GAZA ET LE HAMAS TOTALEMENT ISOLÉS D’ISRAËL
Par Jacques BENILLOUCHE
Gantz visite la clôture séparant Gaza d'Israël le 7 décembre 2021 |
Après
plus de trois ans de travaux, Tsahal vient d’annoncer l'achèvement d'une
barrière massive autour de la bande de Gaza, en surface et en sous-sol,
construite sous la direction du général de brigade Eran Ophir. Le projet comprend un mur souterrain équipé de capteurs,
une contre-mesure développée après que le Hamas a utilisé des tunnels pour
aveugler les troupes israéliennes lors de leur offensive de 2014. Cette clôture
comprend également une clôture hors sol, une barrière navale, des systèmes
radar et des salles de commandement et de contrôle. Le ministère israélien de
la Défense a déclaré que la barrière, qui comprend des centaines de caméras,
radars et autres capteurs, s'étend sur 65 km.
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Selon Benny Gantz : «La barrière, qui est un projet innovant et technologiquement avancé, prive le Hamas de l'une des capacités qu'il a essayé de développer. La clôture intelligente du projet mesure plus de six mètres de haut et sa barrière maritime comprend des moyens de détection des infiltrations par la mer et un système d'armes télécommandé. Des dizaines d'antennes, des centaines de caméras et de radars sont tous positionnés sur la fortification qui entoure Gaza».
Aviv Kochavi devant une clôture le long de la frontière avec la bande de Gaza le 7 décembre |
S’étendant le long de toute la
frontière entre Israël et la bande de Gaza, le nouveau mur et la clôture de fer,
qui ont coûté près de 1,1 milliard de dollars, sont «uniques dans le monde».
Certains y voient la fin de l’espoir d’une solution à deux États. Ce mur,
qui représente plus qu'une innovation technologique ou sécuritaire, est la
conséquence de la volonté des Gazaouis à lancer des attaques systématiques sur
le sud d’Israël. Bien sûr, cela n’empêchera pas l’envoi de roquettes et de
missiles mais cela limite les manifestations humaines à la frontière à l’instar
de la Grande marche du retour de 2018. Des dizaines d'antennes, des centaines
de caméras et de radars sont tous positionnés sur la fortification construite
avec 140.000 tonnes de fer et d'acier. En plus de la barrière de plus de six
mètres de haut, a été construite une paroi métallique souterraine de plusieurs
mètres sous terre équipée de capteurs.
Le mur dispose d'un système
d'armes télécommandé et d'une barrière maritime avec un équipement de
surveillance capable de détecter les incursions via les routes maritimes. La
construction a été décidée en 2016 pour contrecarrer les tunnels du Hamas. Avec ce
nouveau mur métallique souterrain, il sera plus difficile de creuser des
tunnels hors de Gaza. Selon Benny Gantz : «La barrière, qui est un
projet innovant et technologiquement avancé, prive le Hamas de l'une des
capacités qu'il a essayé de développer».
On accuse Israël d’étouffer Gaza
mais depuis 2007, après la prise de contrôle de Gaza par le Hamas, l'Égypte a
imposé son propre blocus, permettant rarement l'ouverture du terminal de
Rafah. L'Égypte a construit un nouveau mur, terminé en 2020, de Karm Abu
Salem au terminal de Rafah, pour endiguer l'utilisation de tunnels
transfrontaliers. Le mur de deux kilomètres qui s'élève à six mètres de haut
au-dessus du sol et cinq mètres de profondeur en dessous, limite l'infiltration
et la contrebande dans et hors de Gaza. La décision de construire un mur
profondément enfoncé dans le sol a été décidée après que cinq soldats égyptiens
ont été tués par un engin explosif près de la ville de Sheikh Zuweid, dans le
nord du Sinaï, après la découverte d’un tunnel de trois kilomètres de long
entre les côtés palestinien et égyptien de Rafah.
Construction du mur côté égyptien |
Alors que l'Égypte cherche à
renforcer sa sécurité dans le Sinaï en construisant le mur et en prenant de
nouvelles mesures et dispositions de sécurité, le Hamas considère cette
démarche comme bénéfique à sa lutte pour éliminer le trafic de drogue, empêcher
les activités criminelles et se débarrasser des extrémistes des deux côtés de la frontière.
