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mardi 17 mai 2022

RadioJ-10 mai 2022 - Knesset, manœuvres militaires, terrorisme, Jordanie

 

RadioJ du 10 mai 2022

KNESSET, MANŒUVRES MILITAIRES, TERRORISME, JORDANIE


J. BENILLOUCHE au micro de Steve NADJAR

Steve NADJAR

          La Knesset a ouvert sa session d’été mais il est à craindre que les députés aillent beaucoup plus s’occuper de guérilla contre le gouvernement plutôt que de votes législatifs. L’opposition n’a qu’un seul objectif en tête, faire voter une motion de censure pour forcer à de nouvelles élections qui seront aussi stériles que les précédentes car le paysage politique a peu changé depuis une année. Netanyahou n’a pas désarmé et il continue à faire monter les enchères pour tenter de revenir au pouvoir. Plusieurs partis ne voient pas l’intérêt de nouvelles élections car ils risquent de laisser des plumes, voire de disparaitre de la Knesset ce qui poussent les députés à faire front commun.

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           Partie1/2




La coalition, forte de 59 députés avec le départ vers d’autres cieux de deux députés de Yamina, résiste car l’opposition n’arrive pas à trouver les 61 sièges pour renvoyer Naftali Bennett. En fait, les six députés de la liste arabe unifiée détiennent les clefs de l’avenir du gouvernement mais ils ne sont pas unanimes. Deux motions de censure ont été déposées mais elles ont échoué en raison des votes arabes. Ahmad Tibi et le leader Ayman Odeh ont voté contre, deux fois, tandis que les deux députés Yamina, Idit Silman et Amichai Chikli se sont absentés pendant le scrutin. Les députés Raam de Mansour Abbas, qui soutiennent le gouvernement sans y participer, ont préféré s’abstenir en quittant la Knesset au moment du vote mais n'ont pas joint leurs voix à celles de l'opposition.



Chef de l’opposition, Netanyahou est passé à l'attaque et c’est son rôle : «Ceux qui siègent au gouvernement avec des partisans du Hamas ne peuvent pas combattre le Hamas». Mais ce fut un coup d’épée dans l’eau car la Knesset a rejeté le 9 mai deux motions de censure présentées par les partis Likoud, Shass et Judaïsme unifié de la Torah. Les attentats terroristes étaient le fondement de ces motions. La déception était grande au Likoud face à ces échecs car il semblait acquis que les voix arabes allaient se joindre à lui. Écœuré par le comportement des Arabes, le député Likoud Dudi Amsalem n’a pas résisté à apostropher publiquement Ahmed Tibi : «Pourquoi as-tu voté contre ?». Simple réponse cinglante de Tibi : «Parce que c'est Bibi» .

Partie 2/2



On sent qu’une certaine rancune persiste entre le Likoud de Netanyahou et les partis arabes et que, bien que ces derniers n’approuvent pas la coalition, ils refusent cependant de mêler leurs voix à la droite. Le fidèle député Miki Zohar est d'ailleurs monté au créneau avec ses extravagances : «La liste commune soutient ce gouvernement, c'est une honte et une honte pour tous ceux qui y participent».

Il est certain qu’après avoir vu la coalition vaciller, Yaïr Lapid exultait : «Après toutes les pirouettes et les histoires, nous avons commencé la session d'été par une victoire». Les sionistes religieux ont été déçus par leur démarche vaine parce qu’ils n’arrivent pas à briser le plafond de verre. Bezalel Smotrich n’a pas manqué de réagir vertement : «Une autre ligne rouge a été effacée et un autre engagement s'est évaporé en peu de temps lorsque les membres de Yamina se sont appuyés sur des partisans terroristes de la Liste arabe unie qui ont soutenu le gouvernement dans la motion de censure. Depuis ce soir, l'existence politique de Shaked, Orbach, Saar et Elkin seront entre les mains du filet de sécurité d'Odeh et Tibi. Ils ont perdu toute honte». Comme a dit l’autre, tout ce qui est excessif…

Le gouvernement de Bennett dispose donc d’une période de répit sauf nouvelle aggravation de la situation qui peut s’enflammer à tout moment face à la vague d’arrestations lancées par Tsahal en Cisjordanie. Le gouvernement s’est montré ferme et non laxiste. Il a donné les mains libres à l’armée pour mettre fin à l’activité des personnes soupçonnées d'être impliquées dans des activités terroristes, notamment dans les villages de Kafin, Atil et la ville de Qalqilya. Les importantes forces de renfort des bataillons de combat épaulées par les commandos d’élite de Tsahal et de la police ont pour but de décourager d’autres terroristes, inspirés par le Hamas, à agir.

