OPTION MILITAIRE AMÉRICANO-ISRAÉLIENNE CONTRE L’IRAN
Par Jacques BENILLOUCHE
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Robert Malley |
Cette déclaration menaçante fait suite à l’annonce
par l’Iran qu’il a réussi à enrichir son uranium à plus de 60% dans une
deuxième usine. Il s’agit de la dernière étape avant d’atteindre les 90% d’enrichissement
nécessaires pour créer une bombe atomique. Selon les experts, d’un point de vue
technique, l’essentiel est déjà fait.
Robert Malley n’a pas détaillé cette option
militaire mais vraisemblablement un bombardement des installations est envisagé.
Il faut rappeler que, déjà en avril 2021, l’un des deux sites nucléaires, celui
de Natanz avait été bombardé par l’armée israélienne. Comme c’est l’habitude en
matière sécuritaire, les responsables israéliens n’ont jamais confirmé cette
information. Cependant, le gouvernement israélien a toujours affirmé qu’il se
tiendrait prêt à empêcher militairement l’Iran d’acquérir la bombe mais la
nouveauté en la matière est l’annonce que les États-Unis se disent prêts à
intervenir eux-mêmes.
Bases américaines en Jordanie |
Plusieurs scénarios sont envisageables, en
particulier une opération conjointe avec les Israéliens. Les États-Unis
pourraient utiliser leurs avions bombardiers disponibles dans les sept bases
aériennes jordaniennes. Ce scénario est le plus plausible, confirmé par le
fait que Tsahal et l’armée américaine aient simulé des frappes sur l’Iran lors
d’un exercice aérien conjoint. Pour une fois, l’armée israélienne a dévoilé une
série de photos d’avions furtifs israéliens F-35 et F-15 en train de voler en
formation au-dessus d’Israël. Elle ne s’en cache pas : «ces exercices
sont un élément clé de la coopération stratégique croissante de nos deux armées
en réponse aux préoccupations communes au Moyen-Orient, en particulier celles
posées par l’Iran».
Exercice conjoint Israël-Etats-Unis |
La question technique reste de savoir s’il est
facile de bombarder les installations nucléaires iraniennes. La question reste
ouverte. L’Iran dispose de deux sites nucléaires d’enrichissement d’uranium. Le
premier, Fordo au sud de Téhéran, est un véritable bunker entièrement
souterrain enfoncé à dix mètres sous plusieurs couches de béton armé protégeant
les centrifugeuses. L’autre site, celui de Natanz au centre du pays avec ses
7.000 centrifugeuses, est lui aussi profondément enterré et protégé par des
défenses anti-aériennes. A priori, on pense qu’il semble difficile d’atteindre
des sites si profondément enfouis. Les experts militaires sont convaincus qu’il
s’agit d’une opération complexe mais totalement dans les cordes de l’armée
américaine qui a mis au point des bombes pénétrantes, anti-bunkers, de
plusieurs milliers de kilos pouvant atteindre ces sites enterrés.
L’attaque éventuelle se passerait en deux étapes,
d’abord supprimer toutes les défenses antiaériennes iraniennes et tous les
radars pour libérer le ciel. Ensuite, lancer l’aviation pour frapper les usines.
Mais en plus de ce scénario, Israël continue à organiser la destruction de ces
complexes de l’intérieur par les virus informatiques comme le fameux Stuxnet,
ou bien par l’élimination des savants iraniens capables de faire fonctionner
ces usines.
Il semble que les Américains aient choisi ce moment
parce que le régime iranien vacille et qu’il est en train de passer sous la
responsabilité des militaires, pire des Gardiens de la révolution capables de
tout pour garder le pouvoir. Il était donc nécessaire de leur lancer un avertissement.
Pour l’instant, il ne s’agit que d’une menace mais elle semble sérieuse de la
part d’un président américain que l’on jugeait sénile.