Cette barrière isolera Gaza de la Cisjordanie en créant une entité autonome qui mettra fin au rêve d’un État palestinien indépendant. Les Israéliens sont accusés de faire de Gaza "une prison à ciel ouvert" et d'édifier un mur entre deux peuples. Ils rétorquent qu'il existe des dizaines de murs dans le monde et donnent quatre exemples significatifs. Le mur turc entre la Turquie et la Syrie, a été conçu entre 2014 et 2017 contre les djihadistes de Daesh, ce mur que la Turquie ouvre parfois pour entrer en Syrie. Un mur sépare les deux Corées, dans la zone la plus militarisée du monde, construit en 1973. Des murs ont été réinstallés à Bagdad, ceux que les autorités irakiennes ont détruit cette année après une accalmie sécuritaire puis reconstruit face au mouvement social contre le gouvernement. Enfin, édifiés en 2019 au Brésil, les murs protègent les quartiers riches. Les murs à caractère sociaux de Rio, séparent les favelas des quartiers sécurisés, mais enferment également les plus riches entre eux, quitte à s'approprier l'espace public.
Les Israéliens soulignent enfin que, depuis quelques mois, ils ont permis à plus de 10.000 ouvriers de traverser la frontière pour travailler en Israël et ils seront plus nombreux si la situation sécuritaire se stabilisait.
Cher monsieur Benillouche,
RépondreSupprimerVotre article - où j’ai compté quinze fois le mot « mur » - aurait pu s’intituler : « Éloge du Mur » !
Israël va donc avoir un mur digne de figurer parmi la longue liste des Murs que l’Histoire nous a légués depuis la Grande Muraille de Chine jusqu’à ces milliers de murs qui s’érigent un peu partout depuis que l’idéologie dominante a décidé de supprimer les frontières.
Si le Mur de Gaza – par sa nature - fait plus penser aux Murs des Ghettos qu’au Mur des Lamentations, bien malin qui peut dire de quel côté du Mur de Gaza, l’Histoire rangera les gagnants et les perdants d’aujourd’hui.
Très cordialement.
Vous écrivez: "Cette barrière isolera Gaza de la Cisjordanie en créant une entité autonome qui mettra fin au rêve d’un État palestinien indépendant." Mais Gaza est déjà un Etat palestinien indépendant ! On ne peut qu'imputer au Hamas, le fait que cet État palestinien ne puisse s'élargir à la Judée Samarie en zone A (la zone B pourrait l'être aussi, après négociation) qui selon les accords d'Oslo sont sous la gouvernance militaire et administrative de l'OLP. Rappelons que le plan de Donald Trump prévoyait de relier ces zones à Gaza par un passage souterrain.
RépondreSupprimer@Marianne ARNAUD: Si Israël construit ce mur, c'est parce qu'il a en face de lui un groupe terroriste qui cherche à l'annihiler, ok ? Alors, comparer ce mur aux murs des ghettos est vraiment inconvenant. Aucun juif qui vivait dans les ghettos n'a jamais désirer faire du mal à autrui. Alors, svp comparer ce qui comparable. Merci
RépondreSupprimerQue déduire de ce silence dans les rangs sans, ne serait-ce qu’un murmure sur les murs ? Je suis perplexe !
RépondreSupprimer
RépondreSupprimerJe hais les haies
qui sont des murs.
Je hais les haies et les mûriers qui font la haie
le long des murs.
Je hais les haies
qui sont de houx.
Je hais les haies
qu'elles soient de mûres qu'elles soient de houx ! Je hais les murs
qu'ils soient en dur qu'ils soient en mou ! Je hais les haies
qui nous emmurent. Je hais les murs
qui sont en nous !
Raymond Devos
Et les arabes à l'intérieur d'Israel ?
RépondreSupprimerChere Madame Arnaud,
RépondreSupprimerSuite à plus d'une décennie d'aggressions et multiples -le mot est faible- tentatives parfois réussies de pénétrer entre autres via des tunnels pefectionnés en Israel pour commettre des attentats meurtriers, il fallait bien décider de réagir et donc édifier un mur puisque aprés mûre réflexion la situation était mure.
N'importe quel Etat responsable l'eut fait. De nombreux pays lont fait et ne se gênent pas
Pensez qu'en France vu la situation bien connue des gens lucides, vu qu'il est parlé de "partition", il n'est pas impossible qu'une telle décision de se protéger ne soit mise sur la table un jour proche.
Réfléchissons aussi à ce qui se passe lorsque la cohabitation dérivée du bon vivre ensemble ne se matérialise pas malgre les bonnes (fausses) paroles.
Les fameuses "zones sensibles" "de non droit"n'ont elles pas érigé des murs invisibles, des "frontières" de facto pour prot"ger leur "business", imposant des moeurs et un mode de vie...et une violence incompatibles avec ceux offerts par les bonnes ames qui pronent des valeurs différentes?
