ERDOGAN À LA RECHERCHE DE L’ÂGE D’OR AVEC ISRAËL
Par Jacques BENILLOUCHE
Cet échange téléphonique a eu lieu au lendemain de
la visite de Mahmoud Abbas à Istanbul. Depuis son arrivée au pouvoir en 2003, Erdogan
s’est toujours montré sous le jour d’un fervent défenseur de la cause
palestinienne car il ne pouvait pas «rester silencieux face à l’oppression
exercée par Israël en Palestine». Discours habituel et stérile qui n’a jamais mené
nulle part sauf à une crise diplomatique entre Ankara et Jérusalem. Lorsque
Donald Trump avait reconnu Jérusalem comme capitale d’Israël, de grandes
manifestations de protestation avaient été organisées à la frontière de Gaza,
avec le soutien tacite des Turcs qui avaient pris des mesures diplomatiques :
rappel de leur ambassadeur en Israël et expulsion du représentant israélien.
Israël a dépassé Hitler dans la barbarie mais...business is business |
S’ensuivit alors un échange de noms d’oiseaux
étonnant de la part de deux anciens grands alliés. Erdogan avait qualifié
Israël d’«assassin d’enfants», tandis qu’en réponse Netanyahou avait
accusé le dirigeant turc d’avoir tué des civils kurdes. Pour faire bonne
mesure, la Turquie avait ouvertement développé des liens avec le Hamas bien que
paradoxalement elle ait interdit au mouvement islamique de mener des actions
non politiques sur son sol. Mais malgré ces querelles diplomatiques, les échanges
économiques entre les deux pays n’ont jamais cessé ; ils se sont au
contraire accrus.
Les experts diplomatiques expliquent ce revirement
du président turc par les changements de gouvernance à la fois aux États-Unis et en Israël. Erdogan en a profité pour s’attirer les bonnes grâces du
président Joe Biden sachant que le Congrès américain est très sensible à tout
rapprochement israélo-turc. Erdogan avait des relations personnelles
très bonnes avec Donald Trump qui, malgré les écarts de conduite d’Erdogan,
avait été très indulgent vis-à-vis de lui. En effet il avait réagi mollement à
l’aventure militaire turque en Syrie, en Libye et dans la Méditerranée
orientale. Il avait même été peu entendu lors de l’achat par la Turquie du
système de missiles russes S-400. On attendait une réaction américaine forte
mais ce fut une mini-colère puisque Trump avait opté pour des représailles limitées
consistant à interdire toute nouvelles exportations d’armes à destination de la
Turquie.
Cheval de Troie turc |
Depuis son arrivée au pouvoir, Joe Biden a en revanche indiqué qu’il se montrerait bien moins conciliant envers le gouvernement turc, alors qu’il n’a eu de cesse de dénoncer la politique répressive en matière de droits de l’homme menée par Erdogan. Ce dernier cherche ainsi aujourd’hui à apaiser ses relations avec Washington, à l’heure où sa popularité s’érode en raison de difficultés économiques et en raison de son isolement diplomatique. Il sait qu’une relation plus apaisée avec Israël pourrait lui permettre d’obtenir le soutien du lobby pro-israélien à Washington. Il veut surtout ajuster sa politique étrangère isolationniste après les nouvelles alliances dans la région. En Méditerranée orientale, la Turquie souhaite relancer les pourparlers au sujet d’un projet de gazoduc avec Israël engagé par ailleurs avec la Grèce, l’Italie et Chypre au sein du projet EastMed, pour le transport de gaz naturel israélien vers l’Europe.
Eastmed |
La normalisation des relations entre Israël et les Émirats
a fragilisé la position turque. Par ailleurs le revirement turc semble tardif
pour permettre le retour à l’âge d’or. Israël n’est plus isolé et il a trouvé de
nouveaux partenaires ce qui ne le pousse pas à réparer ses relations avec
Ankara. Erdogan est seul à présent et son action diplomatique vise à se rapprocher
avec l’Arabie saoudite et l’Égypte. Il a compris que la clé du renouveau
politique dans la région passe par des relations apaisées, voire chaudes, avec l’ancien
allié israélien. Le nouveau gouvernement veut réparer les dégâts de sa politique au Proche-Orient, à savoir les relations avec la Jordanie et avec la Turquie.
Franchement faire du commerce avec les pires dictatures du coin, et avec la Turquie, ça donne envie de vomir, à moins que le Mossad ne surveille de près tous ces malades mais bon, vendre des logitiels espions, la morale..sortez les mouchoirs... 2 nids Sabrié Stiller Goldenberg/Maury
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