ENTRE DEUX TOURS : UNE FRANCE EN VOIE DE LIBANISATION ?
Chronique d’un papy flingueur Albert NACCACHE
Jean-Luc Mélechon à Marseille |
Chez les musulmans, la tentation Mélenchon
Dans une «grille de synthèse des positionnements» de six candidats
(sur les 12 en lice) «en matière d'islamophobie» publiée mercredi 6
avril par le Collectif contre l'islamophobie en Europe (CCIE), héritier de l'ex-CCIF, Jean-Luc Mélenchon
coche à toutes les cases. Des imams et des personnalités islamistes ont appelé
explicitement à voter pour le candidat insoumis : «Nous, imams et
prédicateurs, appelons les citoyens français de confession musulmane à voter
dès le premier tour pour le moins pire des candidats à cette élection
présidentielle : Jean-Luc Mélenchon. Il est le seul à avoir abordé la
question de la liberté des musulmans et la défense de leur droit».
En 2017, 37% des électeurs musulmans avaient voté pour
Jean-Luc Mélenchon. Pour la présidentielle 2022 : 69% des
électeurs musulmans ont voté pour Jean-Luc Mélenchon au 1er tour (+32 points
par rapport à 2017). Pour Oumma.com du 11 avril 2022 : «Jean-Luc
Mélenchon peut toutefois s’enorgueillir d’avoir suscité un fort engouement
électoral, des couches populaires et de la jeunesse, autour de sa candidature».
Un Oumma.com très hostile à Emmanuel Macron qui est traité d’oligarque : «Un
oligarque dont le mandat, entre autres souillures, aura été entaché par son
mépris du peuple français, la violente répression d’État, sans précédent,
contre les Gilets Jaunes, sa gestion calamiteuse du covid, le tout émaillé de
mensonges éhontés, sans parler de son lien indéfectible avec Israël,
au point de proclamer, lors du dernier dîner ultra-communautaire du Crif, par
la voix de son Premier ministre, que «Jérusalem est la capitale d’Israël».
Pour le second tour, une responsabilité
historique
Selon différentes enquêtes d’opinion Emmanuel Macron ne pourrait l’emporter
qu’avec 51% à 54% des voix – des estimations à envisager avec précaution, à une
semaine du scrutin qui présente de nombreuses inconnues. Dans son éditorial du 11 avril Jérôme Fenoglio Directeur du Monde
avertit : «La présence, une nouvelle fois, de l’extrême-droite au
second tour de l’élection présidentielle exige d’Emmanuel Macron qu’il
réussisse en quinze jours à endiguer un péril que le quinquennat qui s’achève a
été impuissant à faire refluer, …. Cela place le président sortant face à une
responsabilité historique : réussir à endiguer un péril que le quinquennat
qui s’achève a été impuissant à faire refluer».
Marine le Pen
peut-elle l’emporter ?
Le «tout
sauf Macron» peut-il faire triompher Le Pen ? «Nous y voilà. En effet,
on atteint là, me semble-t-il, le sommet de l’absurdité. L’attachement de
certains à une politique de gauche les mène manifestement à ne plus faire la
différence entre droite et extrême-droite, les englobant dans un même rejet» Vincent
Cespedes, Philosophe
Les trois France, ou le pays déchiré
« Elles émergent, scrutin après scrutin, dans le décompte des
bulletins de vote. Elles s’imposent peu à peu sans mot dire. Les trois France
structurent la population hexagonale en trois catégories. Hermétiques l’une à
l’autre, étrangères dans les mêmes frontières, ces trois France se partagent
pour la première fois très clairement les bulletins de vote des Français dans
une élection présidentielle.
