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dimanche 18 septembre 2022

L'Iran évacue des sites syriens sous la pression israélienne

 

L’IRAN ÉVACUE DES SITES SYRIENS SOUS LA PRESSION ISRAÉLIENNE

Par Jacques BENILLOUCHE

Copyright © Temps et Contretemps

           

Présence iranienne en Syrie

          La décision de la Russie de rapatrier aux frontières d’Ukraine ses S-400, ses systèmes de défense antiaérienne et antimissile mobiles installés en Syrie, ont libéré le ciel syrien et permis à Israël de lancer des centaines de frappes contre des cibles iraniennes en Syrie. Des hangars de stockage de missiles à destination du Hezbollah ont été détruits et même des pistes d’atterrissage rendues hors d’usage pour empêcher de nouveaux arrivages.



carte des sites militaires syriens impliqués dans la fabrication de missiles avancés pour l’Iran,


La Russie a donc exigé que les milices iraniennes quittent leurs positions militaires près des villes syriennes de Hama et Tartous pour éviter les frappes aériennes israéliennes. La demande a été formulée lors d'une rencontre entre trois responsables russes et leurs homologues iraniens à l'aéroport militaire de Hama. Des officiers russes ont informé la partie iranienne de la nécessité d'évacuer le quartier général militaire iranien près du site du régiment 49, qui appartient aux forces du régime syrien.  Les officiers russes ont également exigé que les Iraniens évacuent un deuxième site militaire iranien dans la région de Hamidiya, au sud du gouvernorat de Tartous sur la côte syrienne.

Frappes à Hama


Cette décision est liée aux nombreuses frappes en Syrie qui ciblaient principalement des convois d'armes ou des magasins appartenant aux alliés iraniens.  En juin, Israël avait détruit l’aéroport international de Damas le mettant hors service pendant plusieurs semaines. Tsahal accusait les Iraniens d’utiliser des avions civils pour transporter de l’armement. Mais les services israéliens de renseignement précisent que les retrait a été très limité.  En plus de l’aéroport de Damas, l’aéroport civil d'Alep a lui-aussi été touché.

La pression russe est justifiée car plusieurs sites iraniens en Syrie se trouvent à proximité de bases russes. La Russie craint des pertes dans ses propres rangs avec la récente escalade des frappes aériennes israéliennes, d’autant que Moscou a beaucoup à faire avec ses propres problèmes de main-d'œuvre en raison des récents revers de l'invasion de l'Ukraine. L'Iran avait envoyé des milliers de miliciens et de mercenaires pour renforcer le régime de Damas lorsqu’un soulèvement avait menacé le régime de Bachar El-Assad. 

Généraux syriens


Israël affirme que la présence de l'Iran et du Hezbollah en Syrie constitue une menace existentielle pour le pays et qu'il est particulièrement préoccupé par les nombreuses usines de fabrication de roquettes dans le pays. Il confirme que l'Iran utilise la Syrie comme canal pour les livraisons d'armes au Hezbollah au Liban

Le ministre de la Défense, Benny Gantz, a diffusé une carte montrant dix usines iraniennes d’armement : «L'Iran a transformé le CERS [centre de recherche] en installations de production de missiles et d'armes de précision à moyenne et longue portée, fournis au Hezbollah et aux mandataires iraniens. En d'autres termes, il est devenu un autre front iranien - une usine d'armes stratégiques avancées».

Hezbollah en Syrie


Selon des informations sécuritaires, le président syrien Bachar el-Assad et le Premier ministre Yaïr Lapid sont en communication directe au sujet de la présence militaire iranienne en Syrie. Un haut responsable de la sécurité israélienne a confirmé que Lapid avait offert à Assad des garanties que les frappes israéliennes sur la Syrie ne viseraient pas les forces du régime, mais se concentreraient plutôt sur les milices soutenues par l'Iran. Ces affirmations font suite à une frappe aérienne israélienne ciblant les pistes de l'aéroport d'Alep et à une frappe similaire sur l'aéroport international de Damas en juin. Après les deux frappes, les médias israéliens ont déclaré qu'elles répondaient aux milices iraniennes qui tentaient de faire passer en contrebande des systèmes d'armes avancés par les deux aéroports. Israël avait réussi à contrecarrer «la grande majorité» des livraisons d'armes iraniennes à ses milices alliées en Syrie et que la présence iranienne en Syrie était désormais à un «niveau sans précédent».

Israël aurait effectué, dans la nuit du 17 septembre, une frappe aérienne sur l'aéroport international de Damas et d'autres positions au sud de la Capitale, tuant cinq soldats syriens. Téhéran persiste à adopter le transport aérien comme moyen le plus fiable pour acheminer du matériel militaire vers ses forces et ses alliés en Syrie, à la suite de perturbations des transferts terrestres. Les frappes israéliennes sur les aéroports civils et les installations militaires en Syrie nuisaient gravement au prestige et à la capacité du régime d'Assad à contrôler la Syrie, après avoir réussi à reprendre le contrôle de 70% du pays avec le soutien crucial des Russes. 

Frappe aéroport Damas


Si la Russie avait un intérêt stratégique à renforcer le contrôle du régime d'Assad sur la Syrie, Assad avait sous-estimé à quel point les dommages causés par la guerre en Ukraine avaient affaibli la capacité de la Russie à l'aider. La Russie n’est plus en mesure de dissuader Israël de mener des frappes en Syrie bien qu'elle les ait publiquement condamnées.

 

2 commentaires:

  1. Voilà un retournement bénéfique pour Israël ! comme quoi les difficultés russes en Ukraine ont du bon.
    Poutine a voulu "punir" Israël de son soutien des Ukrainiens (ces braves antisémites) et le boomerang lui revient en pleine face .
    L'impression donnée par les Russes est celle d'un tigre de papier . Gare à une réaction désespérée d'un Poutine acculé .

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  2. Alors l'Ukraine aurait reconquis 3,0000 km2 sur les 250,000 conquis par les Russes! Big deal!
    Les batteries anti-aeriennes russes en Syrie ne servaient a rien. Plus personne n'attaquait sauf Israel, et celui-ci se gardait bien de trop approcher les Russes.

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