LA KNESSET SE REMET AU TRAVAIL
Par Jacques BENILLOUCHE
Lapid et Bennett |
Toute l’activité
politique est à présent organisée autour du vote de ce budget après que la Knesset s’est
essentiellement consacrée aux problèmes sanitaires contre le coronavirus qui baisse en acuité. La session d’hiver a donc été ouverte le 3 octobre tandis que la séance inaugurale se tiendra le 4 octobre 2021 en
présence du Président Yitzhak Herzog et de son épouse, du Premier ministre
Naftali Bennett, du Président de la Knesset Miki Levy et son épouse, de la
Présidente de la Cour suprême Esther Hayut, du ministre des Affaires étrangères
Yaïr Lapid et du chef de l'opposition Benjamin Netanyahou.
Les commissions
parlementaires ont déjà discuté de nombreuses lois et réformes qui devront être
adoptées dans un calendrier très serré. La part belle sera donnée au ministre
des Finances Avigdor Lieberman qui a prévu des lois de régulation, la réforme
de la cacheroute, l’ouverture des frontières aux produits d’importation, et des
aménagements dans l’agriculture.
Le gouvernement israélien avait approuvé le 2 août
2021, à l'unanimité, le budget de l'État pour 2021-2022, alors que, pendant
trois ans, aucune ratification d'un programme de dépenses fiscales n’avait été
voté. Le nouveau budget est prévu pour
une période de 14 mois. Le gouvernement dispose d’une très courte majorité mais
à une ou deux infidélités près, il arrivera à traverser cette période difficile.
Bien sûr les ministres ont défendu chacun leurs programmes, n’hésitant pas à
afficher leur mécontentement mais c’est de bonne guerre pour obtenir plus de
financements. Ils rentreront dans le rang car ils n’auront pas d’autre choix s’ils
ne veulent pas retourner dans l’opposition.
Lapid et Mansour Abbas |
Mansour Abbas, le leader arabe de Raam a déjà
annoncé qu’il respecterait ses engagements car le gouvernement lui a promis 35 milliards de shekels (9,5 milliards
d’euros) pour les investissements dans les infrastructures arabes, la santé, le
bien-être, l'emploi, l'éducation, l'enseignement supérieur, l'aménagement des
logements et des quartiers, le renforcement des collectivités locales,
l'innovation et la haute technologie, l'encouragement de l'emploi et de l'entrepreneuriat,
le tourisme et les infrastructures d'eau, d'assainissement et la police dans ses zones. Jusqu'alors, les villages arabes étaient abandonnés à leur sort.
Les investisseurs sont satisfaits des résultats
économiques qui voient un shekel fort (1euro=3,74 shekels) et d’une bourse en forte hausse. La Banque Centrale est persuadée par ailleurs que le nouveau budget favoriserait
la croissance économique. Son gouverneur, Amir Yaron, nommé par Netanyahou, estime que «L'absence
d'un budget approuvé ces dernières années a affecté l'économie. L'approbation
du budget dans le cadre proposé achètera la stabilité de l'économie, réduira
l'incertitude concernant la politique économique du gouvernement, et accélérera
ainsi la reprise de l'économie après la crise corona et augmentera l'emploi». Il
est en effet temps de sortir de l’impasse politique dans laquelle l’ancien
régime a plongé le pays.
Amir Yaron |
En première lecture, les députés ont voté pour un
programme de dépenses de 605 milliards de shekels (162 milliards euros) en 2021
et 560 milliards de shekels en 2022 (150 milliards euros). Les prévisions sont
encourageantes avec un déficit budgétaire (dépenses du gouvernement supérieures
aux recettes fiscales) de 6,8% du PIB en 2021 et de 3,9% en 2022 face aux 11,6%
de 2020.
L'État a prévu d’investir
des gros moyens financiers dans les infrastructures, les transports et
l'immobilier et d’adopter des réformes pour abaisser les barrières et réduire la
bureaucratie. Les mesures vont de la libération des importations à la réduction
du coût de la vie et au relèvement de 62 ans à 65 ans de l'âge de la retraite
des femmes. Priorité sera donnée à l’investissement dans les infrastructures, les transports, le logement, la technologie et l'énergie et à la réforme du secteur
agricole national trop longtemps protégé. En effet, Lieberman accepte difficilement le
doublement des prix des produits frais. Enfin, des mesures seront prises pour
freiner l’augmentation du prix des logements. Les Israéliens attendent des actes ; ils ne risquent pas d'être déçus.
Comme d'habitude, le budget donne la part belle aux entrepreneurs et autres capitalistes de bon teint.
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