La réalité finit toujours par s'imposer, contraignant au déségrément de la construction de barrières. Hélàs on en arrive à cette fatalité lorsqu'on n'ose pas par manque de courage affronter en temps utile brutalement une situation au point de la traduire sur le terrain par un vainqueur et un vaincu.
Quelquefois le mur est une nécessité, une réelle protection contre les agressions extérieures répétées et meurtrières. Ce qui est le cas ici pour ce qui concerne ce mur. Maintenant, que ceux qui veulent passer de Gaza en Israël, eh bien, empruntent les voies officielles, les passages obligés. Car Israël n'a pas pour autant interdit tous ses accès. Israël n'a fait que se protéger. Et Israël a le droit de se protéger à sa façon, quand cette façon est vraiment l’ultime recours, ce qui est le cas semble-t-il...
RépondreSupprimerMonsieur Bliah,
RépondreSupprimerC’est toujours avec plaisir que je lis vos intéressants commentaires, et je considère comme un honneur le fait que vous vous adressiez à moi.
Je sais très bien que - n’étant ni de nationalité israélienne, ni de religion juive - à quel point ma façon de voir peut être sujette à caution, ici.
Ainsi vous aurez sans doute compris, qu’évoquant les MURS, j’essayais d’exprimer le sentiment que ce mot provoquait en moi, et non de faire des comparaisons entre ce qui pourrait être considéré comme un bon ou un mauvais mur, ce qui n’est ni de mon ressort, ni encore moins, de ma compétence.
Mais vous avez raison, « la réalité finit toujours par s’imposer », et par imposer en même temps, de quel côté ou de l’autre du mur, se trouve le vainqueur ou le vaincu. Mais, ce jour-là, il restera encore à s’entendre sur le sens des mots : VAINQUEUR et VAINCU.
Bien à vous.
Aucune prison ne s'est revelee infranchissable. Je ne donne pas 6 mois au Hamas pour trouver la faille. Ils tueront, puis ils se feront tuer, et une commission d'enquwete sera nommee pour savoir ou sont passes ces milliards de shekels investis dans la construction.
RépondreSupprimerAvant le mur, il y avait des barbeles, des tours de controles ( = pillbox) et des cameras. Je connais personnellement une soldate israelienne qui a decouvert une infiltration du'un commano de marinne palestinien.Ces commandos furent elimines. Et cela sans mur, mais avec les bons yeux d'une soldate agee de 19 ans!
Il y a quelques années, j'ai assisté en tant qu'interprète au Forum Social Européen (2003) à Paris. Cet événement que je pensais alter-mondialiste au sens altruisme ou alternative aux discours clivants, fut en fait le Forum de la Langue de Bois, avec tous les anti sionistes et anti-israéliens de tous bords et en outre quelques néonazis dont la présence était presque la manifestation la plus évidente de l'esprit de ce rassemblement avec José Bové, Leïla Shahid et autres grands "humanistes"/droidlhommistes professionnels. Nous étions en pleine crise sécuritaire en Israël avec des attentats meurtriers contre la population civile depuis quelques années déjà, une crise qui ne se voit "résolue" que vers 2005. C'est parce que la population israélienne n'en pouvait plus d'enterrer ses morts (attentats visant les civils de tous âges comme l'attentat au Dolphinarium de Tel Aviv) et sous la pression de la gauche que les autorités se sont résolues à rendre difficile l'accès à Israël par la construction du mur de protection/séparation. Les "anti" et "pro" se déchaînèrent alors pour dire qu'Israël expérimentait en fait le mur de l'Apartheid, pour séparer les riches (décrypter=les Juifs) des pauvres (les Palestiniens). Et de faire d'Israël un labo de "folamour" pour l'Occident, séparant métropoles des banlieues. Et cette mythologie de type "La Zona"(un film passionnant par ailleurs) s'est vendue comme des petits pains.
RépondreSupprimerComme tous les mythes, on dénature toujours le caractère défensif des mesures prises par les Israéliens, mais dans les pays où ils vivent, les Juifs n'ont jamais les moyens de prévenir les violences à leur encontre, n'étant pas "souverains". Qu'il y ait ou pas de valeur ajoutée à un mur, le rôle principal est de rendre la Défense du pays plus facile, vu que les "défis" à l'existence d'Israël sont encore là pour longtemps.
J'ai compris que les "Alternatifs" de l'altermondialisme n'avaient rien à voir avec l'humanisme, et tenaient des discours plus proches des officines iraniennes et "alt Right" qui ont pullulé depuis un peu partout.
L'imaginaire est une arme dangereuse dans l'esprit des propagandistes qui transforment la réalité pour en faire une arme de désinformation massive.