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mardi 8 juin 2021

En Israël, jour de deuil ou jour de joie

 


EN ISRAËL, JOUR DE DEUIL OU JOUR DE JOIE

Par Jacques BENILLOUCHE

Copyright © Temps et Contretemps


Lapid, Bennet, Abbas

            

          Aujourd’hui c’est jour de deuil en Israël pour certains et pour d’autres, jour de gloire. Jour de deuil parce que Netanyahou a été éliminé de la gouvernance alors qu’il était l’idole de toute une classe politique, voire leur Dieu. Jour de gloire parce que l’alternance se met enfin en place. Mais une certitude, pour toutes les tendances, les Israéliens étaient las de ces élections à répétition et ils ne se voyaient pas retourner aux urnes. C'est le seul élément qui les rapproche.  

 


Principaux ministres
 

            Le gouvernement prévu est certes hétéroclite car il regroupe toutes les sensibilités : droite religieuse sioniste, droite nationale, centristes, gauche historique, extrême-gauche et parti arabe. Cette diversité est signe de précarité pour le Likoud et à fortiori la preuve que le gouvernement est gauchiste. Une terminologie nouvelle qui classe ainsi les opposants à Netanyahou. Le fait que ces politiques de tous bords se soient entendus prouve qu’ils ont compris le sens du consensus et de la nécessité pour chacun de faire des concessions pour avancer dans le changement. Il n’est pas possible qu’ils soient arrivés à la fin de ce processus compliqué pour changer d’avis aussi vite et faire tomber le gouvernement. La diversité est au contraire le symbole de la réussite.



            Il est un fait historique que c’est la première fois qu’un parti arabe entre au gouvernement. Certes, depuis Ben Gourion, des Arabes figuraient dans la gouvernance mais à titre individuel. La crainte pour la sécurité du pays est infondée. Les questions sécuritaires et internationales sont traitées au sein du Cabinet de sécurité des huit principaux ministres, n’incluant pas Mansour Abbas. Le risque de diffusion des secrets d’État est inexistant. Les Arabes ont participé au combat national réussi contre le covid et il est indécent de vouer aux gémonies. Enfin un responsable arabe va s’occuper de sa communauté pour défendre ses intérêts et pour être entendu par les dirigeants. Certains villages son abandonnés à leur sort alors qu’ils manquent de structures, d’écoles et surtout de budget et que le crime organisé règne. Une personnalité arabe pourrait remédier à ces lacunes.

Mansour Abbas
            En tout état de cause, il est indécent de faire un procès d’intention à une gouvernement qui n’est pas en place. Il faut juger sur pièces et Bennett, Saar et Lieberman ne sont pas de nature à abandonner le sort d’Israël entre des mains dangereuses. Il est fort probable qu’une fois le départ de Netanyahou acté, d’autres partis ou éléments de partis rejoindront la coalition par intérêt financier pour favoriser leurs électeurs.

            Il est trop tôt pour tirer des conclusions optimistes ou pessimistes, mais le premier ministre ne peut pas être élu à vie comme dans les régimes dictatoriaux. N’est pas Poutine qui veut.

1 commentaire:

  1. bonsoir M. Benillouche
    Peut être les 2!
    jour de deuil:
    Selon M. Abbas, il aurait imposé le 'refus de toute loi en faveur des homosexuels' Pas vraiment une avancée démocratique pour une coalition qui s'en réclame!
    D'autre part l'hétérogénéïté de la coalition n'est pas source de confiance en l'avenir!

    Jour de joie:
    Ce le sera si le nouveau gouvernement réussit, ce que je souhaite pour Israël!

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