guerre. Lors d'un marathon de négociations, le président russe Vladimir Poutine et le président ukrainien Zelensky étaient prêts à faire des concessions pour parvenir à un cessez-le-feu. Cependant, les puissances occidentales ont mis fin aux négociations, empêchant ainsi la conclusion d'un accord de paix. L'OTAN a exigé que la Russie retire ses troupes et fasse taire ses armes avant même de nouvelles négociations, sans évoquer la possibilité d'une renonciation à l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN. Selon le diplomate Michael von der Schulenburg, ce fut un sabotage réussi des négociations de paix. La Russie a alors changé de stratégie en décidant d’occuper l’Ukraine pour empêcher son adhésion à l'OTAN et protéger son accès à la mer Noire. 

Selon plusieurs sources Boris Johnson était contre l’avis de certains Occidentaux, en particulier l'Allemagne et la France, qui étaient trop désireuses de parvenir à un accord. Ce qui l’aurait poussé à agir au moment où les négociations progressaient, selon le négociateur russe Wladimir Medinsky. Il aurait exigé que Kiev n'accepte un cessez-le-feu que lorsqu'il serait «militairement dans la position la plus forte possible».

Le vent semble tourner à Washington et Bruxelles

Le Wall Street Journal a publié récemment une analyse indiquant que l'Europe commence à penser que l'Ukraine ne pourra pas expulser les Russes de l'est de l'Ukraine et de la Crimée. Des responsables français ont déclaré que si la guerre se poursuivait à cette intensité, les pertes ukrainiennes deviendraient insupportables. Le président français Emmanuel Macron a déclaré au président Zelensky qu'il devait commencer à envisager des pourparlers de paix avec Moscou et prendre des décisions difficiles.

Le changement de narratif

Le président ukrainien Zelensky est considéré par beaucoup comme un héros qui s'oppose à Moscou au nom des «valeurs occidentales». C'est remarquable, puisque Zelensky a pris ses fonctions en promettant la réconciliation entre l'Ukraine et la minorité russophone de l'est. De médiateur, il s’est transformé en partisan de la ligne dure qui a contribué au déclenchement de la guerre

L'histoire récente donne l'impression que Zelensky a cédé aux pressions de l'extrême-droite ukrainienne et le manque de soutien américain. Washington a lancé Zelensky dans le conflit pour faire avancer ses propres intérêts géostratégiques.

Censuré par les médias

La bulle médiatique ne mentionne pas que Zelensky a été élu par une large majorité, avec un soutien financier massif de l'oligarque ukrainien et israélo-cypriote Igor Kolomoisky.

      Zelensky avait promis de ramener la paix dans le Donbass et a réellement essayé de le faire. Kolomoisky a été propriétaire de Privat, la plus grande banque du pays, où 20 millions d'Ukrainiens ont déposé leurs économies. En 2016, la Banque centrale découvre un trou de 5,5 millions de dollars, soupçonnant l'oligarque de détournements, la banque est nationalisée. La justice américaine engage alors des poursuites contre Kolomoisky. En 2019, propriétaire de 1+1, une chaîne de télévision très populaire, il propulse son humoriste vedette dans l'arène politique, un certain Wolodymyr Zelensky, qui sera élu président de l'Ukraine.

Oleksy Danilov Chef du Conseil de sécurité unkrainien


Les deux visages du président

Il y a deux Volodymyr Zelensky : celui que l'on connaît depuis l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, célébré par les médias occidentaux comme un héros et l'autre, moins connu qui existait avant le conflit de 2014. Après tout, les principaux médias allemands ont qualifié les Pandora papers de très corrompus alors que le «précédent» Zelensky n'était pas encore le mandataire des Occidentaux dans le conflit avec la Russie.

Plutôt que la victoire finale, recherche d’une solution pacifique

Le président ukrainien d’abord considéré comme un héros, est maintenant critiqué pour avoir adopté une ligne dure en politique et contribué à l'escalade de la guerre en Ukraine. Les médias occidentaux l’ont glorifié pour son opposition à Poutine au nom des «valeurs occidentales», mais ils ont négligé de mentionner qu'il a été élu avec le soutien financier de l'oligarque le plus riche d'Ukraine, et avait promis de ramener la paix dans le Donbass. En tant que président de confession juive et de langue maternelle russe, Zelensky avait lancé une mission de maintien de la paix pour la minorité russophone de l'est de l'Ukraine. Cependant, les forces ultra-nationalistes très puissantes et les «fascistes qui ont envahi le pays» s’y sont opposés. Les cercles d'influence étaient si puissants que, des écoliers aux personnes âgées, tous les Ukrainiens de l'Ouest ont été amenés à haïr les Ukrainiens d'origine russe. Zelensky n'aurait pu parvenir à une coexistence pacifique entre l'ouest et l'est que s'il avait été autorisé à négocier avec les représentants du Donbass, majoritairement russophone, et avec la Russie, comme il le souhaitait à l'origine.

Mais il dépendait du soutien de ses partisans à Washington, qui refusaient qu'il négocie avec la Russie. Cette position a renforcé les extrémistes qui ont déclaré qu'ils n'accepteraient qu'une «victoire finale». Ils ont également déclaré que Zelensky signerait son arrêt de mort s'il parlait à Poutine. Malgré les obstacles, Zelensky s'est rendu dans le Donbass en octobre 2019 pour faire campagne dans les zones tenues par les rebelles russophones, mais a été confronté à des membres du bataillon néonazi Azov opposés à la reddition. Rien n’y a fait.

