Le corridor de Suwalki |
En Lituanie, la Bundeswehr se concentre sur un pays qui présente
un risque considérable d'escalade - vu sa situation géostratégique, très
largement accru par la propension incompréhensible de son gouvernement aux
provocations. La situation de ce pays se caractérise par le fait que sa
partie sud, ainsi que l'extrême nord-est du territoire polonais, séparent
l'enclave russe de Kaliningrad de la Biélorussie. La bande de terre
lituano-polonaise, le Couloir de Suwałki – en référence à une ville polonaise
qui s'y trouve, assure, seule, une continuité
territoriale entre les trois États baltes et les autres pays de
l'Otan (Pologne au premier chef). D’une longueur de
85 km, cette bande de terre dans le nord-est de la Pologne et le sud de la
Lituanie, est située à la plus petite distance entre l’enclave russe de
Kaliningrad et la Biélorussie vassalisée par Moscou. La distance entre
Kaliningrad et la Biélorussie est de 65,4 km à son point le plus étroit.
Pendant des années, les stratèges de l'OTAN ont travaillé à un
scénario selon lequel la Russie pourrait lancer une attaque contre les pays
baltes en mobilisant ses troupes de Biélorussie et de Kaliningrad via le
couloir de Suwałki, et ainsi isolerait la Lituanie, voire occuperait les
trois républiques baltes. Ces pays ne seraient, de facto, plus
défendables. La position actuelle lituanienne rend ce scénario plausible.
Il y a aussi un lien entre cette situation et la confrontation sino-américaine.
L’actuel gouvernement lituanien considère être investit d’une mission
particulière pour le compte des États-Unis et se croit sans doute protégé par
le double parapluie américain et celui de l’Otan. C’était avant l’invasion
russe de l’Ukraine. Depuis, s’appuyant sur la politique de sanctions décidée
par l’UE, sa propension aux provocations persiste. Déjà démontrée l'année
dernière lors d'un litige relatif à l'ouverture d'un bureau de représentation
taïwanais dans sa capitale Vilnius. Cet étrange incident est une
provocation délibérée sur ordre américain, car la Lituanie n’a pas de liens
économiques significatifs avec l'Asie. Les États-Unis ont lancé une campagne
visant à renforcer la position de Taiwan dans les instances internationales,
conforme à leur stratégie pour affaiblir la Chine et renforcer leur position
dans la zone Asie-Pacifique. À l'automne dernier, le gouvernement
lituanien – en étroite coordination avec les États-Unis – a préparé le terrain
pour que Taiwan ouvre un bureau de représentation.
Au lieu d’utiliser la formule existante partout
ailleurs «Taipei representative office» la Lituanie a sciemment choisi le nom Taïwan.
Ce qui s'explique uniquement si la Lituanie a accepté de jouer le rôle de pion
perturbateur sur ordre de Washington. Ce qui provoque un litige de plus
avec la Chine.
Taipei representative office |
Le blocus de Kaliningrad
La Lituanie s'est lancée frontalement dans le conflit avec la
Russie par la mise en place d’un blocus. Le 17 juin, les chemins de fer
lituaniens ont commencé à bloquer le transport de toutes les marchandises de Biélorussie
vers Kaliningrad, qui figurent sur les listes de sanctions de l'UE. La
Lituanie avait déjà fermé son espace aérien. Les Russes sont donc
contraints de faire un détour par Saint-Pétersbourg et la mer Baltique. La
Russie est obligée d'acheminer près de la moitié de ses marchandises, notamment
des matériaux de construction, des métaux, du ciment, par voie maritime jusqu'à
Kaliningrad. Au cours de l'année, le charbon et le pétrole s’ajouteront à
la liste. Moscou pointe le fait que le blocus violait les accords de 1994 et
2002 entre l'UE et la Russie permettant le libre transit des marchandises entre
Kaliningrad et le territoire de la Russie continentale et se réserve le droit
de riposter.