Des gens se rassemblent sur les lieux d'un attentat dans la ville d'Elad le 5 mai 2022


Par ailleurs de grandes manœuvres sont organisées, terrestres, aériennes et navales qui soulèvent des questions légitimes. Certaines rumeurs prétendent que Tsahal s’exerce pour une éventuelle opération contre l’Iran, si la situation l’exigeait. D’ailleurs, de hauts fonctionnaires militaires américains assistent auprès de Tsahal donnant ainsi une caution au gouvernement israélien. C’est aussi un moyen de forcer l’Iran à négocier sachant qu’il existe une épée de Damoclès pendue en permanence au-dessus de sa tête. Il s’agit aussi de décourager le Hezbollah si par malheur il prenait la décision d’envoyer ses missiles sur Israël. Contrairement à 2006, où les réservistes n’étaient pas prêts et où l’armée avait des lacunes, Benny Gantz veut démontrer que lui et son armée sont aujourd’hui en phase de préparation très élevée.

Face à la recrudescence des attentats dans les villes israéliennes, le gouvernement a envisagé la création d’une «garde nationale civile» qui devrait comprendre des volontaires civils et des soldats de réserve, y compris des officiers qui opèrent en Cisjordanie. Contrairement aux assertions de Netanyahou, le gouvernement peut difficilement être taxé de laxisme puisqu’il a mis de gros moyens en mobilisant rapidement. Naftali Bennett a chargé le conseil de sécurité nationale de présenter une proposition de création de la garde d'ici la fin du mois, en coordination avec le ministère de la sécurité intérieure. Pour lui : «Capturer les terroristes ne suffit pas. Nous sommes dans une nouvelle phase de la guerre contre le terrorisme. La tâche la plus prioritaire pour le gouvernement israélien est de restaurer la sécurité personnelle des citoyens d'Israël». Au cours des deux derniers mois, 18 civils et policiers israéliens ont été tués dans différentes attaques au couteau et par balle par des Palestiniens.  Au cours de la même période, au moins 27 Palestiniens ont été tués par les forces de sécurité.

Discours de Yahia Sinwar


Israël veut étouffer dans l’œuf les appels à la violence du Hamas qui joue un double jeu, en imposant le calme à Gaza pour continuer à envoyer ses 20.000 ouvriers travailler en Israël, alors qu’il pousse les jeunes de Cisjordanie à affronter la mort. Par ailleurs, la Jordanie a intensifié ses efforts pour pousser Israël à maintenir le statu quo historique de la mosquée Al Aqsa et à éviter des affrontements violents qui pourraient menacer un conflit plus large. Les responsables jordaniens ont déclaré que la Jordanie avait informé Washington qu'elle était prête à discuter de la question avec Israël après la fin du mois sacré du Ramadan. L'objectif serait d'identifier les mesures qu'Israël pourrait prendre pour ramener les conditions à la mosquée à celles d'il y a 22 ans car la Jordanie accuse Israël d'avoir progressivement modifié les restrictions sur le culte à la mosquée depuis 2000. La mosquée Al-Aqsa est devenue une poudrière pour l'antagonisme israélo-arabe.

Fidèles à Al-Aqsa


La Jordanie, dont la famille dirigeante hachémite a la garde des sites musulmans et chrétiens de Jérusalem, affirme que depuis 2000, Israël a sapé une tradition séculaire selon laquelle les non-musulmans ne prient pas dans l'enceinte de la mosquée. Amman a déclaré à Washington qu'Israël devrait mettre fin aux restrictions sur le personnel de l'administration religieuse jordanienne du Waqf et la laisser gérer toutes les visites de non-musulmans et empêcher leur culte. Israël dément les accusations de la Jordanie et des États arabes selon lesquelles il aurait tenté de modifier le statu quo des lieux saints musulmans dans la vieille ville de Jérusalem. Il indique également qu'il applique une interdiction de longue date de la prière juive dans l'enceinte. La Jordanie affirme qu'Israël restreint l'accès des fidèles musulmans et ne restreint pas les nationalistes israéliens d'extrême droite dont les rituels profanent le lieu saint. Pourtant Israël avait interdit les visites des non-musulmans jusqu'à la fin du Ramadan.

Leaders du Waqf


La police a accepté la demande de la Jordanie d'augmenter le pouvoir du Waqf sur le mont du Temple. Le gouvernement avait refusé il y a un mois la requête de la Jordanie pour augmenter de 50 le nombre de représentants du Waqf présents à Al-Aqsa. En fait, six gardes du Waqf soutenus par le Hamas ont été retirés du mont du Temple et 12 nouveaux membres du Waqf les ont remplacés selon les normes existantes. Israël a précisé que «toutes les décisions concernant le mont du Temple seront prises par le gouvernement israélien en respectant la souveraineté israélienne, la liberté de culte et la sécurité. Elles ne seront aucunement prises en fonction de facteurs politiques».

1 commentaire:

  1. Avec ces histoires orchestrees par tous les extremistes juifs arabes, on ne peut que saluer la decision historique de Dayan. Imaginez le Mont du Temple dans les mains israeliennes et les masses juives danser sur le Mont du Temple a la grande rage musulmane.

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