La première France, c’est celle des
grandes villes et des quartiers opulents. La France des cadres d’entreprises
multinationales, sécurisés, bien rémunérés, bien logés, néglige les frontières
qu’elle franchit allègrement pour travailler, envoyer ses enfants en stages de
langue ou partir en vacances. Le monde occidental et son capitalisme déraciné
lui vont comme une moufle. Elle s’étend vers ceux, parmi les plus de 65 ans,
qui partagent le souci d’une France tranquille, où la valeur cardinale a le
mérite de la simplicité : c’est celle de l’argent, du bas de laine, de la
sécurité financière…
Une deuxième France, objet du mépris de la
première, tente de survivre dans ce qui forme les trois quarts du territoire
français. C’est la France périphérique du démographe Christophe Guilly, celle
des petites et moyennes villes de province, des artisans, ouvriers, employés,
fonctionnaires, des patrons et employés de PME. Celle qui se lève tôt, se couche
tard, paye les traites de son pavillon, voit partir la Poste et l’hôpital et
affronte les taxes, les amendes et les persécutions tatillonnes du fisc. Celle
qui aime ses paysages, ses vieilles pierres, ses traditions parce que c’est son
patrimoine.
Enfin, une troisième France vit sa vie loin des
deux premières : la France des banlieues saturées d’immigration a ses
territoires à part, s’organise autour de ses mosquées, s’habille distinctement,
aspire les subventions du ministère de la Ville et entretient sa propre
économie, légale ou non. L’été, elle ne voyage pas en Grèce ou aux États-Unis
comme la première, ne fait pas de camping ou ne part pas en résidence
secondaire comme la première, elle repart dans son pays d’origine où elle
suscite l’envie de la famille restée sur place. La première ne croit
qu’en l’argent, la seconde France a encore des restes de catholicisme au moins
son dépôt culturel, la troisième se rattache majoritairement à l’islam. Cette
troisième France, à nouveau, ne croise jamais ni la première ni la seconde. Elle
a voté Mélenchon (22 %), en masse, recrute à pleines brassées parmi les jeunes
de toutes origines, séduit l'immigration et explose au rythme fou des nouvelles
arrivées comme du taux de natalité des ménages d'origine étrangère, très
supérieur aux deux autres France. La dynamique de croissance est
incontestablement de son côté. Elle sait que, si rien n’est fait, elle
l’emportera. Ces trois France, pour l’essentiel, habitent des zones distinctes, ne se
connaissent pas, ne se côtoient pas, ne se parlent pas, ne se comprennent pas,
vivent et votent différemment. Elles portent en germe les batailles et le
paysage politique de demain. La France, héritière d’un grand passé, a sans
doute devant elle l’un des plus grands défis qu’elle n’ait jamais relevés. [2]
Un risque de libanisation
«En cas de victoire, La
candidate d'extrême droite nous promet une France marginalisée, méprisée de ses
partenaires, n'ayant d'autre perspective que de se mettre à la botte de la
Russie ou de la Chine » [3] Une victoire de Marine le Pen nous
plongerait dans l’inconnu. Son programme économique et politique provoquerait un
déclassement de la France, une explosion des déficits publics, une augmentation
des taux d’intérêt et à terme, un appauvrissement général et un risque de
montée des violences. Et pour conclure, dans son billet de blog du 13 avr. 2022 «Faire face à la catastrophe» Edwy Plenel écrit en citant Walter Benjamin : «La catastrophe, c’est
que tout continue comme avant».
Puis il poursuit «Nous y sommes, de nouveau. Comment rompre ce cycle
infernal de la répétition monotone, déprimante et démobilisatrice, d’un présent
devenu monstrueux tant il entrave l’avenir et interdit le rêve ? … La réponse
ne viendra pas d’un sommet illusoire, d’avant-gardes autoproclamées, d’experts
prétendus ou de gouvernants discrédités, mais du mouvement de la société
elle-même».
[1] Didier Maïsto ancien président de Sud Radio et soutien de
Jean-Luc Mélenchon
[2] bvoltaire.fr/présidentielle-les-trois-France-ou-le-pays-déchiré Marc Baudriller- 11
avril 2022
[3] Lucie Robequain Les Echos.
Bravo de citer comme exemple cet islamo gauchiste notoire Edwy Plenel
RépondreSupprimerQuel exemple que cet islamo gauchiste notoire d'Edwy Plenel !
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