L‘extrême-droite ukrainienne et les États-Unis ont empêché l'accord

Bien que Zelensky ait hésité à propos des accords de Minsk, il a poursuivi les pourparlers pour leur mise en œuvre. Cependant, l'extrême-droite a exprimé sa violente opposition, y compris lors de manifestations armées devant la présidence en août 2021, au cours desquelles au moins huit policiers ont été blessés. Les menaces de l'extrême-droite contre Zelensky ont clairement entravé un accord de paix qui aurait pu empêcher l'invasion russe. Deux semaines avant l'invasion, le New York Times notait que Zelensky prendrait des risques politiques extrêmes pour même envisager un accord de paix avec la Russie car son gouvernement était soutenu par des groupes d'extrême-droite qui pourraient le renverser s'il acceptait un accord qu'ils jugent trop favorable à Moscou.

Yuri Hudymenko


Yuri Hudymenko, chef du parti d'extrême-droite Axe démocrate, a menacé Zelensky d'un coup d'État en déclarant : «Si quelqu'un du gouvernement ukrainien essaie de signer un tel document, un million de personnes descendront dans la rue, et ce gouvernement cessera d'être un gouvernement». Un soldat ukrainien dans l'est du pays a également récemment fait une déclaration inquiétante, annonçant qu'il assassinerait tous les Ukrainiens de l'est nés en Russie dans le Donbass à la première occasion.

Le prix de la survie politique et physique

En résumé, Zelensky a abandonné son programme de paix pour se plier à une alliance avec l'extrême-droite, qui s'oppose à ce programme. Le chef de la sécurité ukrainienne Oleksy Danilov a déclaré que le respect des accords de Minsk provoquerait le chaos. Au moment des pourparlers finaux pour sauver ces accords, la résistance de Kiev aux négociations avec les séparatistes pro-russes était un obstacle clé. Zelensky n'avait pas d'autre choix que de s'allier à des extrémistes pour assurer sa survie politique et physique. Il n'est donc pas le seul à blâmer. Washington a également sa part de responsabilité en ayant pour objectif stratégique l'affaiblissement sans compromis de la Russie et, par conséquent, de l'Europe qui lui a allégrement emboité le pas. Dans l’intervalle, chaque jour qui passe fait des milliers de victimes innocentes.


 Zelensky en 2014 à la télévision :https://twitter.com/i/status/1523875279285932033

 Alina Lipp vidéo : https://vk.com/video-213298462_456239163

2 commentaires:

  1. Merci Monsieur Moritz pour cet article vraiment informatif qui éclaire ce conflit sous un angle différend de celui de la doxa en vigueur.En effet sauf erreur en Occident l'information relative au Zelensky numéro 1 -l'homme soucieux de négociations de paix dans le cadre dressé à Minsk- en contraste du Zelensky numéro 2- le résistant héroique partisan de la guerre à outrance en vue de faire plier la Russie- n'est pas mise en valeur pour ne pas dire est occultée totalement afin de laisser libre cours à une propagande guerrière pro-occidentale ou plutot pro Otan sous la houlette des intérets principalement américains.
    Mais l'influence de l'extreme droite ukrainienne à relents nazis si importante soit-elle n'aurait-elle pas pu etre limitée, voire encadrée par les Occidentaux s'ils l'avaient exigé, car seuls capables d'apporter l'aide militaire et financiére en cas de conflit?
    Or il semble que les pays gardiens des accords de Minsk-France et Allemagne- aient joué un double jeu vraisemblablement sous pression américaine en sous-estimant la Russie .
    Imaginer que la Russie allait s'effondrer sous le coup de sanctions financiéres (dixit le ministe Lemaire) combinées à un épuisement militaire rapide fut une grossière erreur que l'Otan (à présent plus circonspecte sur ses capacités sur le terrain)avec l'Ukraine à reconstuire vraisemblablement par les americains et les Allemands risque de payer trés chére tout autant que l'Alemagne et la France grands perdants sur le plan économique. Car ces erreurs stratégiques et économiques ne resteront pas sans conséquences dans un avenir pas si lointain.. Pour ma part il est incompréhensible, voire dramatique, que les Etats-Unis et l'Europe dans leur confrontation économique avec la Chine n'aient pas plutot envisagé sinon une alliance, au moins un resserrement des liens avec la Russie plus proche civilisationnellement de l'Europe et si riche en matiéres premiéres indispensables!

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  2. Je vois des infos francaises, et j'en suis sidere. Zelensky n'est pas juif, c'est une legende. Un de 2 grand-peres etait juif et s'etait marie a l'eglise avec une chretienne orthodoxe. Ses parents en ont fait de meme et Wolodimyr itou. Selon la Loi du Retour israelienne, il peut beneficier des droits si il emigre en Israel, mais ni sa femme ni ses enfants. Cette remarque constante sur son eventuelle judeite montre a quel point les Ukrainiens sont restes ferocement antisemites.
    Les sanctions contre la Russie ont, paradoxalement profite a l'economie russe. Les prix des energies ont augmente vertigineusement. Tout le monde en profite, sauf les Europeens. Et pour s'assurer ques les Europeens continuent de payer le prix fort les deux gazoducs de la Baltique ont ete conscienseusement sabotes.
    Et meme les Etats-Unis en profitent vendant leur gaz de schiste en proportion. Bref, l'Ukraine est la victime de la guerre economique entre la Chine, la Russie et l'Inde contre les Etaxts-Unis, et ces derniers, mettent la main sur l'Union Europeenne esperant la detruire une fois pour toute. D'ci a ce qu'ils demandent le remboursement aux taux et interets des frais du Plan Marshall et Europeens reviendront a la consommation de rutabagas.
    Et l'Ukraine dans tout ce bazar? Elle deviendra soit un pays occupe par la Russie, soit un pays devaste dont personne ne voudra entendre. Je ne plains pas les Ukrainiens, je les deteste meme, ils ont massacres 1,5 million de Juifs durant la Seconde Guerre Mondiale.

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