Gardiens de la Révolution |
Notre tandem
associera probablement à la décision d’autres pays de l’UE. Il conviendra de
vérifier s’il y aura unanimité ou si certains s’abstiendront. La décision
interviendra dans le cadre d’une décision de politique de sécurité commune ou alors,
d’aucuns voudront jouer leur partition. Comme si on pouvait hésiter encore
devant les centaines de victimes. C’est sans doute trop tôt pour évoquer un
passage à la Cour Pénale Internationale, en l’absence de demandeurs. Chercher
l’erreur. Hélas, nous avons souvent des trous de mémoire. Dans le passé, la
bête immonde portait une chemise brune. De nos jours, elle a troqué la chemise
pour le turban.
Le processus de décision
La liste du terrorisme de l'U.E. apparait pour la
première fois en décembre 2001 après les attentats du 11 septembre aux
États-Unis. C'est un livre noir regroupant des individus, groupes et
entités liés au terrorisme. Il a été initialement créé comme document de
soutien à une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU adoptée quelques
semaines seulement après les attentats. L'objectif était d'identifier les
terroristes et leurs bailleurs de fonds pour les neutraliser et bloquer leur
financement. La suite montre qu’il subsiste de nombreux trous dans la raquette.
La liste
noire est mise à jour tous les six mois. Actuellement, cette liste
comprend 13 personnes et 21 groupes opérant à l'intérieur et à l'extérieur de
l'UE, impliqués dans tout ce qui touche au terrorisme. On peut s’étonner que
seules treize y figurent.
L’impact des décisions sur le
corps des Gardiens de la Révolution
Gardiens de la révolution |
Comment figure-t-on sur la liste
Une personne ou un groupe peuvent potentiellement
figurer sur la liste si une enquête a eu lieu ou des poursuites pour un acte
terroriste ou une tentative de terrorisme. Même dans les cas où les
enquêtes n'ont pas eu lieu, ces entités ou individus pourraient se retrouver
sur la liste.
Les États
membres de l’U.E. – ou des États tiers non-membres – proposent des individus ou
des organisations qui, selon eux, devraient être listés sur base de dossiers. Ensuite,
un groupe spécifique, le «Groupe de travail sur les mesures restrictives de
lutte contre le terrorisme» dénommé COMET, analyse les propositions pour les
valider le cas échéant.
On ne sait pas exactement qui compose la COMET, mais
si ce groupe décide de valider le dossier, il transmet sa recommandation au
Conseil européen, qui comprend tous les chefs d'État ou de gouvernement de l'UE
et deux membres supplémentaires : la cheffe de la Commission européenne -
Ursula von der Leyen - et le président du Conseil européen. Actuellement,
l'ancien Premier ministre belge Charles Michel. Outre ce processus de désignation,
si le Conseil de sécurité des Nations Unies a identifié une personne ou une
organisation comme étant lié au terrorisme, il est probable que son nom
figurera également sur la liste noire de l'UE.
Cas de
l’Iran, pays souverain membre de l’ONU
Interdire le Corps des Gardiens de la Révolution sera
une décision inédite – ce sera la première fois que l'UE classerait l'armée
d'un pays souverain comme organisation terroriste. Certains de ses membres
figurent déjà sur la liste, dont la Direction de la sécurité intérieure du
ministère iranien du renseignement et de la sécurité. Les sanctions déjà
imposées à l'Iran dans un paquet séparé lui seront appliquées. On peut aussi en
sortir, en demandant à être radié. Le processus passe par les États
membres ou des États non-membres présentant une proposition dûment motivée.
Des individus ou des organisations inscrites peuvent
contester leur inclusion. Le Hamas a poursuivi l'UE en 2014 pour l'avoir
répertorié comme organisation terroriste, arguant qu'il s'agit d'un
mouvement de résistance légitime. Le Tribunal de l'UE avait décidé de
le retirer car il avait conclu que le groupe avait été désigné sur la base de
reportages dans les médias (on est stupéfait de l’explication donnée
sérieusement par les responsables en charge) et non sur la base d'enquêtes
appropriées. Mais trois ans plus tard la décision fut annulée en 2017 par
la Cour de justice de l’U.E.
Que fait le parlement européen
Le parlement a voté à
une large majorité une résolution non contraignante pour ajouter le CGRI à la
liste du terrorisme et a appelé l'UE à «élargir sa liste de sanctions pour
couvrir tous les individus et entités - et les membres de leur famille» en
Iran qui sont responsables de violations des droits de l'homme. On ratisse
large mais sans forcer sur les détails. Un porte-parole du ministère allemand
des Affaires étrangères a déclaré que les ministres des Affaires étrangères de
l'UE réunis à Bruxelles devraient approuver de nouvelles sanctions visant les
membres du CGRI. L'Allemagne assure actuellement la présidence tournante
du Conseil européen. La résolution appelle également à des sanctions
supplémentaires contre l'Iran pour son rôle dans la fourniture d'armes à la
Russie.
Les réactions de l’U.E.
Les événements ont
mis un terme définitif à la négociation sur le nucléaire, au grand regret de
l’Allemagne et de la France qui avaient accepté beaucoup de concessions pour
renouveler l’accord. La première fondait énormément d’espoirs de reprendre pied
sur un marché potentiel, où elle a perdu un volume très important pour son
industrie avec un volume annuel inférieur à 2 milliards d’euros, derrière le
commerce allemand avec la Bosnie Herzégovine. Tandis que la France qui avait
plutôt ménagé l’Iran, pensait y retrouver sa place. Les plus grandes manœuvres
militaires américano-israéliennes dénommées Juniper Oak sont en cours. Ce n’est
pas le hasard.
Un autre son de cloche discordant au sein de l’UE
Déclaration
étrange : le Service européen pour l’action extérieure indique que classer
les Gardiens de la Révoltions comme organisation terroriste «n’est pas une
bonne idée car cela empêche de
progresser sur d’autres questions». Cet organisme «aide le Haut
représentant à mener la politique étrangère et de la sécurité de l’union».
Il gère les relations diplomatiques et les partenariats stratégiques avec les
pays non-membres de l’UE. Lu également sur le site : Exemples pratiques, consolider la
paix grâce à un soutien politique, garantir la sécurité, entretenir de bonnes
relations, contribuer … et promouvoir les droits de l’homme.
On est effaré de ces
déclarations et on doit se demander comment la main droite ignore à ce point ce
que fait la main gauche et qui est responsable de quoi. Mais se poser la
question n’est peut-être pas une bonne idée.
Deux éléments limitent les ardeurs des chers Européens :
RépondreSupprimer1)Le commerce,-monsieur Moritz en a fait état- les débouchés étant plus difficiles dans le cadre de la concurrence internationale. L'Europe n'est plus seule à dominer la scéne mondiale.
2) Le pétrole : Nul besoin de s'étendre sur la crise énergétique.
On peut supposer que l'UE attendra de voir comment le vent tourne pour se positionner, notamment en cas de changement hypothétique de régime en Iran.
Seuement à ce moment nous aurons droit à un concert médiatique "toni-truand" sur la violation des droits de l'homme de cet odieux régime.
Mais il n'est pas certain que la prudence en mode "sainte nitouche" de certains états européens produise nécessairement les meilleurs résultats au moment du partage des meilleurs morceaux.