1) Libérer le ciel en supprimant les défenses anti-aériennes 2) Envoyer ensuite l'aviation pour bombarder les sites nucléaires iraniens : tout cela est logique. Mais si jamais ce plan s'exécute, l'Iran demandera aussitôt au Hezbollah d'inonder Israel de ses 150 000 missiles. Et ce sont les civils israéliens qui se retrouveront en première ligne. Ils ont pensé à ça nos stratèges ? Il faudra donc être capable de mener deux frappes : une en profondeur sur les sites iraniens, et une seconde en riposte préventive vers le Liban-Sud pour protéger nos civils. Que D.ieu nous protège !
RépondreSupprimerEn lisant cet article comment ne pas penser au désert des Tartares?
RépondreSupprimerOn parle, on menace depuis plus de 10 ans, le temps passe, et puis un jour l'attendu inattendu( ou l'inverse) se produit avec son cortège de :"je vous l'avais bien dit"!
Certes la précipitation de l'évènement peut être motivée par la réalisation cette fois concrète de cette fameuse bombe, mais qui sait si les américains n'ont pas aussi pour objectif non avoué de neutraliser l'envoi des drones par l'Iran à la Russie ou de neutraliser prématurement une envolée des couts du pétrole concoctée par alliance avec cette puissance pas moins impérialiste que celle des USA ?
Le pire à attendre n'est pas l'opération militaire en soi mais les conséquences sur l'approvisionnement pétrolier en cas d'embargo, de hausse des prix imposée de facto par l'Iran en complicité avec son nouvel allié.
De ce point de vue subsiste des inconnues qu'une opération militaire ne pourrait sans doute pas régler.
Et qui sait en cas d'aggravation de la situation économique mondiale provoquer un regain d'antisémitisme dirigé contre le meilleur des boucs émissaires? : Israel!
Comme s'en amusait Charlie-Hebdo voici quelques décennies : on vit une époque extraordinaire!
N'ont ils pas trop attendu pour agir ? l'Iran s'est beaucoup rapproché de la Russie depuis un certain temps ...
RépondreSupprimer@ bliahphillipe >> Vous écrivez :Le pire à attendre n'est pas l'opération militaire en soi mais les conséquences sur l'approvisionnement pétrolier en cas d'embargo, de hausse des prix.... Ceux qui résident en Israel risquent de payer très cher le prix d'une riposte venant de Liban sud. Beaucoup plus cher qu'une hausse des prix du brut. Mais peut-être n'habitez vous pas en Eretz.
RépondreSupprimerRobert Malley est fils d’un juif d’Egypte communiste
RépondreSupprimerLui même est anti-israélien
Je suis étonné de son revirement
Albert soued
La Russie est à l’aube d’un effondrement militaire complet. Pour ne pas dire économique à moyen terme. Pour devoir aller quémander des obus à la Corée du Nord et des drones à l’Iran, c’est stupéfiant !! Cela signifie que l’armée russe a été très surestimée et s’avère un tigre de papier. C’est un revirement géopolitique énorme que l’on vit actuellement en direct. Et plus la guerre se prolonge et plus la situation de l’armée russe s’aggrave. C’est donc pas la Russie qui viendra au secours de l’Iran, le cas échéant.
RépondreSupprimerIl ne faut pas vendre la peau de l'ours (russe) avant de l'avoir tuer. La Russie a reussi a envahir une partie de l'Ukraine tout en augmentant son PIB par la hausse consequence du prix des hydrocarbures. Pire meme, elle a reussit a commencer a detruire l'UE sans que celle-ci ne puisse veritablement riposter. Un Allemand, ou un Italien ou un Croate grelottant de froid les rendra plus facilement pro-russe.
RépondreSupprimerQuant a l'I ran, on la menace depuis au moins 15 ans. On a employe des moyens de tres faible intensite, ce qui n'a absolument rien donne de plus que l'augmentation vertigineuse de la future puissance nucleaire iranienne. Et je ne vois pas les USA se remettre en guerre dans une region qu'elle a recemment abondonne de la facon la plus honteuse qui soit.
Enfin, le gouvernement israelien actuel (et meme le precedent) n'ont jmais envisage une quelconque reponse du Hezbollah. La preuve: les civils sont restes vulnerables dans toutes leurs residences construites avant 1999!!!