Arabes à Jérusalem |
Les bonnes résolutions, c’est maintenant !! Ses
deux amis, venus par surprise se faire offrir un café, ne lui laissaient pas le
temps de la discussion posée, lente, apaisée, qu’il prévoyait d’entamer. Sur sa
remarque que janvier n’en n’était qu’aux deux-tiers de sa durée, le pédiatre
leva les yeux au ciel. Il ne s’agit pas de ça, mon vieux. Il s’agit de répertorier
et de décider ce qui doit être fait «maintenant» - Tout de suite ? –
Maintenant. Décider maintenant de ce qui doit être fait en 2022. Jonathan,
sonné, s’aventura à demander, faiblement, Et vous savez maintenant, ce qui doit
être fait en 2022 ? Compréhensifs, légèrement condescendants,
visiblement heureux de leur effet de surprise, les deux invités lui conseillèrent
de siroter son café en les écoutant sagement.
Enfant au travail |
Le massif directeur de travaux secoua ses larges épaules et ouvrit
la démonstration. En indiquant commencer par le «maintenant-maintenant».
Ce que Jonathan répéta doucement : Le maintenant-maintenant. Bien sûr !!
Pour entendre, yeux écarquillés et oreilles grandes ouvertes, la suite
impitoyable de la démonstration.
C’est maintenant tout de suite, que le gouvernement israélien
doit oser sauter le Rubicon. Provoquer une réunion avec les Palestiniens. Deux
responsables politiques de chaque camp, pas plus. Des experts des deux côtés,
de l’économie, l’agriculture, l’éducation, la santé, la sécurité, la
technologie. En deuxième rang seulement, un ensemble de conseillers européens,
onusiens, américains, russes, des Emirats. Objectif : «arrêter les
conneries». Etablir un plan d’un an de sortie du conflit, privilégiant autant
l’apprentissage de l’autre, les conditions sociales, l’avenir éducatif et
économique des jeunes, la création d’associations que les dimensions politiques,
cohabitation, accords sécuritaires, transition, support international. L’Europe doit devenir adulte. Seule
alternative sur l’échiquier mondial, pour assurer une place aux États-nation
qui la composent, face aux grands blocs de puissance. Une évidence que trois
conditions doivent imposer. La généralisation du principe de subsidiarité. Qui rassurera
les États membres sur la préservation de leur liberté. La limitation aux
essentiels du rôle des instances européennes et la simplification de leur
fonctionnement. Un effort constant d’explication, de participation, de
promotion auprès de la population européenne.
L’ONU doit retrouver sa vocation originelle. Sous son égide, les Grands,
USA, Chine, Russie, Europe, doivent participer à une séance imposée, sans limite
de temps, de «recomposition du nouveau monde» : s’écouter
mutuellement, concevoir une solution rationnelle, équilibrée, aux confrontations
déclarées ou latentes entre elles -Ukraine, Taïwan, Iran – coopérer dans les
dossiers phares communs, conquête de l’espace, cyber régulation, politique
sanitaire, recherche scientifique, lutte climatique et environnementale, droits
de l’homme. Condition : ne libérer les participants qu’à la sortie d’une
fumée blanche.
Le pédiatre, déplia, lui, sa grande carcasse, se leva de son
fauteuil pour, sans répit, sans laisser Jonathan reprendre ses pauvres esprits,
passer au deuxième temps de l’implacable exposé. C’est maintenant, un peu plus
tard, que l’ONU, passera au volet humanitaire et social mondial. Revigoré
par la résurgence de sa vocation de responsable des équilibres politiques
mondiaux, l’Organisation initiera un projet dans l’autre champ de sa responsabilité.
Dans un premier volet à travers une consultation panoramique des experts,
savants, praticiens de tous secteurs pour répertorier, confronter, harmoniser
les solutions de résorption de la faim dans le monde, d’interdiction et arrêt
obligatoire du travail des enfants, pour optimiser le mouvement de libération
de la femme. Dans un deuxième volet, mais toujours dans le ‘’maintenant’’, un
programme de mise en œuvre, précis, accepté, doit être défini. Dans un délai le
plus court possible, de deux à trois ans.
Pour rester dans la dynamique du ‘’maintenant’’, les citoyens se
libèreront de la dictature du politique. Le récit historique, le cycle infernal
des guerres, le phénomène de starification du politique par la médiatisation
mondialisée, ont inexorablement hypertrophié le règne quasi exclusif de la
politique sur la vie publique. Il suffit que les citoyens s’y opposent pour
s’en libérer. Aussi simple que ça. Pour se débarrasser de l’aveuglement
idéologique conduisant à la théorie du «grand remplacement». Au contraire
pour optimiser en l’organisant le mouvement irrépressible des migrations dans
un monde irrésistiblement, et heureusement, ouvert. Pour repenser, à la lumière
des évolutions technologiques, des modes de production et distribution, la relation
des hommes et femmes au travail, aux entreprises. Pour éduquer, responsabiliser,
moraliser l’usage des moyens illimités de communication, d’expression, plutôt
que de s’abandonner à une régulation étatique, infantilisante et peu efficace.
Comme la vanne du ‘’maintenant’’ semblait se fermer sur
cette dernière intervention, Jonathan salua la performance par un «Maintenant,
vous m’avez mis ko assis». Qui généra un large sourire de satisfaction de
ses deux invités. A la question de savoir s’ils avaient préparé leur coup
depuis longtemps, le long Mickaël précisa, pédiatrement, que
l’accouchement avait été précipité par une forte envie de café. Précision qui
se compléta d’une recommandation de changer de marque, car il était possible de
trouver mieux. Ce qui amena Jonathan à une promesse de leur offrir un grand bol
d’eau chaude lors de leur prochaine incursion dans un paradis imaginaire, pavé
de leurs bonnes intentions virtuellement idéalisées.
Fourmi |
La conclusion revint tout de même au costaud Jimmy. Une
fourmi de dix-huit mètres, avec un chapeau sur la tête, ça n’existe pas. Et
maintenant ? Pourquoi pas ?
Ah !! si Hitler avait été démocrate, si tous les boxeurs du monde voulaient se donner et si l'Union Européenne n'était pas une ennemie d'Israel!!
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