Lance missiles Iskander basé à Kaliningrad |
L’UE s’est tiré une balle de pied et a créé un dilemme. On sait
qu’elle était en pourparlers pour exempter Kaliningrad des sanctions, pour
autant que la Lituanie renonce à ses blocages, ce qui n’était pas le cas au départ.
C’est surréaliste quand on mesure l’énorme risque que ce petit pays fait courir
à toute l’Europe. Après avoir adopté sept paquets de sanctions, l’UE a dû «négocier»
avec la Lituanie pour qu’elle ne les applique pas ! Sauf à imaginer que le
parrain de Washington encourage sa position- totalement incompréhensible - car chacun sait qu’une fausse manœuvre
pourrait déclencher une riposte russe.
Troupes allemandes arrivant en Lituanie |
Devant ce double risque, depuis fin juin, la tension règne
au sein de l’UE à propos de Kaliningrad et des sanctions. La Commission
européenne a recherché un compromis avec la Lituanie. Ce qui est tout
simplement extraordinaire. Des responsables de l'UE, avec le soutien de
l'Allemagne, ont négocié avec la Lituanie pour suspendre l'interdiction de
transit, déclare un proche du dossier. Un compromis «devait être trouvé
pour le 10 juillet au plus tard»
Cependant, la Lituanie était encore réticente. «Les
sanctions doivent être appliquées. Aucune décision ne doit saper la
crédibilité et l'efficacité de la politique de sanctions de l'UE», déclarait
une porte-parole du ministère lituanien des Affaires étrangères. Les médiateurs
craignent toujours une escalade. Moscou pourrait utiliser la force pour créer
un couloir terrestre, car Kaliningrad est une terre «sacrée» pour
la Russie. Berlin a donc saisi la Commission Européenne. Finalement on a
suspendu les sanctions sur les livraisons par voie ferrée mais maintenues
celles par voie routière. Ce qui revient à énoncer qu’il y a sanctions et sanctions.
Comprenne qui pourra.
Nouvelle synagogue de Kaliningrad ex Koenigsberg |
D’autres dissensions apparaissent : l’Allemagne ne
reçoit plus que 20% du gaz russe comparé au passé et s’étonne. La Hongrie continue
à acheter du gaz. L’Espagne exige aussi des dérogations. Pour autant, la Commission
européenne refuse tout commentaire. Elle n'a même pas voulu confirmer les
pourparlers avec Vilnius. Cela montre à quel point l’UE présente des
failles majeures dans sa stratégie tant le sujet est explosif et, à ce rythme,
risque de se tirer une seconde balle dans l’autre pied, ce qui l’immobiliserait
face à la Russie qui poursuit son action. L’arme alimentaire est également utilisée,
car depuis 2014 les sanctions ont renforcé les capacités russes notamment la production
agricole.
Pendant que le lobby militaro industriel
international y trouve son compte,
Ce n'est pas la première fois que Poutine à fait
RépondreSupprimerallusion à la bombe nucléaire.
A la verite, je ne vois aucun inconvenient ce que les pays baltes soient conquis par la Russie. Je ne peux effacer de ma memoire la collaboration peline et entiere des pays baltes avec l'Allemagne nazie (de meme l'Ukraine). Hier, je consultais Wikipedia en anglais. Ls hsitoriens baltes sont passes a la revision: le nombre de Juifs extermines n'est qu'un dixieme des chiffres acceptes par gous les historiens occidentaux. Et comment font-ils ce tour de passe-passe: ils reduisent le nombre de residents juifs dans les pays baltes avant la 2e Guerre Mondiale. Il faut dire, a leur decharg, qu'ils sont a bonne ecole: les Polonais, les Slovaques et les Hongrois en font de meme.
RépondreSupprimerJ'espere que le territoire de Kaliningrad englobe les pays baltes, voire meme quelques portions de la Pologne.